Un tassement de terrain rue des Hospices oblige à évacuer un immeuble
Le Petit Parisien — 29 janvier 1930

On sait que M. Frédérique, commissaire du quartier de la Gare, a dû faire évacuer, l'autre soir, l'immeuble portant le numéro 14 de la rue des Hospices, sur la façade duquel plusieurs fissures s'étaient produites. Cette mesure évitera peut-être une catastrophe.
En effet, la maison, de construction relativement récente, puisque sur quatre étages, trois furent construits depuis la guerre, a été édifiée sur des carrières et ne comporte pas de caves. Ses fondations reposent sur une couche de terre dont l'épaisseur va être vérifiée d'urgence par des sondages. En tout cas, il est établi que les fissures proviennent d'un tassement du sol. La chaussée de la rue elle-même s'affaisse en certains endroits sous la trépidation des trains du chemin de fer de ceinture qui passent à proximité.
L'attention du propriétaire, M. Bouchon, demeurant 110, route de Choisy, à Ivry, a été attirée sur cet état de choses et son architecte conclut à la nécessité d'un étayement du sol, aussi bien que des murs.
Cinq familles comptant seize personnes ont été logées dans des hôtels par les soins de M. Frédérique ; les autres locataires ont trouvé refuge chez des parents et des amis.
Le concierge. M. Perrin, ainsi qu'un locataire du troisième étage, M. Chauveau, ont refusé d'abandonner leur logement.
L'accès de la rue des Hospices a été interdit provisoirement aux voitures lourdement chargées.
Sur la rue des Hospices
Situation et origine de la dénomination
La rue des Hospices (250 mètres, entre l'avenue d’Ivry, 35, et l'avenue de Choisy, 185) fut ouverte par décret du 2 octobre 1857 sur des terrains appartenant à l'Assistance publique, d'où sa dénomination.
Petite histoire des rues de Paris - 1913
La rue des Hospices, qui a totalement disparu dans les années 1960 et 70 lors de la rénovation du quartier faisait partie du secteur appelée "Pointe d'Ivry" dont une rue perpétue le nom encore aujourd'hui.
La rue des Hospices vue en 1899
Cette rue longue de 250 mètres et large de 10 mètres est pavée et ses trottoirs sablés. En raison du petit nombre des maisons et de la rareté des passants, l’herbe y pousse en liberté. Étant en outre dépourvue d’égouts et ayant peu de cabinets d’aisances rendus souvent inabordables par leur malpropreté, enfants et adultes s’accroupissent contre ses murs le long desquelles il n’est pas rare de voir le matin une ligne ininterrompue de sentinelles odorantes. Pour les mêmes raisons, les ménagères déversent dans les ruisseaux les eaux ménagères et le contenus de vases de nuit.
Une seule maison est pourvue d’eau de source, les habitants des autres maisons vont la chercher à une borne-fontaine de l’avenue d’Ivry ou de l’avenue de Choisy.
Il n’y a dans cette rue que 16 maisons : 9 sont occupées par des propriétaires ou des locataires payant plus de 400 francs de loyer. Sur les 7 maisons à locataires, une est à rez-de-chaussée, 4 ont un premier et 2 un deuxième. Tout le reste est en terrain non bâtis.
Enquête sur les logements, professions, salaires et budgets :
loyers inférieurs à 400 francs par le Dr Du Mesnil, et le Dr Mangenot — 1899