L'image du jour
La vue est prise depuis un des clochers de l'église Saint-Anne. La première rue à droite est la rue Martin-Bernard.
UNE ÉVOCATION DU
13e ARRONDISSEMENT DE 1860 AUX ANNÉES 30
Faits divers
La cité Jeanne-d'Arc vient encore d'être le théâtre de scènes sanglantes.
Hier vers trois heures et demie de l'après-midi un malfaiteur dangereux, frappé de dix ans d'interdiction de séjour, Léon Becquet, âgé de vingt-sept ans, se prit de querelle avec un autre individu, Adolphe Douraud, dit « Bibi », au sujet d'une femme, une fille soumise dont le casier judiciaire est orné de vingt-neuf condamnations.
Des paroles ils en vinrent bientôt aux coups.
Soudain, au paroxysme de la fureur, Becquet s'arma d'un revolver et en tira quatre coups sur son antagoniste, qui s'affaissa, perdant son sang à flots.
Au bruit des détonations, des gardiens de la paix accoururent et transportèrent le blessé à l'hôpital Cochin, où l'on déclara son état désespéré.
Pendant ce temps, le meurtrier était arrêté et conduit au commissariat de police du quartier de la Gare.
Interrogé par M. Rocher, Léon Becquet a déclaré qu'il aurait été heureux de « faire son affaire » à Douraud. « Ce n'est que partie remise », a-t-il ajouté.
Le commissaire de police a envoyé le meurtrier au Dépôt. Une vingtaine de rôdeurs et de souteneurs, qui avaient encouragé les combattants, furent également arrêtés. Après avoir subi un interrogatoire, sept d'entre eux ont été également dirigés sur le Dépôt.
— A minuit, une nouvelle bataille, à laquelle, cette fois, plusieurs individus participèrent, se livrait dans la cité Jeanne-d'Arc.
Un souteneur, nommé Jules Derrien, dit « Julot ", dit « La Terreur de Charonne », âgé de vingt-huit ans, sorti le matin même de la prison de la Santé, où il purgeait une condamnation pour attaque nocturne et vols, se prit de querelle avec sa maîtresse, Madeleine Besniard.
Cette Madeleine Besniard est la femme légitime du fameux bandit Juiges, le chef de la bande des « Étrangleurs de Croulebarbe », qui terrorisa tout Paris il y a une dizaine d'années.
Arrêté, ainsi que plusieurs de ses acolytes, Juiges fut condamné, en 1894, aux travaux forcés à perpétuité.
Il laissa à Paris, et particulièrement dans une partie du treizième arrondissement, des amis qui, hier, prirent fait et cause pour sa femme.
Une épouvantable mêlée s'ensuivit. On entendit des détonations, les couteaux furent sortis, et un véritable carnage allait se produire si des gardiens de la paix, en force, n'étaient arrivés.
Tous les combattants, au nombre de douze, furent conduits au commissariat de police de M. Rocher, qui les fit immédiatement diriger sur le Dépôt.
De nouvelles arrestations, qui purgeront, une fois pour toutes, le treizième arrondissement des malfaiteurs qui y recherchent un abri, sont imminentes.
Sur le même sujet
Le récit des faits par Le Journal des débats politiques et littéraires
À lire également...
1896
Un camelot, nommé Navasseur, âgé de trente-deux ans, habitait 94, rue Broca, dans le quartier Croulebarbe, en compagnie d'une femme.
...
1895
Bien que Sénèque ait dit « La colère est une courte folie », elle n'est pas toujours excusable, surtout lorsqu'elle se manifeste par des accès trop fréquents.
C'est le cas de la nommée Augustine Couffier, âgée de trente-huit ans, ménagère, demeurant rue des Malmaisons.
...
Quartier de la Maison-Blanche
Le Drame de la rue Auguste-Lançon
1897
Une tentative d'assassinat avec préméditation a été commise hier soir, rue Auguste-Lançon, dans le quartier de la Maison Blanche. Un nommé Albert Villey, âgé de vingt-cinq ans, a lardé de coups de couteau un cordonnier, M. Charles Sander, âgé de trente-cinq ans.
C'est la vengeance qui a provoqué ce drame, dont voici les détails...
...
rue Harvey
1875
Hier, vers minuit, dans une maison publique de la rue Harvey (13e arrondissement), qui n’est pas habitée précisément par des rosières... au contraire, un ouvrier menuisier, nommé Abel Tallet, a frappé d’un coup de couteau une fille avec laquelle il venait de se disputer.
...
Saviez-vous que... ?
La rue du Banquier, ancienne rue, doit son nom au banquier Patouillet qui avait déjà donné son nom au territoire compris entre la rive droite de la Bièvre et les terres de St-Marcel sur le chemin d'Ivry. (Clos Patouillet.)
*
* *
Le pont National, oeuvre des ingénieurs Couche et Petit, a été achevé en 1853. Il portait initialement le nom de pont Napoléon III.
*
* *
Le mardi 7 aout 1923, on découvrit 5 squelettes enterrés au coin de la rue Damesme et de la rue Bourgon.
*
* *
En novembre 1872, la Seine connaissait une crue importante et les quartiers bas de Paris étaient sous l’eau. Le 13e arrondissement ne faisait pas exception.
Dans son numéro daté du 1er décembre, le quotidien Le Temps rapportait que dans la rue Watt, au-dessous du pont du chemin de fer d'Orléans, un batelier, moyennant une légère rétribution, passait les personnes qui se rendaient rue de Patay, rue du Chevaleret et dans les rues environnantes et notait que, la veille, dans l'eau jusqu'à la ceinture, il poussait de la main son embarcation et qu’aujourd'hui, il était obligé de la conduire à la rame.
La vue est prise depuis un des clochers de l'église Saint-Anne. La première rue à droite est la rue Martin-Bernard.