Boutique mise à sac
La presse — 6 octobre 1896
M. Chevallier, horloger-bijoutier, établi 40, avenue des Gobelins, à côté du poste de police, fait actuellement ses treize jours à Chartres.
En partant, il a confié la garde de sa boutique à ses parents qui habitent Ivry. Ceux-ci eurent l'imprudence, confiants dans la solidité de la devanture, d'aller chaque soir coucher chez eux.
Quelle ne fut pas leur douloureuse sur prise lorsque, ce matin, en pénétrant dans la boutique, ils constatèrent que des malfaiteurs l'avaient absolument dévalisée, ne laissant que quelques grosses pendules trop lourdes et trop encombrantes pour être emportées aisément.
M. Perruche, commissaire de police, informé, se transporta aussitôt sur les lieux qu'il examina avec soin. Le magistrat constata que les cambrioleurs s'étaient d'abord introduits dans la cave en fracturant la porte ; de là; ils avaient pénétré dans la boutique par une trappe qu'ils avaient également fracturée.
La devanture, d'une solidité à toute épreuve, était intacte.
Le concierge, interrogé, se souvient d'avoir couvert à diverses reprises la porte de la rue, mais chaque fois le nom d'un locataire lui ayant été jeté, il n'avait pu concevoir le moindre soupçon.
Il ressort donc que le vol, dont le montant s'élève à près de 50,000 francs, a été commis par des malfaiteurs connaissant la disposition des lieux et les noms des locataires. Aussi a-t-on de fortes présomptions contre deux individus qui ne peuvent tarder d'être mis en état d’arrestation.