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Le mystère de la rue de Patay

Le Petit bleu de Paris — 12 mars 1901

Une jeune fille violée. — L’attentat. — L’enquête. — Le signalement des malfaiteurs. — Les constatations

M. et Mme Schaeblé, marchands de beurre, habitent 101, rue de Patay, un petit pavillon isolé. Devant est un minuscule jardinet, sur les côtés un hangar, et, dans le fond, une remise et des écuries avec un mur de clôture séparant la propriété d’un terrain vague ayant vue sur la rue Albert et sur lequel on élève une maison, encore en construction.

Les époux Schaeblé ont cinq employés, garçons marchands de beurre et vendeuses qui les accompagnent dans les marchés des environs, où ils écoulent leurs marchandises. Pendant ce temps, la bonne, Maria Chamouard, âgée de 22 ans, reste seule au pavillon à vaquer aux soins du ménage.

Or, hier, vers cinq heures, un des employés de M. Schaeblé, revenant du marché d’Italie, trouvait les enfants de son patron, Fernand et Marcel, fort occupés à faire de petits tas de sable dans le jardin.

Étonné de les voir livrés ainsi à eux-mêmes, le garçon demanda aux enfants où était la bonne ; ceux-ci lui répondirent qu’ils ne l’avaient pas vue de l’après-midi.

Inquiet à juste titre, le jeune homme pénétra dans l’habitation, et, se rendant dans la cuisine, trouva la petite bonne bâillonnée avec une serviette, les bras ligotés à l’aide d’une corde.

Aussitôt le commis dégagea Maria Chamouard, qui était évanouie, et courut prévenir les voisins.

Pendant ce temps, M. et Mme Schaeblé rentraient et faisaient prévenir les agents. Des soins, qui la firent revenir à elle, furent prodigués à la bonne. Elle déclara alors qu’elle avait été surprise par deux individus, qui l’avaient violentée.

M. Yendt, commissaire de police, informé, vint procéder à l’interrogatoire de Maria. Le magistrat, après avoir entendu la jeune fille, commença des investigations.

Des traces de pas furent relevées dans le terrain vague, ainsi que des marques d’escalade sur le mur de clôture. On sut ainsi, de quelle façon les malfaiteurs s’étaient introduits dans la propriété. Le signalement quelque peu vague qui a été donné de ceux-ci permettra cependant de les retrouver.

Tous deux vêtus de blouses bleues, l’un coiffé d’une casquette, l’autre nu-tête, ne tarderont certainement pas à tomber entre les mains de la justice.

Des recherches actives sont faites en ce sens et l’enquête se poursuit à l’effet d’éclaircir certains côtés de cette affaire, qui restent quelque peu mystérieux. Le commissaire de police voudrait, en effet, établir s’il n’y a pas eu simulation dans un but encore à déterminer, ou entente avec les deux individus, qui, par leurs blouses bleues, nous paraissent être des garçons marchands de beurre, fort probablement anciens employés des époux Schaeblé.

La rue de Patay vue de la rue de Tolbiac en direction de la porte de Vitry


Sur la rue de Patay

Historique

  • La rue de Patay (695 mètres, entre le boulevard Masséna, et la rue de Domrémy, 25) fut ouverte par arrêté préfectoral du 21 novembre 1855, sous le nom de boulevard de Vitry.
    Par décret du 2 octobre 1865, elle reçut sa dénomination présente, à cause du voisinage de la place Jeanne-d'Arc, et en mémoire de la victoire que Jeanne remporta sur les Anglais de Talbot en 1429. (Petite histoire des rues de Paris, 1913)

En lien avec la rue de Patay

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Saviez-vous que... ?

Paris comptait 140 cités ou villas en 1865. Parmi celle-ci la cité Doré "formée de murailles en plâtras, en planches, occupée par les chiffonniers les plus pauvres du 13eme arrondissement" selon le guide de M. Joanne.

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Le pont d'Austerlitz entre la place Walhubert et la place Mazas a été construit de 1802 à 1807 par Beaupré. Ses arches sont en pierre depuis 1854-1855 en remplacement des arches en fer fondu de la première construction.

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L'église Saint-Hippolyte, œuvre de l'architecte Jules Astruc (1862-1935), a été construite entre 1909 et 1924, grâce notamment à la générosité de la famille Panhard.

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Jusqu'en 1939, il y eut une rue Jules Ferry dans le 13e arrondissement. Cette année-là, on considéra que cette petite rue n'était pas suffisamment digne d'honorer le souvenir de l'illustre homme d'Etat au-delà d'être une source de confusion pour le service des Postes et la rue du Moulin-des-Prés atteint ainsi la rue Damesme en se voyant prolongée.
Officiellement, ce fut une extension de dénomination.

L'image du jour

Angle boulevard de L'Hopital, rue Jenner

L'immeuble à droite constituait la proue de l'ilôt formé par la rue Jenner, le boulevard de la Gare et la rue Esquirol et qui comprenait la Cité Doré. Il disparut avec le percement du tronçon Gare - Hôpital de la rue Jeanne d'Arc