L'image du jour
La vue est prise depuis un des clochers de l'église Saint-Anne. La première rue à droite est la rue Martin-Bernard.
UNE ÉVOCATION DU
13e ARRONDISSEMENT DE 1860 AUX ANNÉES 30
Faits divers
Une rivalité existait, depuis plusieurs mois, entre deux individus peu recommandables, François Palisse, âgé de dix-neuf ans, et Louis Champaumier, de deux années plus jeune. Épris tous deux d'une fille qui leur prodiguait d'égales faveurs, ils s'étaient déjà battus au mois d'avril dernier, et Palisse avait gratifié son rival d'un joli coup de couteau. Champaumier avait juré de se venger à première occasion. Cette occasion ne s'est présentée, paraît-il, que l'avant-dernière nuit.
François Palisse avait passé sa soirée dans un bal de l'avenue de Choisy. Il regagnait son domicile, vers une heure, rue Mouffetard, lorsque, sur le boulevard de la Gare, à la hauteur du n° 123, il fut assailli par plusieurs rôdeurs à la tête desquels se trouvait Champaumier, et frappé de huit coups de couteau.
— Et maintenant qu'il a son compte, fuyons, s'écria Champaumier en remettant dans sa poche son couteau tout sanglant.
La bande disparut dans la nuit, laissant la victime étendue sans connaissance dans une mare de sang. Des gardiens de la paix relevèrent le blessé et le transportèrent à l'hôpital de la Pitié, où son état a été jugé très grave.
Le service de la Sûreté fut aussitôt prévenu et quatre des principaux coupables, Louis Champaumier, Louise Guillez, dite Charlotte, âgée de seize ans, Léon Debris, âgé de vingt ans, et André Davion, âgé de seize ans, ont été arrêtés quelques heures plus tard et écroués au Dépôt.
À lire également...
Au Vieux-Chène
1875
On a eu beau abattre des maisons, renverser des quartiers, percer des boulevards, faire apparaître le soleil et la lumière dans des parties de Paris que jamais ils n'avaient visitées, on n'a pu détruire absolument le dernier asile vers lequel se réfugie, le soir venu, une population douteuse.
...
1904
La subite passion de «Gueule d'Or» pour «La Tringle» fait une victime collatérale en la personne d'un terrassier dont l'état est presque désespéré.
...
Place des Alpes
1894
Décidément, le treizième arrondissement détient le record des affaires dramatiques, plus particulièrement des affaires nocturnes.
Le garçon limonadier était arrivé à la hauteur de la place des Alpes, qui forme une sorte de rond-point sur la droite du boulevard, lorsque quatre individus se jetèrent sur lui.
...
Quartier de la Gare
1897
La belle Hélène a allumé la guerre de Troie : Émilie Charvoit, vingt-cinq ans, dite « Petit Rata », a été la cause initiale d'une véritable bataille rangée qui a eu lieu hier à minuit, passage Débille, entre la rue Nationale et la rue du Château-des-Rentiers.
...
Saviez-vous que... ?
La rue du Banquier, ancienne rue, doit son nom au banquier Patouillet qui avait déjà donné son nom au territoire compris entre la rive droite de la Bièvre et les terres de St-Marcel sur le chemin d'Ivry. (Clos Patouillet.)
*
* *
En 1879, les écoles chrétiennes de la rue du Moulin des Prés, de la rue Jeanne d'Arc et du boulevard de l'hôpital furent laïcisées à la suite de la décision du conseil municipal. Elles furent remplacées par les écoles libres des 61 rue Dunois, 93 avenue de Choisy et 43 rue Corvisart. Une école chértienne tenue par des soeurs fut laicisée et remplacée par une école libre située 35 rue Jenner.
*
* *
Selon un article du Figaro du 29 août 1905, le 13e arrondissement comptait alors 938 jardins privés.
*
* *
C'est le 22 octobre 1944 que le jardin des Gobelins, encore appelé square des Gobelins depuis son inauguration en mai 1938, prit le nom de square René Le Gall mais contrairement à la légende véhiculée habituellement par le parti communiste, René Le Gall n'est absolument pour rien dans la création de ce jardin qui résulte d'une convention conclue en 1934 entre l'Etat et la ville de Paris, en vue de la réimplantation du mobilier National dans le 13e dont les terrains d'assise situés en bordure de l'avenue Rapp devaient être libérés en vue de l'exposition internationale de 1937.
La vue est prise depuis un des clochers de l'église Saint-Anne. La première rue à droite est la rue Martin-Bernard.