Au moment où le service de statistique municipale constatait avec satisfaction
une décroissance notable de la mortalité dans Paris, une épidémie éclatait dans
un quartier excentrique et y jetait l'effroi.
Le quartier contaminé est celui de la Maison-Blanche, situé dans le treizième
arrondissement, sur les bords de la Bièvre. L'épidémie, qui a frappé surtout
les enfants en bas âge, tient à la fois, dit-on, de la variole et de la dysenterie.
Un certain nombre de victimes ont succombé et il y a encore beaucoup de malades.
Quelle a été la cause de cette épidémie ? Les habitants l'ont attribuée ―
et ils ont quelque apparence de raison ― à un dépôt de gravats et d'immondices
situé dans un ancien lit desséché de la Bièvre, rue du Moulin-des-Prés.
Les travaux de remblaiement de la vallée de la Bièvre entre la rue
de la Providence et la rue du Moulin-des-Prés Cliché - Charles Marville
- 1875
A ce dépôt étaient apportés, non seulement des terres et des détritus, mais
des tombereaux de terre provenant de cimetières. Ainsi, par exemple, lorsqu'on
a fait dans le cimetière de Clamart des fouilles pour rechercher les cendres
de Mirabeau, lorsque pour construire l'école du boulevard Saint-Marcel, on a
creusé l'emplacement de l'ancien cimetière Sainte-Catherine, où pendant la Terreur
avait été établie la fosse commune, les ouvriers ont déterré un grand nombre
d'ossements et de débris de cercueils Les fragments de squelettes ainsi exhumés
ont, selon les usages, été livrés aux Pompes funèbres pour être transportés
aux Catacombes, mais le triage de la terre a été fait avec négligence et cette
terre est restée mélangée d'ossements et de débris.
Cet état de choses dure depuis longtemps. Dès l'an dernier il a été constaté,
à la requête de. M. Texier, administrateur du bureau de bienfaisance, par M.
Paul Brillié, huissier.
Je me suis transporté aujourd'hui, six heures du
matin, rue du Moulin-des-Prés, 77, et j'ai parcouru les terrains servant de
décharge à la Ville. J'ai constaté notamment, malgré la température peu élevée,
que la puanteur y est tellement grande qu'il n'y a rien d'étonnant que le voisinage
soit insalubre. De certains endroits, des vapeurs s'échappent du sol où pourrissent
toutes sortes de matières.
J'ai même vu et ramassé un crâne et plusieurs
ossements que j'ai portés dans la maison de mon requérant, ce qui indiquerait
que les terres rapportées proviendraient d'un cimetière quelconque. Ayant cherché,
en interrogeant les voituriers qui amenaient les déblais, à découvrir quelle
était la provenance de ces déblais, je n'ai pu obtenir aucun éclaircissement
à ce sujet, chacun d'eux se renfermant dans le silence à cet égard. Ayant interrogé
de plus différents habitants du quartier, je les ai trouvés tous unanimes dans
leur juste plainte, plusieurs même très affectés, tant des nombreux décès récents
du quartier que des lugubres découvertes d'ossements que leurs enfants font
chaque jour dans l'endroit où j'étais.
En même temps, les habitants adressaient au préfet de la Seine une pétition
ainsi motivée :
Les soussignés ont l'honneur de porter à votre connaissance
qu'il a été déchargé des tombereaux contenant une très grande quantité d'ossements
humains à dix mètres de nos immeubles, et le nombre en était si grand que les
enfants jouaient continuellement à la boule avec des crânes.
Constat et pétition restèrent sans effet. Il a fallu l'apparition d'une épidémie
qui a emporté une dizaine d'enfants pour attirer l'attention sur les plaintes
des habitants.
Sur leur demande, M. Siadoux, commissaire de police, s'est rendu rue du Moulin-des-Prés.
Il a constaté que les plaintes n'étaient pas exagérées.
Dans la dépêche qu'il a adressée au préfet de police, il fait connaître que
le quartier est infecté par l'apport d'ossements humains et par le brûlage de
cercueils et suaires opéré sur le terrain même. Il a vu des décharges de tombereaux
dans lesquelles étaient des ossements, des débris humains, et même des crânes
d'enfants dont l'un avec un bonnet intact.
Il a remarqué la présence de mouches charbonneuses.
Beaucoup d'enfants, dit-il, sont malades dans le quartier. L'émoi est vif.
A la suite de cette communication, le préfet de police a écrit au préfet
de la Seine, pour s'entendre avec lui au sujet des mesures nécessaires. Dès
hier des tombereaux d'autre terre ont été versés sur les détritus suspects,
de façon à les enfouir profondément et à éviter tout nouveau danger.
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Saviez-vous que ...
L'orage remarquable par sa longue durée plus encore que par sa violence, qui éclata le lundi 23 juillet 1906 au soir sur Paris, causa beaucoup de dégâts. Dans le treizième arrondissement, la Bièvre, très grossie, sortit de son lit et inonda le passage Moret, dont les maisons ont dû durent être évacuées. Rue de la Glacière, 25, les ateliers de MM. Dufresne et Rommutel furent envahis par les eaux.
La Butte-aux-Cailles, ce n'est plus Paris; ce n'est pas, non plus, la banlieue, encore moins la province : c'est la Butte-aux-Cailles, et voilà tout. (1885)
Un fait fort curieux se produit en ce moment dans la partie du quartier de la Maison-Blanche, comprise entre les rues de Tolbiac, de la Providence et de l'Espérance. (1898)
Le système d'ensemble des grands travaux de la ville de Paris, rive gauche, touche par des points trop nombreux aux intérêts de la population et de la propriété parisiennes pour que son étude ne soit pas, pour le Siècle, l'objet d'un sérieux examen. Nous analyserons successivement chacune des grandes lignes appelées à ajouter à la splendeur et au bien-être de la ville, et nous allons commencer ce travail par les voies qui doivent régénérer le douzième arrondissement le plus pauvre jusqu'ici et le plus délaissé. (1858)
Sur le flanc méridional des coteaux qui dominent le ruisseau de la Bièvre et en face du plateau sur lequel est assis le Panthéon, on voyait, à la fin du siècle dernier, un peu avant la construction du mur des fermiers généraux, une sorte de petite ville, distincte de la grande, ayant ses rues, ses places, ses marchés, ses remparts, ses fossés, ses églises et ses juridictions. (1873)
La Ville de Paris a inauguré, hier matin, rue Kuss, dans le 13e arrondissement, un groupe scolaire ultra-moderne, édifié en dix-sept mois, sur la proposition de M. Louis Gélis, conseiller municipal du quartier. (1394)
J'ai souvent parcouru en voisin cette rue que Jeanne d'Arc a baptisée, il y a soixante-quinze ans, à l'époque de l'annexion de l'ancienne banlieue, la commune d'Ivry en faisait partie. (1939)
Dans quelques jours, le 123-124, dernier spécimen des multiples tramways qui, il y a peu de temps encore, occupaient les rues de Paris, va disparaître. Il fera son dernier voyage, le 15 mars et sera remplacé, le lendemain, par un autobus. (1937)
La rive gauche réclamait son Métro : on va le lui accorder. Ainsi disparaîtra bientôt toute cause de jalousie entre les deux rives de la Seine. Il était grand temps qu'un peu d'équité intervint dans la répartition des lignes ! (1903)
Depuis longtemps les habitants des quartiers Croulebarbe et de la Maison-Blanche réclamaient l’achèvement de la rue Auguste Lançon, pour pouvoir se rendre sans un long détour à la gare du Parc-Montsouris. Enfin, c’est fait ! (1900)
Les travaux commencés l'année dernière pour le raccordement des boulevards d'Italie et des Gobelins sont sur le point d'être terminés. On achève le macadam et les trottoirs de la dernière fraction du parcours. (1864)
Avant de commencer mon article sur le treizième arrondissement, je crois utile de parler spécialement de sa ligne frontière, du boulevard Saint-Marcel, qui en constitue la limite septentrionale. Cette grande voie, qui a coupé le marché aux chevaux, écorné l'ancien cimetière de Clamart et absorbé la petite place de la Collégiale, a été enfin tracé onze ans après avoir été décrété d'utilité publique (17 août 1857). Mais a-t-elle été exécutée de manière à donner satisfaction aux intérêts des quartiers qu'elle traverse, aux intérêts des propriétaires et des habitants qui se trouvent dans son voisinage ? (1868)
Une enquête est ouverte, pendant quinze jours consécutifs, à partir d'aujourd'hui, aux mairies des 13e et 14e arrondissements, sur divers projets de voirie intéressant cette partie annexe de la capitale. A l'appui des plans déposés, l'administration a joint une légende explicative, dont nous reproduisons les termes. (1863)
M. Jean Fatigué, un gars de vingt-quatre ans, lavait à grande eau, hier matin, le pont de la Louise, une longue péniche noire qui, depuis quelques jours, est amarrée au quai d'Austerlitz, non loin du pont de Bercy.
On s'occupe en ce moment de la régularisation et de la décoration de douze places principales, établies sur remplacement d'anciennes barrières supprimées. (1866)
Accrochée au boulevard Blanqui, la rue des Cinq-Diamants escalade la Butte-aux-Cailles. Rue morne et sans fantaisie, elle aligne, le long de maigres trottoirs, une vulgarité perspective de maisons lisses, crises, mornes, trouée, çà et là, par les contrevents vert pomme d'un bar ou par la façade blanchie à la chaux d'un meublé pauvre.
Les anciens boulevards extérieurs de la rive gauche sont, depuis plusieurs mois, l'objet de travaux analogues à ceux qui ont été entrepris sur les boulevards de la rive droite. Ces travaux ont trait à la zone comprise entre le pont de Bercy et la place de l'ex-barrière d'Enfer. (1863)
La petite cité aux rues tortueuses qui, village dans la ville, se tasse entre la place Paul-Verlaine et le boulevard Auguste-Blanqui, bourdonne ce matin d'un naturel émoi.
On entreprend en ce moment à la place d'Italie des travaux de voirie analogues à ceux de la place de l'Arc-de-l'Etoile et de la place du Trône. On établit un plateau circulaire avec huit boulevards, squares, maisons monumentales, si l'industrie toutefois veut se risquer à les édifier. (1869)
Les inspecteurs de la brigade spéciale poursuivent avec activité, mais sans résultats réellement intéressants, leur enquête sur l'assassinat dont fut, lundi, la victime le mystérieux Yougoslave Joseph Werner.
Dans un quartier de Paris, renommé par ses tanneries, ses peausseries, et surtout par la manufacture des Gobelins, hélas ! incendiée en partie, est un vaste terrain, où s'élevait jadis une église dédiée à saint Martin, au faubourg Saint-Marcel. (1871)