Le drame de la rue Vandrezanne
Gil Blas — 18 septembre 1888
La nuit dernière, vers deux heures, de grands cris : « Au secours ! à l'assassin ! » attirèrent des gardiens de la paix devant un hôtel situé rue Vandrezanne, où gisait à terre, baigné dans son sang, un individu qui avait reçu trois coups de couteau à la tête.

Cet homme, malgré la gravité de ses blessures, put dire aux agents qu'il s'appelait Hermez, porteur aux Halles, âgé de quarante-deux ans, qu'il avait été entraîné dans une chambre par sept individus et une femme, et que ceux-ci, après l'avoir dévalisé, avaient tenté de le tuer, et, enfin, jeté dans la rue.
Les gardiens de la paix se firent indiquer immédiatement la chambre par le propriétaire de l'hôtel. Mais les meurtriers s'étaient barricadés avec soin, échafaudant les meubles derrière la porte et menaçant de tuer quiconque entrerait. Les agents, néanmoins, enfoncèrent la porte et, malgré la résistance acharnée de la bande, parvinrent à la capturer tout entière.
Ces individus, qui tous accusent les professions les plus diverses : brocanteur, tailleur d'habits, artiste, etc., ont été écroués au Dépôt par M. Debeury, commissaire de police.
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