Boulevard Masséna, Louis Brunot frappe mortellement son cousin
Parmi les chiffonniers qui forment, aux environs de la porte d'lvry, une
remuante agglomération connue sous le nom de « village nègre », s’est passé,
hier après-midi, un drame rapide et sanglant.
Vers 3 heures, une bande de jeunes gens excités par d'abondantes libations
passait boulevard Masséna.
Une villa de chiffonnier boulevard Masséna - Eugène Atget - 1910
Parmi eux se trouvait un chiffonnier de vingt ans, Louis Brunot, dit « la
France », qui demeure chez sa sœur, 160, rue Nationale. Il vit soudain
venir à lui son cousin germain, Louis Boulanger, chiffonnier comme lui, habitant
18, boulevard Masséna.
Boulanger, qui a trente et un ans, est vigoureux et d'humeur violente et
batailleuse. Souvent déjà il avait abusé de sa force contre son cousin. Cette
fois, le vin le faisait plus agressif encore que d'habitude. Il chercha querelle
à Brunot avec des paroles injurieuses et menaçantes. L'autre fut exaspéré :
il avait une ancienne rancune à satisfaire et il se savait le plus faible. Il
n'hésita pas : s'armant d'un couteau à cran d'arrêt, il en porta un coup furieux
à son adversaire, qui tomba en s'écriant : « Je suis planté ! »
Pendant qu'on s'empressait autour du blessé, le meurtrier prenait la fuite.
M.
Yendt, commissaire de police du quartier de la Salpêtrière, rapidement averti,
chargeait les inspecteurs Muller et Rousse de l'arrêter. Ils le trouvèrent chez
sa sœur, à qui il avait demandé asile. On saisit sur lui le couteau encore sanglant
qui lui avait servi à perpétrer son crime.
Conduit devant M. Yendt, il essaya cependant de nier, mais bientôt, convaincu
par l'évidence, il se décida aux aveux.
Il tenta de s'excuser en alléguant qu'il était ivre et qu'il avait voulu
à la fois venger ses anciennes injures et prévenir les sévices dont son cousin
le menaçait à nouveau ; Il a été envoyé au Dépôt.
Boulanger a été atteint à l'aine, au niveau de l'artère fémorale droite.
IL a perdu beaucoup de sang et c'est dans un état grave qu'il a été admis à
l'hôpital de la Pitié.
Une remuante agglomération connue sous le nom de «
village nègre »... Cette appelation n'a été que trés rarement utilisée par
la Presse et essentiellement autour de l'année 1910.
Au sortir du pont de Bercy, sur la rive gauche de la Seine, s'ouvre le boulevard de la Gare qui va de ce pont à l'ancienne barrière d'Italie, au bout de la rue Mouffetard. (1867)
La rue des Malmaisons, inconnue de bien des Parisiens, est située avenue de Choisy, le long du chemin de fer de ceinture. À part quelques commerçants de détail, elle est habitée presque exclusivement par des ménages de chiffonniers.
Comme si ce n'était pas assez, pour rendre le treizième arrondissement insalubre, des marécages de la Bièvre et des fabriques de la plaine d'Ivry, on y a laissé s’installer toutes sortes d'industries infectantes. (1885)
Bien que Sénèque ait dit « La colère est une courte folie », elle n'est pas toujours excusable, surtout lorsqu'elle se manifeste par des accès trop fréquents. C'est le cas de la nommée Augustine Couffier, âgée de trente-huit ans, ménagère, demeurant rue des Malmaisons.
Le bruit court que la compagnie d'Orléans est en instance pour obtenir du ministère des travaux publics un décret d'utilité publique qui lui permette d'exproprier certains terrains qu'elle désire annexer à la gare des marchandises intra-muros. (1873)
Malgré les larges et bienfaisantes percées opérées à travers les quartiers du vieux Paris, les monuments d’un autre âge sont loin d’être rares sur le sol de la cité. C’est ainsi qu’on trouve encore dans le 13e arrondissement, au n° 8 de la rue Saint-Hippolyte, des restes curieux d’un édifice qu’on croit généralement disparu depuis longtemps. (1865)
Les gardiens de la paix Déom et Métayer étaient de service l'avant-dernière nuit, vers trois heures et demie, dans la rue du Moulin-des-Prés, lorsque les cris « Au secours ! à l'assassin ! » poussés par une voix de femme, retentirent soudain dans la rue Gérard.
La cité Doré est située au cœur même du treizième arrondissement, que les statisticiens nous donnent comme le plus misérable de Paris, entre la rue Jenner et la place Pinel. Figurez-vous, entre deux murailles nues, un long boyau s’ouvrant ... (1889)
L'avant-dernière nuit, vers trois heures du matin, une veuve Bricot, qui tient un garni 112, boulevard de la Gare, entendait tout à coup des cris provenant d'une chambre inoccupée de l'hôtel.