Fraudes à l’octroi.
La Presse — 10 mai 1873
Depuis quelque temps les employés de l'octroi, préposés à la porte d'Ivry, remarquaient qu'un homme d'une forte corpulence, et une femme paraissant en état de grossesse avancé, entraient très souvent dans Paris sans jamais en sortir par cette même porte. Plusieurs mois s'étaient écoules et aucun changement ne se produisait dans l'état intéressant de la femme qui semblait jouir d'une parfaite santé.

A la fin, les employés, qui avaient conçu des soupçons, l'abordèrent et lui demandèrent comment elle se portait, en exprimant leur étonnement de ce qu'elle n'accouchait pas.
Cette apostrophe à brûle-pourpoint la troubla à tel point qu'on crut devoir la faire entrer au poste où, dans un cabinet, une matrone requise ad hoc la délivra d'un abdomen factice en caoutchouc, renfermant une notable quantité d'alcool à 36 degrés.
L'homme qui l'accompagnait, et qu'on avait également soumis à une visite, était porteur d'une sorte de cuirasse contenant aussi de l'alcool.
C'est un maçon nommé L… demeurant rue de Villejuif, qui avait trouvé le métier de fraudeur plus fructueux que celui de gâcheur de plâtre.
Sa complice est une marchande de volaille demeurant rue de la Voûte-du-Cours.
L'alcool qu'ils ont ainsi introduit en fraude s'élève à une quantité considérable.

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