Faits divers

 Une femme étranglée - 1898

Une femme étranglée

Le Figaro ― 6 mai 1898

Les locataires et le concierge d'une maison située, 12, rue Buot (treizième arrondissement) étaient réveillés, l'avant-dernière nuit, par le bruit d'une querelle violente qui s'était élevée entre deux locataires, Auguste Pincemaille, âgé de trente-deux ans, cordonnier, et sa maîtresse, Joséphine-Victorine Dubuisson, femme Demilly, couturière. Comme les disputes étaient fréquentes dans ce faux ménage, on n'y apporta pas grande attention.

Hier matin, le concierge ne voyant pas descendre la femme Demilly à son heure habituelle, entra dans la chambre. Il aperçut la femme étendue à terre, en chemise, couverte de sang. Dans le lit, Pincemaille ronflait à poings fermés.

Le concierge ferma la porte en dehors, en emportant la clef, et courut chercher les gardiens de la paix.

Pincemaille fut réveillé et on lui annonça qu'on l'arrêtait. Il ne fit aucune résistance :

― Qu'est-ce que j'ai fait ? dit-il d'un air ahuri.

Et, comme on lui montrait la femme gisant :

―Tiens, reprit-il, qu'est-ce qu'elle a eu?

Il prétendait, en effet, ne se souvenir de rien et c'est en vain que M. Remongin,- commissaire de police, essaya de tirer de lui quelques détails. C'est seulement à l'arrivée de MM. Atthalin, procureur de la République; Guyot, juge d'instruction, et Hamard, sous-chef de la Sûreté, que le cordonnier, enfin dégrisé, put fournir des renseignements.

Il était rentré la veille au soir, avec sa maitresse. A peine couchés, une discussion s'était élevée entre eux. Il était sorti du lit et, avec le manche d'une alène avait frappé la femme Demilly au visage. Comme elle se débattait, il l'avait saisie à la gorge et jetée hors du lit. Il ne voulait pas, dit-il, l'étrangler. S'il l'a fait, c'est accidentellement.

Pincemaille a été envoyé au Dépôt. Le cadavre de la femme Demilly a été porté à la Morgue où l'autopsie démontrera s'il y a eu crime réel ou si la congestion à laquelle a succombé la victime n'a pas eu pour cause dominante l'ivresse.


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On a eu beau abattre des maisons, renverser des quartiers, percer des boulevards, faire apparaître le soleil et la lumière dans des parties de Paris que jamais ils n'avaient visitées, on n'a pu détruire absolument le dernier asile vers lequel se réfugie, le soir venu, une population douteuse.

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Saviez-vous que... ?

Le 19 juillet 1927, le nom de rue de Gentilly fut donné à la rue du Gaz. Le nom de rue de Gentilly avait été, jusqu'en 1899, celui de la rue Abel-Hovelacque d'aujourd'hui. Cette nouvelle rue de Gentilly perdit ensuite son nom au profit de Charles Moureu et d'Albert Bayet.

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Le pont National, oeuvre des ingénieurs Couche et Petit, a été achevé en 1853. Il portait initialement le nom de pont Napoléon III.

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Le 21 juillet 1874, il faisait 35° dans le Treizième arrondissement. Des feux de broussailles se déclarèrent rue du Château des Rentiers et avenue d'Ivry, obligeant les habitants du quartier à intervenir à grands renforts de seaux d'eau.

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C'est en 1868 que la rue de la Barrière-des-Gobelins prit la dénomination de rue Fagon, premier médecin de Louis XIV, directeur du Jardin-du-Roi, mort en 1718.

L'image du jour

rue Nationale - Quartier de la Gare (image colorisée)

La rue Nationale était l'axe majeur du quartier de la Gare. La rue Jeanne d'Arc n'était pas encore transversante et était dédiée à l'industrie. La rue Nationale rassemblait commerces et services. Elle était le centre de l'animation d'une vraie vie de quartier populaire qui fut voué à la destruction par son classement en « ilôt insalubre ».  ♦