L'image du jour
La rue Jonas fut l'une des dernières rues éclairées par des quinquets. Ceux-ci subsistèrent au moins jusqu'en 1913.
UNE ÉVOCATION DU
13e ARRONDISSEMENT DE 1860 AUX ANNÉES 30
Dans la soirée du 31 mai dernier, sept individus, presque tous domiciliés dans le treizième arrondissement, se réunirent pour boire chez un de leurs amis, le nommé Pierre T... établi marchand de vin, rue du Château-des-Rentiers, n° 134. T… qui a été détenu pendant plusieurs mois sur les pontons, accueillit parfaitement ses camarades, Et avec eux de copieuses libations et les grisa complétement en leur parlant politique et en leur faisant l'éloge de la Commune.
Vers minuit et demi, il fallut se séparer. T... ferma sa boutique, et les sept ivrognes se retirèrent en chantant des refrains plus ou moins patriotiques. Arrivés rue Baudricourt, la bande, de plus en plus échauffée, se mit à pousser de formidables clameurs en criant « Vive la Commune ! C'est la Commune qu'il nous faut ! Nous voulons la Commune ! » Le gardien de la paix Soissons, qui demeure dans cette rue et qui venait de se coucher, se mit immédiatement à la fenêtre et cria aux tapageurs de rester tranquilles et qu'il n'était pas l'heure de chanter. Un des ivrognes, qui ne savait pas sans doute à qui il avait affaire, lui répondit, de descendre.
Sans hésiter, le courageux agent se mit en tenue et descendit pour imposer silence aux perturbateurs, dont les clameurs redoublaient. II saisit au collet le premier qui se trouva à sa portée, un nommé D... et l'emmena au poste. Les camarades du prisonnier, qui s'étaient prudemment écartés, ramassèrent alors des cailloux en criant « C'est une canaille de sergot, assommons-le ! »
Sans se laisser intimider, le gardien Soissons tira son sabre et le leur montra, en disant « Si je suis touché, je frappe celui que je tiens et gare aux autres ! » Grâce à cette attitude énergique, les complices de D... se tinrent à distance et prirent tout à fait la fuite à l'aspect de deux autres sergents de ville qui venaient à l'aide de leur collègue.
Le lendemain, une enquête ouverte par le commissaire de police du quartier de la Salpetrière a amené l'arrestation des autres coupables, ainsi que celle du marchand de vin T... qui paraît devoir assumer dans cette affaire une grande part de responsabilité. Ces huit individus, parmi lesquels se trouvent des repris de justice et dont deux notamment ont été poursuivis pour participation à l'insurrection, viennent d'être mis à la disposition de l'autorité judiciaire.
Les personnes asthmatiques sont engagées à faire l'essai des cigarettes indiennes au cannabis indica de GRIMAULT et Cie. Ce nouveau moyen, préconisé par les médecins, donne d'excellents résultats. 2 fr. la boîte, à la pharmacie, 7, rue de la Feuillade, près la Banque.
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Toute une association de voleurs vient d'être capturée hier, par M. Cadoux, commissaire de police du quartier de la Maison-Blanche.
Ces individus, au nombre de six, quatre hommes et deux femmes, sont les auteurs des nombreux vols commis récemment dans les treizième et quatorzième arrondissements.
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Hier soir, quatre individus entraient dans un bal-musette, rue Coypel, 4, et faisaient un tel boucan que les danses durent être interrompues.
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Saviez-vous que... ?
Le 29 juin 1901, la température atteignit 33° à Paris et ce jour là, vers midi, Mme Louise Lesire, âgée de cinquante- deux ans, demeurant 157, rue Jeanne-d’Arc, fut frappée d'insolation, boulevard Saint-Marcel. Elle mourut dans la pharmacie où on l’avait transportée pour lui donner des soins. (Le Figaro - 30 juin 1901)
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Lorsque fut conçu le projet de doter le quartier Maison Blanche d'une nouvelle église, il était prévu que celle-ci s'appela Saint-Marcel de la Maison-Blanche. Ce fut Sainte-Anne qui l'emporta.
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En 1868, tandis que l’on construisait en haut de la rue Mouffetard, le nouveau théâtre du 13e, un lecteur de l’Univers s’insurgeait sur le fait qu’on « infligeait à celui de la barrière de Fontainebleau, le titre de théâtre Saint-Marcel ». Le journal ajoutait que « notre correspondant remarque que cette dénomination est au moins inconvenante, et qu'une administration qui voudrait respecter les croyances, du peuple, se garderait de laisser appliquer le nom d'un saint à un tel lieu de plaisir. » Et l’Univers de conclure : « La réclamation semble, parfaitement fondée ; peut-on espérer que le bon sens administratif en comprendra la convenance et la gravité ?
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La rue Jonas fut l'une des dernières rues éclairées par des quinquets. Ceux-ci subsistèrent au moins jusqu'en 1913.