Nous ne parlerons que pour mémoire des concerts en plein air, des promenades en musique escortées
par des milliers de personnes, de la fête foraine de l'avenue des Gobelins, des jeux divers, du
mât de cocagne, etc., etc.
A midi et demi, on a inauguré le splendide jet d'eau de la place de la mairie. La fanfare l'Amicale
avait prêté son concours. Ce jet d'eau est installé au milieu d'un vaste bassin de trente-huit
mètres de diamètre : il compte cent vingt-deux gerbes. La gerbe centrale atteint treize mètres de
hauteur. Vu du bas de l'avenue des Gobelins, ce jet d'eau, qui a joué toute l'après-midi et toute
la soirée, produisait un effet saisissant.
Les Gobelins étaient tout enguirlandés.
D'innombrables visiteurs ont parcouru, toute la journée, les splendides galeries d'exposition
des tapisseries.
A cinq heures et demie, il y a eu ascension d'un ballon place de la Mairie.
A neuf heures un quart, le feu d'artifice de la place d'Italie a commencé. Pendant plus d'une
demi-heure, l'éclat de la fête dans cet arrondissement privilégié a été relevé par un feu d'artifice
splendide. Sur la pièce principale se lisaient les mots : Paix, République, Travail.
La foule, très-compacte, gardera certainement le souvenir de cette fête.
Le treizième arrondissement avait commencée sa fête samedi soir par une retraite aux flambeaux
et l'essai de la rampe à gaz de la mairie.
Un commencement d'incendie a eu lieu : une corniche en bois, destinée à supporter le zinc de
la toiture, a pris fou, surchauffée par le gaz. Les pompiers en ont eu bien vite raison.
Que dire encore ? Il faudrait tout notre journal pour être complet sur le treizième arrondissement.
Contentons-nous donc, en terminant, de signaler la fort belle décoration du marché des Gobelins
et de féliciter vivement M. Rombeau(*), maire, et M. Morane, premier adjoint, qui, inspirés par
le plus vif patriotisme, se sont multipliés et même surmenés pour concourir fort brillamment à la
grande fête d'hier.
(*) La Lanterne du 5 juillet :
"À propos de la fête du 30 juin, nous avons félicité la municipalité du treizième arrondissement,
et nous avons signalé M. Rombeau comme étant le maire de cet arrondissement, et l'un des principaux
organisateurs de la fête. Nous avons involontairement commis une erreur. Tous nos éloges reviennent
de droit à M. Duplessis, le véritable maire, et à son adjoint M. Morane."
Contexte historique : Paris inaugure le 1er mai 1878, sous
la présidence de Mac-Mahon, sa troisième Exposition universelle (après celles de 1855 et 1867),
la première de l’ère républicaine. L’enjeu est de taille : faire oublier au monde entier l’effondrement
de 1870, au pays le traumatisme de la défaite, aux Parisiens les meurtrissures du siège et de la
Commune, et, ce faisant, enraciner une République encore fragile malgré l’échec de la Restauration
et la victoire des républicains à l’issue de la crise de régime qu’avait provoqué le renvoi de Jules
Simon par Mac-Mahon le 16 mai 1877. Le succès fut immense. L’Exposition reçut 6 millions de visiteurs.
Mais le plus beau jour fut le 30 juin, jour choisi pour célébrer « la paix et le travail ». Ce jour-là,
qui débuta par l’inauguration de la statue de la République de Clésinger au Champ-de-Mars, Paris
ne fut plus que lampions, lumières et musique ; pas une rue, pas une maison qui ne fût pavoisée
d’oriflammes et de drapeaux. Le spectacle, unique et grandiose, devait marquer la foule immense
qui, de l’aube jusque tard dans la nuit, envahit les places, jardins, boulevards et jusqu’aux plus
petites rues, qui devinrent autant de lieux à célébrer par le chant, la poésie, le dessin ou la
peinture. (Source : L'Histoire par l'image)
Saviez-vous que ...
Les travaux d'aménagement de la Place d'Italie furent terminés en 1879 et celle-ci fut considérée comme l'une des plus belles de Paris.
L'image du jour
L'entrée de la manufacture des Gobelins avant sa reconstruction vers 1910
D'une architecture utilitaire, le bâtiment accolé aux bains-douches, place Paul-Verlaine, aura son entrée spéciale conduisant à trois étages de 50 cabines chacun. Chaque étage aura sa couleur particulière, à laquelle répondront les couleurs des caleçons. (1921)
Mercredi matin, vers dix heures, a eu lieu un accident qui aurait pu prendre les proportions d'une véritable catastrophe. Une maison à plusieurs étages, située place Pinel, près de la barrière d'Italie, et portant le numéro 3, a subi soudain un affaissement assez considérable, et une profonde excavation s'est produite. On sait que tout ce quartier est construit sur les catacombes... (1883)
L'on sait que l'Assistance Publique a racheté la cité Jeanne-d'Arc pour faire démolir les noires masures qui la composent et édifier à leur place, sur les cinq mille mètres carrés qui s'étendent là, au fond de ce populeux quartier de la Gare, entre les rue Jeanne-d'Arc et Nationale, des maisons ouvrières à bon marché, gaies, saines et claires. (1912)
Un orage d'une violence extraordinaire s'est abattu hier après-midi sur Paris. Vers une heure, des nuages lourds venant du Sud-Est s'amoncelaient, et à deux heures et demie de grosses gouttes de pluie commençaient à tomber. (1901)
Depuis la mise en service, pour les messageries de Paris-Austerlitz, des vastes hangars, d'aspect solide, modernes, édifiés en bordure de la rue du Chevaleret, et dont l'entrée se trouve, ainsi que, nous l'avons dit, boulevard de la Gare, à Paris, une armée de travailleurs fait disparaître les anciens quais couverts de la rue Sauvage, ce qui aura pour, avantage de donner à ce coin plus d'air et, avec de petits bâtiments coquets, un cachet plus artistique. (1929)
La ligne de fer se relève aux environs de la MAISON BLANCHE, nom charmant qui s'applique à une contrée peu connue et d'un aspect étrange. C'est assurément le coin de Paris le moins fréquenté Ces solitudes attendent un historien et un géographe, et nous espérons les explorer un jour avec nos lecteurs (1873)
Le train à voyageurs dont le terminus est la station Maison-Blanche, qu'il atteint un peu avant 23 heures, sera le dernier à rouler sur ces voies, dimanche soir. Saluons-le, nous ne le reverrons plus ! (1934)
Les badauds sont rares dans le quartier de la Gare et lorsqu'une inauguration y amène des officiels et dû « beau monde », l'assistance est aussi clairsemée que pittoresque : c'est devant une dizaine de marmots, quelques garçons bouchers et deux ou trois ménagères que la fontaine, offerte par la S.P.A. à la Ville de Paris pour étancher la soif des chevaux et des chiens, a été remise à M. Morain, préfet de police. (1926)
Signalons, en plein Paris, un foyer d'infection « qui défie toute concurrence : 15, avenue de Choisy, entre le boulevard Masséna et la rue Gandon, existe un dépôt d'ordures ménagères. Les chats et les chiens crevés y achèvent paisiblement leur transformation dernière sous les chauds rayons du soleil de juillet. (1906)
Hier matin, vers dix heures, la concierge de la maison du n° 3 de la place Pinel descendait à la cave, une bougie à la main. Arrivée à la dernière marche de l'escalier, le sol céda sous ses pieds, et elle disparut tout à coup dans une profonde excavation. (1883)
Un nouveau pont vient d'être construit sur la route militaire qui entoure Paris, entre la porte de la Gare et celle de Vitry. Il est parallèle au boulevard Masséna, et franchit la ligne du chemin de fer d'Orléans. De cette façon, on peut parcourir la ligne stratégique sans rencontrer d'obstacles. (1877)
On va bientôt procéder dans le 13e arrondissement (des Gobelins) aux travaux d’agrandissement et de régularisation de la place d’Italie et de ses abords.... (1866)
Le chant des coqs et le gloussement des poules, parqués dans un terrain vague de la rue Brillat-Savarin, avaient attiré l'attention du chiffonnier Jean Pitallier, âgé de cinquante-sept ans, et de la chiffonnière Emma Truffier, un peu plus jeune.
Une tentative d'assassinat avec préméditation a été commise hier soir, rue Auguste-Lançon, dans le quartier de la Maison Blanche. Un nommé Albert Villey, âgé de vingt-cinq ans, a lardé de coups de couteau un cordonnier, M. Charles Sander, âgé de trente-cinq ans. C'est la vengeance qui a provoqué ce drame, dont voici les détails...
La construction de cette partie du chemin de fer de ceinture où les voies sont dans des tranchées de 8 à 10 mètres de hauteur a nécessité cette position des gares qui se trouvent, comme on le voit dans la Fig.2 construites sur un tunnel dans lequel passent les trains.... (1868)
Un bruit sinistre, dont un de nos confrères s'est fait l'écho, a couru hier sur la rive gauche. M. Guignet, chef des ateliers de teinturerie à la manufacture des Gobelins, se serait aperçu que certaines parties d'un grand panneau de tapisserie représentant la Conversion de saint Paul avaient perdu toute la vivacité de leurs couleurs. (1894)
Dernièrement, une demi-douzaine d’individus sans aveu, habitués de la barrière d’Italie, s’étaient rendus en état d’ivresse dans un débit de la place Maubert, et là ils avaient cherché querelle à des souteneurs du quartier qui, n’étant pas en nombre suffisant, durent battre en retraite.
Les travaux de consolidation de la ligne circulaire n° 2 du Métropolitain de Paris, ou plutôt les travaux de préparation de la construction de cette ligne au travers du terrain effondré et affouillé des Catacombes et des carrières de Paris, notamment boulevard de Vaugirard, boulevard Saint-Jacques et boulevard de l’Hôpital, sont terminés. (1902)
Une scène tragi-comique s’est déroulée, hier soir, à six heures, boulevard de l’Hôpital. M. Julien Napthe, âgé de quarante-deux ans, demeurant, rue Jenner, garçon de magasin, passait, portant un paquet sous chaque bras, lorsqu’un tourbillon de vent lui enleva tout à coup sa casquette.