Faits divers

 Joli monde - 1891

Joli monde

Le XIXe siècle — 16 mars 1891

Vers le n° 20 de la rue de la Pointe-d'Ivry, tout près du mur d'enceinte, une de ces tribus de saltimbanques qui parcourent la province en été et viennent hiverner à Paris s'est établie dans un terrain vague où elle campe depuis quatre mois.

Loin de venir de la Bohême ou de l'Asie, comme on pourrait le supposer, ces saltimbanques sont simplement originaires de Clichy et de Saint-Ouen.

Ils courent les foires et fabriquent à leurs moments perdus des ouvrages de vannerie. On les soupçonne, mais sans preuve, de pratiquer avec une égale maestria divers procédés de vol, entre autres le vol au « rendez-moi ».

Hier dans la matinée, une dizaine des leurs, ayant — on ne sait comment — beaucoup d'argent dans les poches, avaient fait de nombreuses tournées chez les marchands de vin et absorbé pour vingt francs environ d'eau-de-vie. Rendus querelleurs par un commencement d'ivresse, ils s'amusèrent à maltraiter les passants ; un sieur Garcia et son fils, Espagnols d'origine, furent roués .de coups. Ils menacèrent un nommé Perrin, gardien de la paix et, vers trois heures de l'après-midi, attaquèrent un autre gardien, nommé Rostan, auquel ils arrachèrent sa pèlerine.

Celui-ci revint au poste de la rue Jeanne-d'Arc, pour prévenir M. Bolot, commissaire de police. Une véritable expédition, composée de douze gardiens de la paix, fut aussitôt dirigée contre les saltimbanques, ces derniers s'étant armés de coutelas et d'énormes gourdins et ayant manifesté l'intention de se défendre.

Mais lorsqu'ils virent les gardiens de la paix mettre le sabre au clair, ils renoncèrent à la lutte. Seul, le nommé Chelet voulut résister ; il s'était placé, armé d'un gourdin, sur le seuil de sa voiture et criait aux agents :

— Avancez donc !... J'écroule le premier qui approche !

Afin d'éviter l'effusion du sang, M. Bolot fit renverser la voiture qui fut mise les roues en l'air.

On put alors capturer Chelet et arrêter ses deux fils, ainsi que le nommé Hornu et une femme Stainbert, maîtresse de Michel Chelet.

Ce joli monde a été envoyé au Dépôt.

 

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Saviez-vous que... ?

En 1863, le marché aux chevaux du boulebard de l'Hôpital se tenait le mercredi et le samedi de chaque semaine et le premier lundi de chaque mois.

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En 1877, il fut décidé que le nouveau marché aux chevaux reprendrait la place de l'ancien (auparavant transféré sur le boulevard d’Enfer), ce fut M. Magne, architecte, qui fut chargé de la direction des travaux.
Il a fallu faire d'immenses travaux de consolidation et de soutènement pour profiter de l'îlot escarpé et montueux compris entre le boulevard Saint-Marcel et celui de l'Hôpital.
La porte principale du marché, flanquée de deux forts jolis pavillons, s’élevait boulevard de l’Hôpital, tandis qu’un mur défendu par des grilles en fer s’étendait sur le boulevard Saint-Marcel.

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Le 24 décembre 1939, Paris-Soir nous apprenait que Mme Marthe Pouchenel, 20 ans, avait glissé sur le verglas dans la cour de l'immeuble où elle demeurait, 23, rue Bourgon et avait été admise à l'hospice de Bicêtre.

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Henri Pape (1789-1875), dont une rue du quartier Maison-Blanche honore la mémoire, était fabricant de pianos. Selon Wikipédia, Henri Pape déposa 137 brevets concernant le piano. Il sera par exemple à l'origine de la garniture des marteaux avec du feutre (1826) et du croisement des cordes, tendues en diagonale, les cordes graves passant au-dessus du plan des autres cordes, afin d'augmenter leur longueur (1828).

L'image du jour

Le carrefour des Gobelins vu depuis le boulevard de Port-Royal.