L'affaire de l'avenue des Gobelins
Le Journal — 12 juin 1901
Une bagarre a eu lieu, dans la soirée d'hier, au concert de l'Eden-d'Italie, avenue des Gobelins.

Un des acteurs ayant chanté une chanson patriotique, une centaine de personnes protestèrent, manifestant leur opinion en demandant à grands cris des chansons révolutionnaires. D'autres spectateurs trouvant excessif ce genre de protestation, se fâchèrent.
Bientôt, les adversaires en vinrent aux coups ; les bancs, les verres, les tabourets volèrent dans la salle.
Heureusement, les agents du poste de la place d'Italie, prévenus en toute hâte, arrivèrent à temps pour faire cesser la bataille en faisant évacuer la salle du concert.
À part quelques yeux pochés, et quelques horions, il n'y a pas eu de blessures graves.
Cependant, les agents ont été assez malmenés et ont dû opérer une dizaine d'arrestations pour violences et outrages.
M. Rocher, commissaire de police du quartier de la Gare, après avoir fait vérifier les adresses des personnes arrêtées, les a relaxées.
Le Journal est apparemment le seul quotidien à avoir publié cette information. De plus, il se trompe sur l'appelation exacte de la salle de café concert qui est bien l'"Eden des Gobelins". Pour autant, le récit fait par le quotidien n'a rien d'invraisemblable pour ce quartier passablement agité. (NdE)
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