Une scène scandaleuse
Le Figaro ― 22 septembre 1894
Une scène scandaleuse s'est passée, avant-hier soir, vers cinq heures, sur la ligne du chemin de fer de Ceinture, dans la gare de la Maison-Blanche.
Deux ouvriers, Ch. Chaupier, typographe, et Célestin Goviaut, peintre en bâtiment, voulaient pénétrer dans un compartiment qui se trouvait au complet. Les. voyageurs protestèrent, mais Chaupier et Goviaut s'obstinant, une querelle s'engagea et des coups furent échangés dans le wagon même où les deux ouvriers avaient pénétré par force. Le chef de gare intervint, mais inutilement. On requit alors deux gardiens de la paix. Une lutte s'engagea entre les agents et les nouveaux occupants. Un des gardiens reçut de Chaupier un coup de poing violemment asséné qui l'envoya rouler sur le trottoir où il se blessa grièvement à la tête.
On dut avoir recours à un renfort de la police et les deux auteurs de ce scandale purent être arrêtés. Mais il fallut veiller sur eux pour les faire sortir de la gare, la foule qui s'était amassée voulait les lyncher.
Goviaut a été seul envoyé au Dépôt. Son camarade Chaupier qui, au cours de la bagarre, avait reçu des blessures assez graves à la tête et à la poitrine, a dû être transporté à l'hôpital Cochin.
Quant au gardien de la paix, son état a été jugé assez grave.
(Communiqué)
On voit souvent nos chasseurs s'arrêter, tirer de leur poche une petite boîte, croquer un bonbon ou une pastille, et recommencer la même manœuvre quelques instants après. Ce sont des gens prudents qui aux brouillards de la terre et de l'estomac opposent savamment les sels délicieux que la Compagnie fermière de Vichy extrait des sources fameuses de l'Hôpital, de la Grande-Grille ou des Célestins, et à qui elle a su donner cette forme hygiénique si agréable et si commode.