L'image du jour
Photographie originale sans date mais vraisemblablement autour de 1890 (CC0 Paris Musées / Musée Carnavalet)
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UNE ÉVOCATION DU
13e ARRONDISSEMENT DE 1860 AUX ANNÉES 30
Littérature
TROISIEME PARTIE
Les apaches de la Butte-aux-Cailles
III
Le repaire
Très peu de Parisiens, assurément, connaissent la « Butte-aux-Cailles ». C'est très loin, très loin, passé la place d'Italie, au diable dans ces régions où l'on ne va pas, dont on a vaguement entendu parler comme de quelque chose existant à peine.
La rue Bobillot, qui s'amorce, place d'Italie, à côté du boulevard du même nom, conduit au sommet de la Butte ; et là se dresse, un peu inquiétante parce qu'étrange, la silhouette noire de la carcasse du vieux puits artésien : charpentes crasseuses. Puis la rue de la Butte-aux-Cailles dévale vers ce qui fut jadis la vallée de la Bièvre. Là, sur ce versant se trouvent les derniers vestiges de la Butte-aux-Cailles d'autrefois.
On a tracé des rues, mais les palissades qui les délimitent n'enclosent que des terrains vagues vainement offerts à des constructeurs qui s'entêtent à ne pas se présenter.
Quelques-uns de ces terrains, abandonnés aux orties, servent d'asile à des chiffonniers qui logent dans de misérables cahutes en planches, grelottant au vent.
D'en bas, de la rue Wurtz, par exemple, au soleil, l'aspect est pittoresque ; la nuit, c'est sinistre... On se sent-dans le désert, avec la crainte de rencontrer quelques-unes de ces bêtes fauves à face humaine, qui, bien plus redoutables que les lions et les tigres, grouillent dans le dessous des grandes villes.
Une des rues qui se détachent, de la rue de la Butte-aux-Cailles, pour rejoindre la rue de Tolbiac, s'appelle la rue de l'Espérance. Elle s'entrecroise, juste avant d'arriver à la rue de Tolbiac, avec la rue de la Providence. A l'angle des deux rues dont les noms, si étrangement choisis, montrent, soit dit en passant, que l'édilité parisienne n'est pas toujours ennemie d'une ironique gaieté, se dressait à l'époque de notre récit — car tout cela depuis, a été transformé — une maison composée en tout et pour tout d'un rez-de-chaussée et qui se trouve comme isolée, par les terrains vagues qui l'entourent. Elle tombe en ruines et pour qu'elle ne s'écroulât point, il avait fallu l'étayer massivement de tous les côtés.
On aurait pu la croire inhabitée... Mais sur la façade peinte en un rouge sombre qu'ont délayé les pluies se lisent les mots fatidiques : « Vins et liqueurs » avec cette enseigne : « Au Lapin guillotiné » que commentait une peinture grossière dont le plâtre se fendillait et s'en allait par morceaux. Elle représente un lapin qui, les pattes liées derrière le dos, est amené, vers l'instrument de mort légale.
Et le bourreau, ses aides, les gendarmes qui entourent le patient, sont vêtus en cuisiniers avec la toque blanche et le tablier blanc.
Et si, en passant, vous aviez jeté un rapide regard par la porte plutôt entrebâillée qu'ouverte, vous eussiez vu le traditionnel comptoir de zinc. On se demandait quels sont les êtres capables d'aller s'abreuver là ; puis on réfléchissait que cette maison, plutôt louche encore que borgne, devait être une des nombreuses « souricières » que la police a intérêt à tolérer à Paris pour savoir à peu près où retrouver les gens qu'elle surveille en attendant qu'ils aient fait le mauvais coup qui doit les livrer à la justice. Autrement cet étrange débit de vins n'aurait pas sa raison d'être.
Ce fut là qu'après avoir lentement, pesamment parcouru la rue de la Convention et l'interminable rue d'Alésia, puis un bon bout de la rue de Tolbiac, arrivèrent Emmanuel Levangard dit le Caporal, et Brocheriou dit l'Aztèque.
II était quatre heures du matin, la nuit était très noire, un vent froid soufflait.
Mais quelle que fût l'âpreté glacée du vent, elle n'empêchait pas les deux voyageurs de ruisseler de sueur, tant il leur avait fallu déployer d'énergie presque désespérée pour fournir cette dernière étape.
Mais qu'est-ce que, cela faisait et qu'importaient maintenant leurs fatigues, leurs souffrances, puisqu'ils étaient arrivés?
— Vrai ? interrogea Emmanuel d'une voix qui tremblait, de la voix de ceux qui, de peur d'une déception nouvelle, n'osent plus croire à rien ; nous y sommes ?...
Mais Brocheriou lui montra, du geste, la silhouette vaguement estompée dans les ténèbres du débit de vins à l'angle de la rue de l'Espérance et de la rue de la Providence.
— Tiens ! dit-il, c'est là.
Mais il regardait autour de lui, s'assurait que les alentours étaient, bien déserts, ne se souciant pas d'être vu, au moment où il franchirait le seuil du refuge vers lequel depuis si longtemps tendaient toutes ses pensées.
Il n'y avait personne.
Tout était silencieux.
Alors il se risqua, s'avança, suivi d'Emmanuel, vers la maison, en fit le tour et de son index replié frappa aux volets clos d'une des fenêtres.
Lucien-Victor Meunier, dit Lucien Victor-Meunier, né à Montfermeil le 2
août 1857 et mort à Paris en mai 1930, était un journaliste, romancier et
dramaturge français.
Son roman "Le Caporal" est paru sous forme de feuilleton à l'automne
1907.
Le 13e en littérature
Le boulevard Saint-Marcel
par
Montfermeil
A travers Paris jusqu'à la rue Coypel...
(1900)
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La rue de la Vistule
par
Paul Samy
Huit heures du soir sonnaient à l’horloge de l’hôpital Marie-Lannelongue, située à l’angle de la rue de Tolbiac et de l’avenue d’Ivry, quand une automobile, arrivant par l’avenue d’Italie, tourna dans la rue de la Vistule et s’arrêta devant une petite grille terminant un mur, derrière lequel s’élevait une maisonnette.
(1924)
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Croulebarbe et la ruelle des Reculettes
par
Montfermeil
Le quartier Croulebarbe est un de ceux que n'a pas encore assainis la pioche du démolisseur, un des recoins restés sordides du vieux Paris.
(1901)
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La boulangerie socialiste de la rue Barrault
par
Jean Vignaud
Jacques et sa sœur, laissant derrière eux le boulevard d'Italie, gravirent la rue Barrault. Celle-ci, flanquée d'un côté de la Butte-aux-Cailles, énorme pâté de maisons aux murs de pisé, de l'autre, d'immenses terrains couverts de roulotes peintes et d'abris en planches, s'élevait ainsi qu'un ravin poussiéreux et crevé de trous.
(1904)
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La rue du Petit-Banquier
par
Honoré de Balzac
Le comte Chabert, dont l'adresse se lisait au bas de la première quittance que lui avait remise le notaire, demeurait dans le faubourg Saint-Marceau, rue du Petit-Banquier, chez un vieux maréchal des logis de la garde impériale, devenu nourrisseur, et nommé Vergniaud.
(1832)
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La rue des Vignes Saint-Marcel (Rubens)
par
Victor Hugo
Ce promeneur, s’il se risquait au delà des quatre murs caducs de ce Marché-aux-Chevaux, s’il consentait même à dépasser la rue du Petit-Banquier, [...], ce promeneur hasardeux atteignait l’angle de la rue des Vignes-Saint-Marcel, latitudes peu connues.
(1862)
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La cité Doré
par
Charles de Vitis
À la hauteur de la place Pinel et de l’abattoir, entre le boulevard de la Gare et le boulevard de l’Hôpital, s'étend un vaste terrain qui est loué par bail à divers locataires. Le type même de la saleté et de la misère imprévoyante se trouve dans le rassemblement de masures, coupé de ruelles en zigzag et qu’un hasard ironique fait appeler cité Doré. Les cours des miracles devaient être ainsi.
(1899)
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Saviez-vous que... ?
C'est en 1888 que le conseil municipal de Paris décida que la rue ouverte entre la rue de Tolbiac et la rue Baudricourt, prendra le nom de rue Larret-Lamalignie.
Larret-Lamalignie, capitaine de frégate, se fit sauter la cervelle plutôt que de rendre en 1871, le fort de Montrouge qu’il commandait.
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Lorsque fut conçu le projet de doter le quartier Maison Blanche d'une nouvelle église, il était prévu que celle-ci s'appela Saint-Marcel de la Maison-Blanche. Ce fut Sainte-Anne qui l'emporta.
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La rue de Campo-Formio s'est appelée Petite rue d'Austerlitz et, encore avant, rue des Étroites Ruelles.
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Jusqu'en 1865, la rue de Patay (bourg du Loiret où Jeanne d'Arc défit les Anglais en 1429) portait le nom de boulevard de Vitry.
Photographie originale sans date mais vraisemblablement autour de 1890 (CC0 Paris Musées / Musée Carnavalet)
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