L'image du jour

Le passage Ricaud est immédiatement sous la droite après le marchand de vins.
UNE ÉVOCATION DU
13E ARRONDISSEMENT DE 1860 AUX ANNÉES 30
Jeudi 23 mars 2023
Le 13e dans la littérature
Littérature
Les mémoires de Rossignol
Jusqu'à présent, ce sont les grands premiers rôles qui ont écrit leurs Mémoires. Est-il besoin de rappeler les ouvrages de Canler, ceux de M. Claude, les livres de M. Macé ? Cette fois, un agent, qui est sorti du rang, qui a débuté par le plus modeste emploi, racontera ce qu'il a vu, ce qu'il a entendu.
Son récit n'aura de valeur que les détails vécus, par les péripéties dramatiques exigées dans le métier de ceux qui agissent et inventent, mais ne commandent pas.
Le lecteur excusera la forme un peu décousue des lignes qui vont suivre. L'auteur est un ancien enfant de troupe, sans grande, instruction première, mais qui a beaucoup lu, beaucoup observé, un peu écrit, et qui tâchera de ne pas s'en tirer trop mal. Au besoin, je me ferai aider. Je ne suis pas un écrivain, je suis un homme d'action. Les nombreux témoignages de sympathie, les nombreuses marques d'estime que j'ai reçus au cours de ma carrière d'agent voué à la découverte et à l'arrestation des pires criminels, me suivront-ils dans mon écriture ? Je le souhaite. En tous cas, ici encore, je mettrai toute ma franchise et toute ma loyauté.
Mais, je le répète, il faut qu'on m'excuse au cas où la littérature serait atteinte dans sa dignité. Je parlerai comme ça viendra. Je dirai quelque fois des mots un peu durs. Je ne sais pas « camoufler » les phrases.
J'en suis, du reste, tout étonné, d'écrire ces mémoires. Au moment où j'ai pris ma retraite, je n'aspirais qu'au repos et à la vie champêtre. Un journaliste est venu causer avec moi. Je crois que c'est lui qui m'a « travaillé », comme jadis, je « travaillais » les escarpes dans mon bureau de la Préfecture ou dans les arrière-boutiques de mastroquets. J'ai cédé : j'écris mon dernier rapport.
À la fin de l'année 1873, en même temps qu’un ami qui, depuis, s'est enrichi dans le commerce de gros, j'achetai une feuille de papier timbré et fis une demande d'emploi à la Préfecture de police. Depuis ma libération du service militaire, qui avait eu lieu au mois d'avril précédent, j'avais travaillé comme manœuvre au chemin de fer de Lyon, poussant des wagons toute la journée et gagnant un salaire d'une maigreur désespérante ; puis, chez un fabricant de pendules anciennes de la rue Amelot qui m'employait à faire les courses ou bien à polir des cuivres et de l'écaillé.
Pour un sergent-major, plusieurs fois médaillé et pourvu d'une superbe cursive, la position n'était pas mirifique, et je grillais d'envie d'entrer dans l'administration.
Je fus appelé à subir la visite réglementaire un beau matin de décembre. Dans une grande salle de la caserne de la Cité, nous étions là une vingtaine de gaillards de tous les genres et de toutes les formes, auxquels un vieux brigadier de gardiens de la paix enjoignit de se déshabiller. Je fis comme les autres et fus mis, après une heure de nudité, en présence du docteur N…
— Tiens, vous êtes râblé, vous, me dit-il. Qu'est-ce que vous faites ?
—Je suis employé de commerce, mais j'ai été enfant de troupe, puis zouave...
— Ah zouave… En Algérie ?
— Dame ! Et pendant une insurrection, encore ! Je me suis battu plus d'une fois avec les Arbicos et même avec les Chacals.
— Vous avez été libéré comme sous-officier, hein ? Je n'aime pas à recevoir les sous-officiers. Ils trouvent toujours des places à Paris. Il est bien inutile que nous les prenions à la Préfecture. Mais, enfin, je le voudrais, que je ne pourrais, pas vous refuser. Vous avez une belle santé !
— Merci, monsieur le docteur…
Je n'avais plus qu'à attendre ma nomination.
Quinze mois après, je reçus l'avis de me présenter au service de la Sûreté. Un de mes futurs collègues me prévint que M. Jacob – le successeur de M. Claude – allait me recevoir.
[...]
Le 13e en littérature
Butte-aux-Cailles
par
Charles Derennes
Depuis toujours on habitait, mon père et moi, sur la Butte-aux-Cailles ; encore aujourd'hui, ce quartier-là n'est guère pareil à tous les autres. Mais si vous l'aviez vu du temps que je vous parle ! Des cahutes s'accrochaient à la butte comme des boutons au nez d'un galeux ; ça grouillait de gosses et de chiens, de poux et de puces...
(1907)
Lire
La prairie de la Glacière
par
Hector Malot
C’est un quartier peu connu des Parisiens que celui qui se trouve entre la Maison-Blanche et la Glacière ; on sait vaguement qu’il y a quelque part par là une petite vallée, mais comme la rivière qui l’arrose est la Bièvre, on dit et l’on croit que cette vallée est un des endroits les plus sales et les plus tristes de la banlieue de Paris. Il n’en est rien cependant, et l’endroit vaut mieux que sa réputation.
(1878)
Lire
Butte-aux-Cailles
par
Gaston Chéreau
Il habitait tout là-bas, aux Gobelins, dans un pâté de bicoques en carton que bousculent des rues à noms magnifiques rue des Cinq-Diamants, rue de l'Espérance, rue de la Butte-aux-Cailles…
(1909)
Lire
Quartier de la Gare
par
J. H. Rosny
Je songe à l'histoire de la petite Jeannette, qui vivait dans le noble quartier de la Gare.
(1908)
Lire
La rue Jonas
par
Léon Sazie
L'antre de « la Baleine » donnait sur la rue Jonas, comme nous l'avons dit. Cette rue au nom biblique se trouvait dans un grouillement de petites voies étroites, courtes, basses, tortueuses, qui forment un coin à part dans ce quartier.
(1910)
Lire
La Cité Jeanne d'Arc
par
Rossignol
Ma « clientèle » de la rue Sainte-Marguerite disparaissait peu à peu. Elle s'était réfugiée cité Doré, qui donne rue Pinel et boulevard de la Gare, ou cité Jeanne-d'Arc, près de la rue Nationale, dans le treizième arrondissement.
(1894)
Lire
Les Gobelins
par
Alexandre Arnoux
Dans le quartier des Gobelins, un gymnase. Des athlètes donnent une représentation suivie par une foule fervente. Dans cette foule un couple a attiré l’attention du narrateur. Elle, Zizine, femme superbe ; lui, petit, contrefait, douloureux. Milarot, champion du monde, est dans la salle.
(1938)
Lire
Saviez-vous que... ?
L'Hôpital de la Vieillesse pour femmes, autrement dit la Salpétrière, comptait, en 1860, 4422 lits dont 1341 pour les aliénées. En moyenne, par an, dans les années 1850-60 , 2100 aliénées y faisaient leur entrée et 800 y mourraient.
*
* *
L'École Estienne est installée à son emplacement actuel depuis novembre 1889 mais n'a été inaugurée que le 1er juillet 1896 par le président de la République, M. Félix Faure.
*
* *
La rue des Deux-Moulins prit le nom de rue Jenner en 1867 afin de rendre hommage à Edward Jenner (1749-1823) premier médecin à avoir introduit et étudié de façon scientifique le vaccin contre la variole, et qui est considéré comme le « père de l'immunologie ».
*
* *
Les premiers commissaires de police ayant autorité sur les quartiers du nouveaux 13e arrondissement issus de l’annexion du 1er janvier 1860 étaient :
M. Daudet, pour les quartiers de la Salpétrière et de la Gare. Ses bureaux étaient installés 62, boulevard de l’Hôpital ;
M. Juhel pour les quartiers de la Maison-Blanche et de Croulebarbe. Ses bureaux étaient installés 36, route d’Italie, l’avenue d’Italie actuelle.
Le passage Ricaud est immédiatement sous la droite après le marchand de vins.