UNE ÉVOCATION DU 13e ARRONDISSEMENT DE 1860 AUX ANNÉES 30

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Une évocation du 13e arrondissement de 1860 aux années 30

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Le 13e vu en 1860

  • État actuel de l'Arrondissement
  • Quartier Croule-Barbe
  • Quartier de la Salpêtrière
  • Quartier de la Gare
  • Quartier Maison-Blanche
  • La Bièvre

Le 13e vu en 1860

Dans la presse...


Au Théâtre des Gobelins (Chronique théâtrale)

Pour aller au théâtre des Gobelins, situé là-bas, là-bas, au Diable-Vauvert, au haut de la côte Mouffetard, il faut être acteur, chiffonnier... ou chroniqueur.
Tandis que je m’y rendais hier, les zigzags laborieux de mon automédon, qui n’eût pas été plus embarrassé en plein Sahara, me faisaient regretter ce tapis enchanté des Mille et une Nuits, sur lequel n’avait qu’à s’étendre son heureux propriétaire pour être instantanément transporté au gré de sa pensée vagabonde. (1870)


Oasis faubourienne

Tout un coin de Paris est en train de se modifier singulièrement. Huysmans ne reconnaîtrait plus sa Bièvre. Non seulement le ruisseau nauséabond est maintenant couvert depuis bien des années, mais le sinistre passage Moret a presque complètement disparu de la topographie parisienne et, au milieu de cette année, les fameux jardins dont la jouissance était réservée aux tisseurs et dessinateurs de la Manufacture des Gobelins, vergers en friche qui, quelquefois, servaient de dépôt d'ordures aux gens du quartier, auront perdu leur aspect de Paradou abandonné. (1937)


Un jardin unique en son genre, celui des Gobelins, va être inauguré la semaine prochaine

Paris aura la semaine prochaine un nouveau jardin public, un très beau jardin. Il n’en possédera jamais trop !
Le fait est d’autant plus intéressant que ce nouveau jardin se trouve dans un arrondissement, au reste fort peuplé, le 13e, qui, il y a encore un an, ne possédait pas le moindre square. (1938)


Aux Gobelins : le nouveau jardin a été inauguré et ouvert au public

Hier matin, était inauguré, dans le quartier Croulebarbe, un nouveau jardin public. II s'étend sur 22.500 mètres carrés, derrière la Manufacture des Gobelins et le Garde-Meubles National.
C'est à Émile Deslandres que l'on doit cette initiative. Ayant représenté pendant plus de vingt-cinq années ce quartier, au nom du Socialisme, il s’était penché sur les misères et les besoins de la classe ouvrière dont il était lui-même. (1938)


En voir plus...



Notice administrative, historique et municipale sur le XIIIe Arrondissement

Par Philippe Doré

Propriétaire, Ex - Préparateur de chimie à l'École Polytechnique, Professeur des Cours publics et gratuits de Chimie et de Physique aux ouvriers du XIIIe arrondissement, Professeur à l'École préparatoire à la Marine, à l'Institution Pompée, etc. , etc.

 

Quartier de la Maison-Blanche

 

Détail du plan Vuillemin - 1860

Le quartier de la Maison-Blanche est compris entre la route de Choisy depuis l'ancienne barrière d'Italie ou de Fontainebleau jusqu'aux fortifications ; ces dernières jusqu'à la rue de la Santé qui les coupe entre les bastions numéros 83 et 84 ; la rue de la Santé jusqu'au boulevard de la Glacière, puis entre ce boulevard et celui d'Italie jusqu'à l'ancienne barrière d'Italie.

C'est un des quartiers les plus accidentés, parcouru par les deux bras de la Bièvre, se contournant sous la forme d'un S ; ses localités ont dû déjà, et devront encore subir de grands travaux de terrassement et de remblai, afin de répondre aux besoins de leur nombreuse et récente population.

Le quartier de la Maison-Blanche avait primitivement ses habitants sur les bords de la rivière de Bièvre ; puis, au commencement de ce siècle, des habitations s'élevèrent sur les boulevards d'Italie et de la Glacière, aux environs des anciennes barrières de la Santé, de la Glacière et d’Italie.

Quant à la grand'route de Fontainebleau, si bien bâtie dans une bonne partie de sa longueur, si commerçante, elle est de formation récente. En effet, après la révolution de Juillet, on n'y voyait que quelques maisons près de la barrière ; puis, à certaine distance, une maison isolée, qui depuis est devenue le marché aux porcs et qui donna son nom de Maison-Blanche au hameau qui commençait alors à se former.

Le long de la Bièvre, se trouvent un grand nombre de blanchisseuses, quelques moulins à eau, une fabrique de colle forte et une industrie toute particulière, celle de la glace.

Là, en effet, pendant les hivers rigoureux, profitant des débordements de la Bièvre dans de vastes prés, on y recueille de grandes quantités de glaces qui sont conservées dans d'immenses glacières ; de plus, un grand nombre de patineurs s'y donnent alors rendez-vous : c'est le bois de Boulogne et ses lacs du treizième arrondissement.

(1) Il s'agit de la chapelle Bréa, avenue d'Italie (NdE).

Le quartier de la Maison-Blanche ne possède qu'un seul monument, la chapelle Saint-Marcel de la Maison-Blanche (1), qui date de quelques années, et dont l'origine rappelle une des plus tristes pages de nos guerres civiles.

Nous citerons aussi la mairie provisoire, qui se trouve à l'une des limites de ce quartier, et pour laquelle on a utilisé l'un des deux bâtiments de l'octroi, bâtis en 1784 par la Ferme générale ; et enfin, route d'Italie, du même côté que la chapelle Saint-Marcel, existent une école et une chapelle protestantes.

Le chemin stratégique des fortifications qui borde ce quartier est certainement l'un des points les plus pittoresques de cette immense enceinte, surtout dans la partie sous laquelle passent les deux bras de la Bièvre.

De cet endroit, on aperçoit entièrement l'ancien château de l'évêque de Winchester, construit en 1204, la maison de Bicêtre aujourd'hui. Ces vastes constructions ont plusieurs fois été reconstruites depuis leur origine. Ainsi, nous voyons Jean de France, duc de Berry, troisième fils du roi Jean, en devenir propriétaire, y construire un у magnifique château, qui fut en partie détruit lors des troubles du commencement du quinzième siècle. Jean de France en donna alors les ruines aux chanoines de Notre-Dame ; cette donation fut amortie. Plus tard, nous retrouvons Bicêtre propriété du roi en 1632. Le roi destina cet établissement, sous le nom de Commanderie de Saint-Louis, aux soldats estropiés ; mais ce projet n'eut pas de suite, et Louis XIV donna Bicêtre, en 1656, à l'Hôpital-Général. Bicêtre reçut alors en partie sa destination actuelle. En effet, indépendamment des vieillards valides et invalides, on y plaçait aussi les enfants rebelles à l'autorité paternelle ; enfin « il y en a, nous dit un historien du siècle dernier, qui y sont enfermez en vertu des lettres de cachet. »

Aujourd'hui Bicêtre est destiné aux vieillards valides, aux invalides civils, aux aliénés et aux fous, et porte sur son entrée ce pendant de l'inscription d'un style tout administratif qu'on remarque sur la façade de la Salpêtrière : Hospice de la vieillesse (hommes).

Tournant les yeux du côté de Paris, on voit à ses pieds la Bièvre, divisée en deux bras, couler lentement entre deux rangs de beaux arbres, et plus loin on remarque une agglomération de bâtisses neuves, constituant la Butte-aux-Cailles, dont tout à l'heure nous nous occuperons.

Un peu à gauche, on découvre, se contournant avec grâce, les trains des chemins de fer de Sceaux et d'Orsay, indiquant, approximativement de ce côté, la limite du treizième arrondissement.

La partie nouvelle du quartier de la Maison-Blanche, la Butte-aux-Cailles, est de date toute récente ; c'est vers 1850 qu'un certain nombre de persécutés des démolisseurs de la grande ville vinrent y établir leurs pénates ; quelques colons de la Cité Doré y arrivèrent aussi tenter un second établissement.

L'existence de cette jeune colonie fut beaucoup plus calme que celle de la Cité Doré ; en revanche, il faut l'avouer, l'administration communale de Gentilly, dont elle dépendait et à la tête de laquelle se trouvait M. Hillemand, notaire, la laissa dans un oubli complet à l'égard des travaux communaux, mais non en ce qui touche le fisc ; celui-ci arriva en même temps que les nouveaux colon, et, avec sa ponctualité ordinaire, pas un ne lui échappa.

La commune n'y plaça pas un pavé, pas même un lampion le jour de sa fête ; en sorte qu'à six heures du soir, en hiver , on se croirait dans le hameau le plus ignoré de la France ; toutes les rues sont de vastes et profondes ornières, remplies de boue glissante et demi liquide, et çà et là on aperçoit, de temps en temps, la lumière d'un fallot d'un des honnêtes et laborieux habitants de ce pays nouveau, seul moyen de retrouver sa demeure et d'éviter de s'ensevelir à tout jamais dans les ornières qui constituent les rues et les chemins.

Par le fait de l'annexion, toutes ces choses vont être régularisées promptement, mais à la charge exclusive de cette population ouvrière si complètement négligée par la commune à laquelle elle appartenait, et qui cependant ne les a pas oubliés sous le rapport des impôts,

Sic vos non vobis ...

Entre cette colonie et les fortifications, sur l'autre versant de la Bièvre, nous nous trouvons en pleine campagne ; des montagnes élevées, des vallées profondes et de nombreuses carrières à ciel ouvert.

Suivant, au milieu de ce désert parisien, les contours des fortifications, nous arrivons à la limite du quartier, aux rues de la Glacière et de la Santé. Des habitations apparaissent d'abord isolées les unes des autres, puis se rapprochent à mesure qu'on se dirige vers l'ancien Paris.

Des fabriques, des ateliers, de nombreuses blanchisseries se trouvent groupées dans les rues de la Santé, de la Glacière, de Boutin, du Pot-au-Lait, toutes comprises entre la Bièvre et la limite ouest du treizième arrondissement.

La rue de Tolbiac en construction au carrefour avec la rue de la Glacière
Photographie de Charles Marville (détail) vers 1876.

À la rencontre des rues de la Santé et de la Glacière, nous signalerons un des points les plus animés et les plus vivants du quartier de la Maison-Blanche.

Enfin nous mentionnons, rue de la Santé, près de l'ancienne barrière, une agglomération de jolies maisons modernes, désignée sous le nom de villa Maurice-Mayer.

(2) Selon Charles Louft, journaliste du Siècle, le Moulin-Noir, portait ce nom depuis 1816, parce qu'on y broyait du noir animal.
Selon Le Rappel du 15 décembre 1885, la construction de ce moulin datait du règne d'Henri IV. Il a été démoli en 1866. L'Avenir National, évoquant cette démolition, précisait qu'il s’élevait sur la croupe du monticule qui dominait le vallon de la Bièvre et que l’on y jouissait d'un des plus jolis panoramas des environs de Paris. En novembre 1870, Le Temps indiquait que l'on pouvait suivre les combats au sud de Paris depuis ses ruines.

Parmi les nombreuses améliorations dont ce quartier est susceptible, nous croyons qu'il serait très utile d'ouvrir une grande voie partant de la bifurcation des rues de la Santé et de la Glacière, traversant les deux bras de la Bièvre à l'aide de deux ponts passant près du Moulin Noir(2), point central de la nouvelle colonie de la Butte-aux-Cailles, et de là, se reliant directement à la route d'Italie à l'aide d'un percement, ou bien encore, rejoignant la rue Gérard et venant ainsi, dans l'un ou l'autre de ces cas, aboutir près de la mairie de l'arrondissement ; ce serait, croyons-nous, un travail fort utile pour les besoins journaliers des habitants des rues de la Santé et de la Glacière, en même temps que pour ceux de la Butte-aux-Cailles.

Le double boulevard des Gobelins et de Croule-Barbe, ne faisant plus qu'une seule voie magnifique, possède, près de la mairie, un certain nombre de maisons de prostitution qui certainement, si elles restaient en façade sur ce double boulevard, exerceraient l'influence la plus déplorable sur sa prospérité.

Il semble que l'ancienne commune de Gentilly ait jalousé à l'ancienne commune d'Ivry sa rue de l’Hôpital, et qu'elle ait voulu la surpasser dans ce genre.

Après cette revue succincte des quartiers du treizième arrondissement et de leurs besoins, nous passons à quelques réflexions sur la Bièvre, sur son état actuel et sur les améliorations qu'il serait possible de lui faire subir.


Détail du plan illustrant l'ouvrage de Philippe Doré.


Notice administrative, historique et municipale sur le XIIIe Arrondissement (1860)

  • État actuel de l'Arrondissement
  • Quartier Croule-Barbe
  • Quartier de la Salpêtrière : l'hôpital de la Salpêtrière, la gare du chemin de fer d'Orléans
  • Quartier de la Salpêtrière : le marché aux chevaux, l'église Saint-Marcel, l'abattoir de Villejuif
  • Quartier de la Salpêtrière : la cité Doré
  • Quartier de la Gare
  • Quartier Maison-Blanche
  • La Bièvre

Saviez-vous que... ?

Le nouveau théâtre Saint-Marcel ouvrit le vendredi 1er octobre 1869. 15 jours plus tôt, il avait reçu l’autorisation de prendre le nom de théâtre des Gobelins. Son directeur était toujours M. Larochelle. Commentant cette ouverture, le Figaro écrivait : « La salle est simple, mais confortable et bien aménagée. Tout y est neuf, lustre, rideaux, décors, etc. La première pierre de ce théâtre fut posée, il y a à peine un an, par la fille aînée du directeur, une mignonne de six ans. Cet immeuble sera sa dot. »

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L'avenue des Gobelins mesurait, à son inauguration, 880 mètres de long sur 40 de large.

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C'est le dimanche 30 septembre 1934 que fut inauguré le groupe scolaire construit rue Küss en présence de M. Villey, préfet de la Seine et des élus et notabilités de l'arrondissement.
Des discours furent été prononcés par MM. Villey, Gelis et Deslandres.

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La création d’une école des métiers du livre depuis la fabrication du papier et la fonderie des caractères jusqu'à la reliure et à la dorure, sans oublier les divers genres d'illustrations, qui deviendra l'école Estienne du nom d’Henri Estienne, imprimeur, fut décidée en 1887. Cette école prenait la suite d’un projet de construction, sur des terrains acquis par la ville boulevard d'Italie et rue de Gentilly, d’écoles communales et professionnelles adopté cinq ans plus tôt et abandonné. On ambitionnait de l’ouvrir en 1888. Elle fut ouverte en fait en novembre 1889, ailleurs, dans des locaux provisoires, et inaugurée en 1896 par le président Félix Faure.
Charles Lucas fut l’architecte pressenti pour sa réalisation.

L'image du jour

Le bureau d'octroi de la porte de la Gare le long de la Seine.

Celui-ci était aux premières loges en cas d'innondation.

© paris-treizieme.fr pour la transcription du texte

HISTOIRE DES QUARTIERS

  • La Salpêtrière
  • La Gare
  • Maison Blanche
  • Croulebarbe

ACCES PAR NOM

  • Nomenclature des rues
  • Liste des auteurs

LES DRAMES DU 13e

  • Le drame de la rue Albert
  • Le drame de la rue de l'Espérance
  • Le drame de la rue Vandrezanne
  • Le drame du quartier de la Gare
  • Un drame du terme
  • Tous les drames...

LE TREIZIÈME AVANT LE 13e

  • Le Petit-Gentilly (1820)
  • De la difficulté d’être le treizième arrondissement
  • La bergère d'Ivry (1827)
  • L'abattoir de Villejuif (1812)
  • Sommaire complet

LE TREIZIÈME EN 1860

  • Notice administrative, historique et municipale sur le XIIIe Arrondissement par Ph. Doré fils

ACCÈS THÉMATIQUES

  • L'aménagement du 13e
  • Les grandes voies du 13e
  • La petite ceinture dans le 13e
  • Le Métropolitain dans le 13e
  • Les tramways dans le 13e
  • La gare d'Austerlitz
  • Le puits artésien de la Butte-aux-Cailles
  • La place d'Italie
  • La cité Doré
  • La cité Jeanne d'Arc
  • Le passage Moret
  • L'asile Nicolas-Flamel
  • Les hôpitaux de la Pitié et de la Salpêtrière
  • Les fouilles archéologiques dans le 13e
  • Le Siège de Paris (1870-71)
  • Le 13e sous la Commune
  • La catastrophe de la rue de Tolbiac (20 oct. 1915)
  • Le jardin des Gobelins
  • La manufacture des Gobelins
  • La "Folie Neubourg"
  • Le marché aux chevaux
  • Les grandes eaux du boulevard Kellermann
  • Ateliers, fabriques et petits métiers du XIIIe
  • Chiffons et chiffonniers
  • Bals de Paris, bals de barrière, cabarets, bouges et assommoirs
  • L'épidémie de la Maison-Blanche (1890)
  • Les étrangleurs des Gobelins
  • Sur les communes limitrophes
  • La zone dans le 13e

VIDÉOS

  • Auguste Lançon et le 13e
  • Marville, la rue de Tolbiac
  • Quai de la Gare, janvier 1910
  • La place Nationale
  • Le marché aux chevaux

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