UNE ÉVOCATION DU 13e ARRONDISSEMENT DE 1860 AUX ANNÉES 30

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Une évocation du 13e arrondissement de 1860 aux années 30

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Faits divers

Faits divers

FAITS-DIVERS

Faits divers

Boulevard de la Gare

La traite des blanches

1923

La 11è chambre a jugé hier une victime de la traite des blanches devenue traitante à son tour, bien que n'ayant encore que dix-huit ans.

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Quadruple empoisonnement

1893

On appelle arlequins les restes des grands restaurants, lycées, etc., qui, après avoir été accommodés par certains commerçants exploitant ce commerce, sont revendus par eux, pour quelques sous, aux ouvriers nécessiteux.

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Quai de la Gare

L’affaire de l’impasse des Hautes-Formes

1908

Aux confins du quartier de la Gare, rue Baudricourt, s'ouvre l'impasse des Hautes-Formes.
Voie étroite et tortueuse, bordée de masures sordides, cette cité est presque entièrement habitée par des chiffonniers. C'est dans ce décor, digne du pinceau d'un Raffaelli, que se sont déroulées, hier soir, les scènes que nous allons raconter.

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rue Damesme

Affreux accident sur la petite ceinture

1875

Un affreux accident est venu jeter avant hier soir l'épouvante dans la rue Damesme.

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Boulevard de la Gare

La veuve Rigolot a malgré tout de la chance

1873

La dame veuve Rigolot est une bonne vieille qui tient, boulevard de la Gare, 6, une baraque pour la vente des journaux.

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 paris-treizieme.fr — Le Quincailler de la rue de Tolbiac (1899)
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Le Quincailler de la rue de Tolbiac

Gil-Blas — 10 février 1899

Pendant quarante ans, il avait vendu des brûloirs à café, des fourneaux portatifs, des poêles à frire, des bassines et des rôtissoires ; en gagnant sur la tôle et en bénéficiant sur le fer blanc, il avait acquis une somme de quatre-vingt mille francs de réserve ; et ayant acquis en outre l'âge de soixante-quatre ans, il songeait à thésauriser.

Malheureusement, l'âme du baron Hulot habitait le corps du chaudronnier.

Sans songer cependant à ressembler au héros épique de Balzac, il regarda dans son voisinage et il y rencontra une petite demoiselle aux yeux noirs, habillée avec des épingles ; c'était une brune piquante.

Elle s'appelait et elle s'appelle encore Laure Montier ; elle soutira au bon vieillard quelques-uns de ces billets de banque qu'il avait jalousement économisés, et elle ne lui marchanda pas le miel démocratique de ses lèvres.

Durant une année, le ménage servit de modèle aux associations conjugales les plus régulières du quartier des Gobelins.

Tous les samedis soir, on voyait M. H... et Mlle Laure parfumer de leur amour paradoxal l'avant-scène du théâtre de ce quartier ; ils donnaient ensemble le signal des applaudissements quand le père noble, moins suavement cravaté que M. Le Bargy, mais plus distingué d'ensemble, épousait l'ingénue, moins bien corsetée que Mlle Dudlay, mais plus sincèrement artiste. On les voyait aussi aux réunions dreyfusardes, écoutant M. de Pressensé, dont quelques barriques d'alcool ont jadis clarifié les cordes vocales ; mais y attendant vainement M. Joseph Reinach, lequel n'y a jamais risqué son faciès mignard. Dans ces assemblées, ils étaient remarquables par leur sagesse, pesant le pour et le contre de la question, évitant avec soin d'acclamer le militarisme, mais se défiant des arguties captieuses des juristes byzantins.

Or, M. H... avait grande raison de se défier des pantalons rouges ; car, si Laure partageait la modération de son goût pour les hauts personnages de l'État-Major, elle regarda, d'une prunelle plus favorable un sous-officier de cuirassiers, nommé Georges Grosbois.

À la caserne, on rappelait Fine Encolure ; c'est un svelte et vigoureux garçon, qui a la tête très au-dessus des épaules et les préjugés très au-dessous des pieds.

Vingt-trois ans, des yeux de cantinière aux manœuvres, des muscles d'Alcide, un appétit féroce de toutes les consommations gratuites. Les bouteilles de porto-blanc, de chartreuse verte, de tokay rouge se raréfièrent dans la cave du quincaillier ; les caisses de cigares se renouvelaient tous les deux jours, aussi rapidement vidées qu'ouvertes ; Laure perdit son porte-monnaie à chaque sortie. L'argent du vieux s'écoulait : ce qui était venu par le fer battu s'en allait par le sabre vainqueur.

M. H... se dit alors qu'une fuite tarissait la maison ; il déclara à sa bonne que s'il manquait une goutte de liqueur dans sa cave ou une cigarette de la régie dans ses boîtes, il l'accuserait de vol devant les tribunaux. La servante répliqua que l'on prenait encore bien d'autres choses à Monsieur ; et, sans réfléchir à l'honneur de l'armée, elle dénonça le bénéficiaire galonné ; puis, dans une invective imagée, elle assimila l'ex-marchand de fourneaux à sa marchandise.

C'est ici que la stupidité amoureuse s'étale selon la loi éternelle ; le vieillard, malgré sa longue expérience, refusa de croire à l'indignité de son amie ; il avait vu des femmes de trente ans trahir des hommes de vingt-cinq, il avait blagué souvent ses collègues de la tôlerie sur leur candeur en galanterie, mais il se croyait personnellement invulnérable à la traîtrise féminine. Il congédia sa bonne.

Deux dimanches suivirent cette expulsion ; le théâtre des Gobelins offrit en matinée, une fois, l’École des Femmes et une fois Hernani (on joua d'ailleurs en prose ces deux œuvres), et M. H… eut des mots cruels pour Arnolphe et gouailleurs pour Ruy-Gomez.

Cependant, avant-hier soir, le quincaillier, sorti à huit heures et un quart, et ayant prévenu qu'il ne rentrerait pas avant minuit, remonta à neuf heures dans sa maison. Il pénétra discrètement dans la chambre aux délires conjugaux, et il faillit succomber d'apoplexie en constatant que, dans son propre lit, siégeaient deux personnes qui ne discutaient pas l'affaire Dreyfus. Sur une chaise, un pantalon rouge mais vide était posé, les deux jambes tombant ironiquement sur des godillots inélégants. Sur la table de nuit, porto et biscuits.

— Misérable ! râla-t-il vers le lit.

— Des insultes ! fit dédaigneusement Fine Encolure.

— Vous, d'abord, qui êtes-vous ?

— Georges Grosbois, sous-officier de cuirassiers.

— Vous allez commencer par fiche le camp d'ici.

— Faudra voir.

Et, en quelques secondes, le mari battu et mécontent était terrassé. On ne le releva qu'après l'avoir enroulé dans les draps ; on le ligota après un fauteuil, on le coiffa cocassement d'un vieux bonnet ; on lui mit dans la main un balai de cuisine, et, comme il criait, un bâillon solidement serré arrêta ses plaintes au passage. Puis, en présence de ce factionnaire malgré lui, la douce Laure et le beau Georges recommencèrent à ne pas parler de l'affaire Dreyfus.

Ce spectacle involontaire fut-il pénible à M. H… ? pas moins certes que sa conclusion ; le militaire et la mignonne fracturèrent les meubles de l'appartement, et s’approprièrent toutes les liasses de titres et de billets de banque, au nez et au bâillon du quincaillier immobilisé.

La nuit fut mauvaise pour M. H…

Quand on le délia, le matin, suffoqué de rage et d'étouffement, il se démaillotta des draps, s'habilla en lacérant ses vêtements, bondit chez le commissaire de police qui ne put que recueillir sa déposition et lui remettre certain petit volume, déjà classique intitulé : À combien l'amour revient aux vieillards.

GEORGE VANOR.

À lire également...

Un crédit néfaste

1903

Deux frères. Charles et Victor Deschamps, âgés de vingt et vingt-deux ans, rêvaient depuis longtemps d'installer dans le quartier de la Gare un magasin de bicyclettes.

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Quartier de la Gare

La pègre

1907

Un cocher, M. Louis Bodard, demeurant 5, rue Nationale, attendait, près de sa voiture, hier après-midi, rue du Château-des-Rentiers, à la hauteur du numéro 108, la sortie d'un client.

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Boulevard de la Gare

La veuve Rigolot a malgré tout de la chance

1873

La dame veuve Rigolot est une bonne vieille qui tient, boulevard de la Gare, 6, une baraque pour la vente des journaux.

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Quartier de la Gare

Joli monde

1891

Vers le n° 20 de la rue de la Pointe-d'Ivry, tout près du mur d'enceinte, une de ces tribus de saltimbanques qui parcourent la province en été et viennent hiverner à Paris s'est établie dans un terrain vague où elle campe depuis quatre mois.

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Saviez-vous que... ?

Le 9 juin 1977, une jeune fille, tout en larmes, déclarait, à huit heures du soir, qu'un enfant venait de tomber dans un puits à découvert, sur un terrain entouré de planches, appartenant à la Ville, et situé rue de Patay et de Tolbiac.
Immédiatement, on prévint les sapeurs-pompiers du poste de la rue du Château-des-Rentiers. Sans perdre un instant, ceux-ci se rendirent au puits fatal. Le caporal y descendit, et en revient avec deux chiens vivants.

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En 1863, le marché aux chevaux du boulebard de l'Hôpital se tenait le mercredi et le samedi de chaque semaine et le premier lundi de chaque mois.

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En 1897, il y avait un magasin de porcelaine au 196 de l'avenue de Choisy dans laquelle le cheval du fiacre n°7119 entra le 26 mars…

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L'asile Nicolas-Flamel, 71 rue du Château-des-Rentiers, fut inauguré le 18 mai 1889.

L'image du jour

Le carrefour Italie-Tolbiac

Avec l'achèvement, au début des annés 1880, de la rue de Tolbiac, section du "boulevard du Transit", ancien nom de la grande voie structurante traversant la rive gauche, la rue militaire longeant les fortifications étant encore impraticable pour une circulation des biens et des personnes, le carrefour Italie/Tolbiac devint le point central du 13e, avec un attrait renforcé par la présence de la "Ville de Strasbourg", seul grand magasin de l'arrondissement, de nombreux commerces et débits de boissons et de la chapelle Bréa, église du quartier. ♦

© paris-treizieme.fr pour la transcription du texte

HISTOIRE DES QUARTIERS

  • La Salpêtrière
  • La Gare
  • Maison Blanche
  • Croulebarbe

ACCES PAR NOM

  • Nomenclature des rues
  • Liste des auteurs

LES DRAMES DU 13e

  • Le drame de la rue Albert
  • Le drame de la rue de l'Espérance
  • Le drame de la rue Vandrezanne
  • Le drame du quartier de la Gare
  • Un drame du terme
  • Tous les drames...

LE TREIZIEME AVANT LE 13e

  • Le Petit-Gentilly (1820)
  • De la difficulté d’être le treizième arrondissement
  • L'abattoir de Villejuif
  • Boulevard de l'Hôpital
  • La bergère d'Ivry (1827)
  • Un vol à la Butte-aux-Cailles

LE TREIZIÈME EN 1860

  • Notice administrative, historique et municipale sur le XIIIe Arrondissement par Ph. Doré fils

ACCES THEMATIQUES

  • L'aménagement du 13e
  • Les grandes voies du 13e
  • La petite ceinture dans le 13e
  • Le Métropolitain dans le 13e
  • La gare d'Austerlitz
  • Le puits artésien de la Butte-aux-Cailles
  • La place d'Italie
  • La cité Doré
  • La cité Jeanne d'Arc
  • Le passage Moret
  • L'asile Nicolas-Flamel
  • Les hôpitaux de la Pitié et de la Salpêtrière
  • Les fouilles archéologiques dans le 13e
  • Le Siège de Paris (1870-71)
  • Le 13e sous la Commune
  • La catastrophe de la rue de Tolbiac (20 oct. 1915)
  • Le jardin des Gobelins
  • La manufacture des Gobelins
  • La "Folie Neubourg"
  • Le marché aux chevaux
  • Les grandes eaux du boulevard Kellermann
  • Ateliers, fabriques et petits métiers du XIIIe
  • Chiffons et chiffonniers
  • Cabarets, bouges et assommoirs
  • L'épidémie de la Maison-Blanche (1890)
  • Les étrangleurs des Gobelins
  • Sur les communes limitrophes
  • La zone dans le 13e

VIDÉOS

  • Auguste Lançon et le 13e
  • Marville, la rue de Tolbiac
  • Quai de la Gare, janvier 1910
  • La place Nationale
  • Le marché aux chevaux

L'image du jour


Le feuilleton


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