Une Cérémonie fort simple. — A la Maison mortuaire. — Le
Désespoir de Mme Curie. — Au Cimetière.
Le Petit Parisien — 22 avril 1906
Les obsèques de M. Curie ont été célébrées, hier, avec la plus grande simplicité
et sans aucune cérémonie.
Il n'avait pas été envoyé de lettre de faire-part.
Seuls, les élèves et quelques amis personnels de l'illustre chimiste avaient
été avisés par lettres manuscrites.
La levée du corps était fixée à trois heures et demie. Un fourgon des pompes
funèbres devait venir prendre la dépouille du savant pour la transporter à Sceaux,
où aurait lieu l'inhumation.
Dès trois heures arrivèrent à la maison mortuaire, 108, boulevard Kellermann,
des professeurs de la Sorbonne et du Collège de France, ainsi que des membres
de l'Institut. Tour à tour ils pénétraient dans la petite maison, mais en ressortaient
presque aussitôt. MM. Appell, doyen de la faculté des sciences Cheneveau et
Debierne, préparateurs de M. Pierre Curie, assistaient la malheureuse veuve.
Marie et Pierre Curie avec leur fille Irène dans le jardin devant leur maison du 108 boulevard Kellermann vers 1903.
Le cercueil, déposé dans la salle à manger transformée en chambre mortuaire,
était recouvert d'un drap noir frangé de blanc et de la gerbe de fleurs envoyée
par les anciens élevés de l'école de physique et de chimie.
Parmi les personnalités présentes, nous reconnaissons MM. Aristide Briand,
ministre de l'Instruction publique ; Poincaré, ministre des Finances, Gaston
Doumergue, ministre du Commerce, le général Dessiner, gouverneur militaire de
Paris, de Selves, préfet de la Seine Lépine, préfet de police, les professeurs
Jeannet, Daguilhon, Moissan, Perrin, etc.
M. et Mme Loubet se sont fait inscrire, ainsi que M. et Mme de Soubeyran
de Saint-Prix.
Le fourgon arrive, suivi de quatre voitures de deuil, et Mme Curie, dont
le désespoir est vraiment tragique, se place devant la fenêtre par laquelle
les employés des pompes funèbres font passer le cercueil.
— Allez doucement murmure la pauvre femme.
Elle monte dans la première voiture, en compagnie de son beau-père, le vénérable
docteur Curie. Le funèbre cortège s'ébranle, respectueusement salué par l'assistance.
M. Aristide Briand le suit dans son coupé. Au trot, on gagne la porte de Châtillon,
par le boulevard Jourdan.
A la porte du cimetière attendaient le maire de Sceaux, M. Château, entouré
de ses adjoints, MM. Fontaine et Chapsal, Philippon, commissaire de police,
quelques personnalités du monde scientifique, une délégation de l'Association
générale des étudiants et cinq étudiants portugais. Quand le fourgon funèbre
est arrivé à la grille du cimetière, toutes les personnes présentes se sont
découvertes et le cortège s'est acheminé lentement vers la tombe préparée. Le
cercueil de M. Pierre Curie a été descendu ; on l'a placé par-dessus celui
renfermant les restes de sa mère, et les fossoyeurs ont comblé la fosse béante.
Le matin, on avait exhumé, de la tombe où ils avaient été déposés, les restes
de Mme Curie, née Sophie de Pouilly, mère de l'inventeur du radium, morte le
27 septembre 1897. Ils avaient été réunis dans un petit cercueil, pour être
déposés à côté du corps de son fils.
A cinq heures, la funèbre cérémonie était terminée.
Les obsèques de M. Curie ont été célébrées, hier, avec la plus grande simplicité et sans aucune cérémonie. Dès trois heures arrivèrent à la maison mortuaire, 108, boulevard Kellermann, des professeurs de la Sorbonne et du Collège de France, ainsi que des membres de l'Institut. Tour à tour ils pénétraient dans la petite maison... (1906)
L'administration vient de faire déposer à la mairie 13e arrondissement le plan parcellaire des propriétés dont la cession est nécessaire en tout ou en partie pour exécuter : 1° L'élargissement à 40 mètres de la rue Mouffetard, entre le boulevard Saint-Marcel et les boulevards d'Italie et de l'Hôpital ; 2° La transformation de la place d'Italie, entre la rue Mouffetard et les boulevards de la Gare et d'Italie ; 3° L'ouverture, entre cette place et la Gentilly, d'un boulevard de 34 mètres de largeur, donnant à l'ouest le pendant du boulevard de l'Hôpital.
(1867)
Paris nous réserve toutes les surprises, et ses historiens, malgré leurs patientes recherches, n'arrivent que difficilement à nous signaler les faits bizarres, les trouvailles imprévues que les faits-divers nous révèlent chaque jour et par hasard. On vient de découvrir qu'en plein cœur de la capitale il existe une maison habitée par une cinquantaine de locataires depuis plus de vingt ans et que cet immeuble n'a ni propriétaire ni concierge.
(1896)
Tout au bout de l'avenue d'Ivry, près des fortifications, se trouve une impasse dont l'accès est si étroit, qu'aucun véhicule n'y peut pénétrer sans raser et détériorer les murailles des maisons qui la bordent ; c'est le passage d'Ivry. Tout au fond de ce passage se dresse une maison branlante, dont l'histoire est bien extraordinaire. (1904)
Par quoi le fait de n'avoir ni propriétaire, ni concierge, ni loyer à payer ne constitue pourtant pas le bonheur. M. Navarre a entretenu hier le conseil municipal d'une maison de son quartier qui n'a ni propriétaire, ni concierge, mais qui n'est pas sans locataires, ou plutôt sans habitants. (1907)
Elle pourrait bien être en passe de gagner le titre de nouvelle Butte sacrée, cette Butte-aux-Cailles, au nom plein de charme évocateur, qu'on songe à la splendeur cynégétique ou à la petite amie souriante, chantante et potelée. (1927)
L'ex-commune de la Maison-Blanche, au-delà du boulevard d'Italie, est une des parties annexées qui offrent le plus de difficultés pour le nivellement, car d'un côté il s'agit de franchir les hauteurs de la Butte-aux-Cailles, et de l'autre il faut remblayer des fondrières, des carrières abandonnées... (1861)
Le treizième arrondissement se compose, comme le douzième, d'une fraction de l'ancien Paris et d'une partie annexée. Cette dernière est comprise entre les anciens boulevards extérieurs, les rues de la Santé et de la Glacière, les fortifications et la Seine. La butte des Moulins, la butte aux Cailles et les bas-fonds de la Bièvre, en font une des régions les plus mouvementées de la zone suburbaine, et, par conséquent, une de celles qui présentent le plus d’obstacles à une viabilité régulière; de là, des tâtonnements et de longues études. (1863)
Les travaux du chemin de fer de Ceinture, toujours conduits avec la même activité, sont terminés sur une grande partie, du parcours, en ce qui concerne les terrassements et les ouvrages d'art ; aussi a-t-on, déjà commencé le ballastage, la pose des voies et l'édification des bâtiments de stations. (1866)
On continue à s'occuper très sérieusement du tracé du chemin de fer de ceinture sur la rive gauche ; les études du pont à jeter sur la Seine et celles du viaduc dans la vallée de la Bièvre sont maintenant terminées. (1861)
Vous ne connaissez pas le passage Moret, cela n'est pas surprenant, car, sauf ses malheureux habitants, leur conseiller municipal qui se débat comme un diable pour les secourir, chacun à l'envi les oublie. Chaque fois que les représentants de l'administration se souviennent de ce restant de l'Ile des Singes, c'est pour lui causer un dommage nouveau. (1925)
Les pauvres et déplorables locataires de la ville de Paris, dans son domaine de l'Ile des Singes, partie dénommée sur la nomenclature le Passage Moret, vont apprendre avec joie que l'inondation de leurs taudis, par en haut, va cesser à bref délai. (1925)
Les badauds sont rares dans le quartier de la Gare et lorsqu'une inauguration y amène des officiels et dû « beau monde », l'assistance est aussi clairsemée que pittoresque : c'est devant une dizaine de marmots, quelques garçons bouchers et deux ou trois ménagères que la fontaine, offerte par la S.P.A. à la Ville de Paris pour étancher la soif des chevaux et des chiens, a été remise à M. Morain, préfet de police. (1926)
Il y a trois ans, les époux Vey louaient un appartement d'un loyer annuel de 185 francs, au rez-de-chaussée d'un immeuble sis 28, rue des Cordelières, dans le quartier des Gobelins.
Signalons, en plein Paris, un foyer d'infection « qui défie toute concurrence : 15, avenue de Choisy, entre le boulevard Masséna et la rue Gandon, existe un dépôt d'ordures ménagères. Les chats et les chiens crevés y achèvent paisiblement leur transformation dernière sous les chauds rayons du soleil de juillet. (1906)
Hier matin, vers dix heures, la concierge de la maison du n° 3 de la place Pinel descendait à la cave, une bougie à la main. Arrivée à la dernière marche de l'escalier, le sol céda sous ses pieds, et elle disparut tout à coup dans une profonde excavation. (1883)
Un nouveau pont vient d'être construit sur la route militaire qui entoure Paris, entre la porte de la Gare et celle de Vitry. Il est parallèle au boulevard Masséna, et franchit la ligne du chemin de fer d'Orléans. De cette façon, on peut parcourir la ligne stratégique sans rencontrer d'obstacles. (1877)
La rue Baudricourt a été hier soir le théâtre d'un drame passionnel. Un nommé Armand Féler, journalier, a tué de deux coups de couteau un ouvrier serrurier, Napoléon Stevenotte.
C'est aujourd'hui qu'on inaugure la « fondation Singer-Polignac » devant un nombreux et élégant public d'invités. À vrai dire, ce n'est pas « tout près d'ici ». C'est à l'autre bout de Paris, à la Glacière, tout près des « fortifs » dans un quartier essentiellement populaire, où l'on vient d'achever une nouvelle église, une nouvelle paroisse, Sainte-Anne, qui succède à la chapelle Bréa. Rue de la Colonie, entre les baraques en planches d'une population inconnue et une usine ; on y arrive par la place d'Italie et la rue Bobillot. (1911)
On appelle arlequins les restes des grands restaurants, lycées, etc., qui, après avoir été accommodés par certains commerçants exploitant ce commerce, sont revendus par eux, pour quelques sous, aux ouvriers nécessiteux.