Agression contre un encaisseur
Le Gaulois — 1er décembre 1912
Un jeune homme de dix-huit ans, M. Louis Hédoux, encaisseur, demeurant rue de la Colonie, passait avant-hier soir avenue d'Italie, en compagnie d'un de ses amis, René Hiveurte, demeurant boulevard de l'Hôpital, lorsque les deux hommes furent abordés par un individu qui leur déclara qu'un camarade de Hédoux attendait ce dernier rue Boussingault.
L'employé de commerce et son compagnon s'y rendirent sans défiance. Là ils se trouvèrent en présence de deux inconnus qui se jetèrent sur eux, les dévalisèrent et prirent la fuite. Hédoux et son compagnon portèrent plainte au commissariat de police du quartier de la Maison-Blanche. Les trois agresseurs ont été arrêtés hier dans un hôtel de l'avenue d'Italie. Ce sont les nommés Filleux, Schmille et Kayser, âgés de dix-sept à dix-huit ans.
On apprit alors que Filleux avait préparé l'agression. Il savait que Hédoux, chargé des encaissements pour la maison qui l'emploie, rentrait souvent le soir avec des sommes importantes. L'autre soir, Hédoux n'avait pas d'argent sur lui on n'a pu lui dérober que sa montre.
Les trois jeunes garnements ont été envoyés au Dépôt. On a trouvé sur Kayser, qui est d'origine allemande, une lettre écrite par un soldat en garnison à Toul. Ce soldat est antimilitariste. Il raconte qu'avec la complicité d'une ordonnance, il vole fréquemment un officier, ce qui lui permet de faire la fête.