Un jour dans le 13e

 paris-treizieme.fr — Un drame dans une ménagerie (1888)

Un drame dans une ménagerie

L’Intransigeant — 5 septembre 1888

Le bruit courait, hier, à la foire établie en ce moment avenue des Gobelins et boulevard d’Italie, que Pezon avait été grièvement blessé par un de ses pensionnaires. Ce bruit avait produit une grande émotion dans le quartier.

Lieu et date inconnus

Voici à quoi se réduit l’incident.

Les deux neveux de Pezon ont installé une ménagerie à l’entrée de l’avenue Sœur-Rosalie, où ils font tous les soirs travailler, devant le public, un grand nombre de fauves, Hier, dans les derniers exercices de la deuxième séance du soir, l’un des dompteurs, Edmond Pezon, un jeune homme de vingt-cinq ans environ, montrait une de ses acquisitions nouvelles, Roland, un vigoureux lion noir du Soudan, qu’il essaye, en vain, depuis trois semaines, de rendre plus traitable. Il était parvenu déjà à lui faire exécuter certains exercices quand la bête se rua tout à coup sur le dompteur et, d’un coup de patte, lui entama légèrement la joue et lui fit au poignet droit une profonde déchirure.

Heureusement qu’Edmond Pezon est d’une grande agilité. Se jetant de côté, il put éviter l’animal et, s’armant d’une fourche à sa portée, lui en planta les pointes dans le museau et dans la gorge.

C’est ainsi qu’il a pu acculer son adversaire au fond de la cage et en sortir, sans autres blessures, aux applaudissements du public que la terreur provoquée par cette scène avait en quelque sorte paralysé dans l’enceinte.

Selon plusieurs autres journaux, l’accident est survenu le dimanche 2 septembre

Saviez-vous que... ?

Le rue Esquirol s'appela Grande-Rue-d'Austerlitz. Son nom actuel lui fut donné en 1864 en souvenir de Dominique Esquirol, médecin aliéniste (1773-1840).

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Le dernier étang du quartier de la Glacière fut comblé en août 1881 et sur son emplacement, on construisit une gare de marchandises connue des habitants sous le nom de gare de Rungis mais dont le nom officiel était « gare de la Glacière-Gentilly ».

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Le marché aux chevaux du boulevard de l'Hôpital s'y installa le 1er avril 1878 revenant ainsi à proximité de son emplacement initial où il avait été installé une première fois au XVIIe siècle et dont il avait été chassé en 1866 pour permettre l'achèvement du boulevard Saint-Marcel.
Entre ces deux périodes le marché aux chevaux était implanté sur le boulevard d'Enfer, futur boulevard Raspail, non loin du boulevard du Montparnasse, sur un terrain rejoignant le futur boulevard Edgar Quinet, alors boulevard de Montrouge.

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C'est le 22 octobre 1944 que le jardin des Gobelins, encore appelé square des Gobelins depuis son inauguration en mai 1938, prit le nom de square René Le Gall mais contrairement à la légende véhiculée habituellement par le parti communiste, René Le Gall n'est absolument pour rien dans la création de ce jardin qui résulte d'une convention conclue en 1934 entre l'Etat et la ville de Paris, en vue de la réimplantation du mobilier National dans le 13e dont les terrains d'assise situés en bordure de l'avenue Rapp devaient être libérés en vue de l'exposition internationale de 1937.

L'image du jour

La place Nationale vue vers la rue de Tolbiac

Initialement, la rue Nationale allait uniquement du bd de la Gare (Vincent-Auriol) à la rue Baudricourt (alors chemin du Bac) traversant ainsi le hameau des Deux-Moulins, partie de la commune d'Ivry. L'axe principal était la rue du Château-des-Rentiers.
La décision de prolonger la rue Nationale vers la porte d'Ivry intervint au début des années 1860. C'est cette prolongation qui est l'origine de la forme étrange que revêt la place Nationale.