Les futures grandes voies du XIIIe arrondissement
Le boulevard Saint-Marcel (et le boulevard de Port-Royal)
Le Siècle — 6 juin 1858
Le système d'ensemble des grands travaux de la ville de Paris, rive gauche, touche par des points trop nombreux aux intérêts de la population et de la propriété parisiennes pour que son étude ne soit pas, pour le Siècle, l'objet d'un sérieux examen.
Nous analyserons successivement chacune des grandes lignes appelées à ajouter à la splendeur et au bien-être de la ville, et nous allons commencer ce travail par les voies qui doivent régénérer le douzième arrondissement le plus pauvre jusqu'ici et le plus délaissé.
Indépendamment des travaux en cours d'exécution, qui ont pour objet le dégagement du revers nord de la montagne Sainte Geneviève, ces quartiers de prédilection du choléra et de la fièvre typhoïde, l'administration rattache par des lignes nouvelles les points les plus reculés de l'arrondissement à la vie et à l'activité générale.

Les lignes nouvelles traversent, en effet, ces quartiers du sud au nord, en les reliant au centre de la ville de l'est à l'ouest, en les ouvrant à la circulation générale dans cette direction, et en les rattachant d'une part au dixième arrondissement et, de l’autre, par le pont d'Austerlitz, à la Bastille, c'est à-dire au point où viennent converger les différentes voies publiques qui traversent les quartiers les plus industriels, de Paris.
Chacune de ces voies, touchant, soit à des établissements publics ou privés, soit à des quartiers dont la transformation était une nécessité, sera pour nous l'objet d'une étude et d'une analyse spéciale.
La plus importante par les services qu’elle est appelée à rendre, aussi bien que par les longues réclamations dont elle a été l’objet, c'est le boulevard Saint-Marcel qui, prolongeant le boulevard Montparnasse à travers tout le douzième arrondissement, vient rencontrer les anciens boulevards sur la place de l'Hôpital, à Ia hauteur du chemin de fer d’Orléans, et compléter définitivement cette ligne des boulevards parisiens qui font l'admiration des étrangers.
Voici à quels points principaux touche dans son parcours - ce nouveau boulevard Saint-Marcel, dont la première pensée, disons-le en passant, remonte à 1704.

À partir du carrefour de l'Observatoire, où il se rattache au boulevard de Sébastopol, il pénètre dans le douzième arrondissement en suivant, à très peu près, la direction du boulevard Montparnasse, dont il est ainsi le prolongement. Il rencontre l'hôpital du Midi et la Maternité, auxquels il va créer des façades en remplacement des murs ignobles qui servent de clôture à ces établissements utiles. Il coupe la rue Saint-Jacques juste au point où commence le faubourg ; traverse, en l'absorbant, le chemin des Capucins ; dégage la rue de la Santé à son extrémité, et, suivant la rue des Bourguignons en longeant le mur du Val-de-Grâce, descend par une pente douce jusqu’à la rue de Lourcine. Là, il dégage la Caserne de Lourcine, traverse la rue de ce nom, absorbe la rue Cochin tout-entière, et coupe la rue Pascal à la hauteur du théâtre Saint-Marcel, qui sera démoli.
De ce point, le plus bas de la vallée de la Bièvre, le boulevard Saint-Marcel remonte vers la rue Mouffetard, en supprimant à peu près entièrement la rue Saint-Hippolyte. À son point d'intersection avec la rue Mouffetard, qui doit elle-même devenir un boulevard de quarante mètres de largeur, sa direction, qui, jusqu'alors était restée à peu près rectiligne, se brise de manière à ce que la seconde partie du boulevard, atteignant là la moitié de son développement, s'infléchit légèrement vers le fond de la vallée.
Il traverse alors la place de la Collégiale, absorbe la rue des Francs-Bourgeois, dégage les rues Scipion, des Cornes et des Fossés-Saint-Marcel, absorbe une partie de l'ancien cimetière Sainte-Catherine, aujourd'hui l’amphithéâtre de Clamart, et, prenant en écharpe le marché aux chevaux (qui sera rétabli sur les terrains voisins, probablement sur ceux.de la Salpêtrière), il débouche sur le boulevard de l’Hôpital, entre le marché aux chevaux et la rue de Poliveau.
Pour les habitants du douzième arrondissement, la création du boulevard St-Marcel qui aura 40 mètres de largeur et sera bordé de contre-allées décorées de doubles plantations, la création de cette magnifique voie sera un véritable bienfait.
Cette ligne importante reliera entre eux les chemins de fer de l'Ouest, de Lyon et d'Orléans, et la circulation générale sera, ainsi complètement pourvue de moyens.de franchir les obstacles que le douzième arrondissement opposait à tous les intérêts qui, de l'est à l'ouest de tout le Paris méridional, ont besoin d'avoir des communications directes et faciles.
Les futures grandes voies du XIIIe
Sur les futurs boulevards Saint-Marcel et Port-Royal :
- Le futur boulevard Saint-Marcel (Le Journal des débats politiques et littéraires, 26 mars 1857)
- Le boulevard Saint-Marcel (Le Siècle, 6 juin 1858)
- Le futur boulevard Saint-Marcel (Le Siècle, 22 juillet 1861
- Les travaux du boulevard de Port-Royal (Le Siècle, 5 avril 1868)
- Intéressante découverte archéologique sur le chantier du boulevard Saint-Marcel (1868)
- L'ancienne nécropole Saint-Marcel (1913)
Sur le futur boulevard Arago :
- Le boulevard de la Santé (Le Siècle 7 juin 1858)
- Un nouveau boulevard pour le 12e arrondissement (Le Journal des débats politiques et littéraires, 6 septembre 1858)
- Le percement du boulevard Arago dans le faubourg Saint-Marcel (1868)
Sur la future avenue des Gobelins :
- La rue Mouffetard (Le Siècle, 8 juin 1858)
- L'élargissement de la rue Mouffetard et l'aménagement de la place d'Italie (1867)
- L'élargissement de la rue Mouffetard (Le Siècle, 24 septembre 1867)
- L’élargissement de la rue Mouffetard (Le Siècle, 10 mars 1868)
- La nouvelle place d'Italie en haut de la rue Mouffetard (1868)
Sur les boulevards extérieurs
- La transformation des boulevards extérieurs de la rive gauche (Le Siècle, 20 mai 1862)
- Les travaux sur les boulevards extérieurs (Le Siècle,28 mai 1863)
- Les boulevards extérieurs et le boulevard du Transit dans le 13e arrondissement (Le Siècle, 6 novembre 1863)
- Boulevard d'Italie vu par Fortuné du Boisgobey(1883)
Sur la rue de Tolbiac (rue du Transit)
Premier projet abandonné
- Boulevard du Transit : le franchissement de la vallée de la Bièvre (Le Siècle, 6 juin 1962)
- Les boulevards extérieurs et le boulevard du Transit dans le 13e arrondissement (Le Siècle, 6 novembre 1863)
- La prolongation du boulevard du Transit dans le 13e arrondissement (Le Siècle, 30 octobre 1864)
Deuxième projet
- Acquisitions foncières pour le boulevard du Transit (La Gazette de France, 8 mars 1865)
- Ouverture d'une nouvelle voie dans le 13e arrondissement. (Le Figaro, 19 aout 1867)
- La future rue du Transit (Le Petit-Journal, 28 octobre 1867)
Le deuxième projet du tracé de la rue du Transit ne sera pas davantage réalisé. La guerre et les évènements liés à la Commune de Paris mirent en sommeil les travaux dans le quartier de la Maison-Blanche et le projet fut rediscuté. Un nouveau tracé, plus au sud, abandonnant la ligne droite et comportant une inflexion, fut adopté. Les travaux de franchissement de la vallée de la Bièvre purent réellement commencer.
- Les travaux de construction de la rue de Tolbiac (1877)
- Le prolongement de la rue de Tolbiac (1877)
- La nouvelle rue de Tolbiac (1877)
- Les nouvelles voies de la rive gauche, 1878
Sur le pont de Tolbiac sur la Seine
Sur le boulevard Saint-Marcel
Le projet
- Le futur boulevard Saint-Marcel (Le Journal des débats politiques et littéraires ― 26 mars 1857)
- Le boulevard Saint-Marcel ― (Le Siècle 6 juin 1858)
- Le futur boulevard Saint-Marcel (Le Siècle - 22 juillet 1861
Les travaux
- Le percement du boulevard Saint-Marcel (1868)
- Interrogations sur le boulevard Saint-Marcel (1868)
- Le communiqué du Ministère de l'Intérieur en réponse à cet article
- La réponse de Ch. Louft à ce communiqué