Le drame de la Glacière
Le Petit Parisien — 22 mai 1893
L'émotion causée dans la rue de la Glacière, par ce terrible drame que nous avons raconté hier dans tous ses détails, ne s'est pas encore ralentie.
Pendant toute la journée d'hier, une foule considérable n'a cessé de stationner devant la boutique des époux Coupé, commentant vivement cette horrible tragédie.
Coupé n'a pu survivre à sa blessure. Il est mort hier soir, à onze heures, dans d'atroces souffrances et sans avoir pu prononcer une parole, à l'hôpital Cochin où il avait été transporté.
L'état de la petite Charlotte reste stationnaire. Les médecins croient néanmoins pouvoir sauver la pauvre fillette.
Le corps de Mme Coupé et de ses deux enfants ne seront pas transportés à la morgue, cette funèbre formalité étant inutile, à cause de la mort du père.
L'autopsie n'aurait été ordonnée qu'au cas où Coupé aurait survécu à ses blessures.
Le Parquet l'aurait alors poursuivi pour meurtre.
L'examen médical des cadavres semble démontrer été frappée la première, la malheureuse voulant s'épargner, sans doute, la vue de l'horrible mort de ses enfants.
L'enquête faite par M. Siadoux, commissaire de police, a également établi que les époux Coupé avaient choisi tout d'abord l'asphyxie par l'oxyde de carbone, deux poêles étaient encore remplies de charbon à moitié consumé.
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