Les chevaux furieux.
La Presse — 12 mai 1873
Un vieillard de soixante-dix-sept ans, le sieur D..., rentier, demeurant rue de la Colonie, suivait hier, vers trois heures de l'après-midi, le bord de la petite rivière de Bièvre, près de la rue du Pot-au-Lait (13e arrondissement).

Pris d'une indisposition subite, il entra dans un terrain où passaient quatre chevaux qu'on avait mis au vert.
Le sieur D... déplut probablement à l'un de ces animaux, qui accourut sur lui et le renversa en hennissant avec colère.
Les autres chevaux arrivèrent aussitôt, et, comme s'ils se fussent inspirés de la fureur de leur camarade, s'acharnèrent sur le vieillard.
L'un d'eux le mordit, un autre lui lança une ruade, les deux derniers piétinèrent sur lui. Des passants arrivent enfin aux cris du malheureux rentier, eurent toutes les peines du monde à le délivrer.
Il avait l'épaule droite fracturée, une portion de la joue gauche enlevée, et il était couvert de contusions.
Les premiers soins lui ont été donnés dans un établissement du voisinage ; il a été ensuite, sur sa demande, transporté à son domicile.
Sur la rue du Pot-au-Lait
La rue du Pot-au-Lait, selon la légende, tire son nom d'une enseigne représentant Perette et le Pot-au-Lait. Rien ne vient étayer cette affirmation. La rue allait initialement de la route militaire pas encore boulevard Kellermann à la jonction des rues de la Glacière et de la Santé. La création du chemin de fer de ceinture amena sa prolongation jusqu'à la rue des Peupliers. A partir de sa rencontre avec la rue de la Fontaine-à-Mulard, elle longeait un bras de la Bièvre et les prés submersibles qui constituaient les étangs de la Glacière. Après 1898, devenue rue Brillat-Savarin depuis 1895, son parcours a été rectifié et son niveau relevé de plusieurs mètres. Elle se termine désormais à la jonction des rues Henri Becque, Boussingault et Wurtz et offre une longueur totale de 1080 mètres.
Faits-divers
- Sur les bords de la Bièvre - 1874
- Au cabaret d la mère l'Hercule - 1873
- Attaqué par quatre chevaux - 1873
- Descente de police rue du Pot-au-Lait - 1874
- Ça porte bonheur - 1887
- Terrible incendie rue du Pot-au-Lait - Le Soleil — 19 mars 1895
- L’incendie de la rue du Pot-au-Lait - La Patrie — 19 mars 1895
Dans la littérature
