Un jour dans le 13e

 À travers Paris (Le Figaro)

À travers Paris

Le Figaro — 25 octobre 1870

Une chose à remarquer, c'est que presque tous nos boulevards et avenues— à l'exception du centre de Paris — sont plus ou moins occupés maintenant par des enclos ou des baraquements.

Rive droite, baraquements sur tous les anciens boulevards extérieurs, depuis la Villette jusqu'à Batignolles-Monceaux ; boulevard de Philippe-Auguste, boulevard de Courcelles, avenue de l'Empereur, — avenue de la Muette, encore des baraquements. Au Cours-la-Reine et au jardin des Tuileries, campements militaires.

Le boulevard de l'Hôpital par Charles Marville (sans date - avant 1873)
CC0 Paris Musées / Musée Carnavalet

Rive gauche, le boulevard de l'Hôpital, l'avenue des Gobelins, le boulevard Arago, le boulevard Saint-Marcel, l'avenue d'Italie, le boulevard de la Gare, la route de Choisy, sont de chaque côté garnis de baraques. Il y en a au Champ-de-Mars, à l'esplanade des Invalides, sur le quai d'Orsay, au jardin du Luxembourg et au jardin des Plantes, sans compter le boulevard Saint-Jacques et le boulevard Montparnasse, où sont parqués des milliers de bœufs, et le boulevard Bourdon, qui va devenir un entrepôt de subsistances.

On a calculé que toutes les planches employées à la construction représentaient une valeur d'environ sept cent mille francs !

(Le titre a été ajouté)


Saviez-vous que... ?

La rue du Banquier, ancienne rue, doit son nom au banquier Patouillet qui avait déjà donné son nom au territoire compris entre la rive droite de la Bièvre et les terres de St-Marcel sur le chemin d'Ivry. (Clos Patouillet.)

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L'église Notre-Dame de la Gare, terminée en 1864 par M. Claude Naissant; est un monument assez élégant, construit dans le style de transition du douzième au treizième siècle, mais dont l'intérieur n'offrait, au moins en 1890 selon les observateurs de l'époque, rien de curieux.

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C'est en octobre 1894 que le conseil municipal de Paris décida, sur le rapport de M. Caplain, que la rue du Pot-au-Lait serait désormais appelée rue Brillat-Savarin. On décida lors de la même séance que la rue des Cornes prendrait le nom de rue Oudry.

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Fin juin 1892, M. Jules Beaufils, souffleur du théâtre des Gobelins, était hier à son poste lorsque, au troisième acte de la pièce l'Oiseau bleu, au moment où les spectateurs palpitaient sous l'intérêt du dénouement, la jeune-première, trahie par sa mémoire, manqua soudain la réplique.
S'approchant un peu de la rampe, elle attendit les premiers mots ; mais le souffleur resta muet.
On crut que le souffleur dormait, et des appels désespérés partirent de la rampe, jetés par les artistes en détresse. Mais tout fut inutile : le pauvre homme avait succombé à une affection cardiaque.
Cet incident, qui a vivement ému le public, a trouble un moment la représentation, qui a pu être terminée avec le concours d'un remplaçant.

L'image du jour

Panorama vers l'ouest sur la rue de Tolbiac

La vue est prise depuis un des clochers de l'église Saint-Anne. La première rue à droite est la rue Martin-Bernard.