Faits divers

 paris-treizieme.fr — Au fond d’un puits (1879)

Au fond d’un puits

Le Petit-Parisien — 26 mai 1879

Voici de nouveaux renseignements sur l'éboulement qui s'est produit avant-hier dans un puits de la rue Nationale.

La rue Nationale vue du boulevard de la Gare (Vincent-Auriol)
Les numéros impairs sont à gauche.

Au n° 7 de cette rue se trouve un lavoir alimenté par un puits d'où l'eau est extraite par une pompe élévatrice.

Une fissure s'étant produite dans le tuyau d'aspiration deux ouvriers, Jean Ladame et Joseph, descendirent à sept heures pour faire la réparation.

À huit heures, Joseph remonta chercher des boulons. À peine atteignait-il la margelle qu'un bruit sourd se lit entendre.

M. Leroy, le patron du lavoir, accourut. Un éboulement venait de se produire, l'orifice du trou était comblé par des matériaux de toute sorte.

Ladame était enfoui sons les décombres. M. Leroy appela à plusieurs reprises :

— Ladame ! Ladame !

Et l'on entendit enfin la voix sourde de Ladame qui disait :

— Je suis là.

— À quel endroit, au-dessus ou au-dessous des catacombes ?

— Je ne sais pas au juste, j'ai un mètre libre pour me retourner. Travaille-t-on pour me sauver ?

— Oui, prenez courage.

Il faut dire que le puits traverse perpendiculairement les carrières pratiquées autrefois pour extraire du sol les matériaux qui ont servi à construire le vieux Paris. La voûte de l'ancienne carrière se trouve à peu près à mi-hauteur du puits, qui a environ vingt-cinq mètres de profondeur.

Ou supposait que Ladame se trouvait peut-être englouti au niveau de cette entrée, ce qui eût rendu le sauvetage relativement facile.

Mais à peine venait-on d'entendre ses dernier mots, qu'un nouveau craquement se fit entendre le mur du puits s'effondra de nouveau, et dès lors il ne fut plus possible de communiquer avec le pauvre ouvrier.

Toute la journée d'hier et toute la nuit on a travaillé. MM. Killer et Waleski, ingénieurs, ont fait attaquer le puits par les catacombes, pendant que M. Coisel, architecte de la préfecture a fait procéder au déblaiement par le haut.

Ladame est âgé de vingt-neuf ans. Il est marié depuis le 29 mars à une ouvrière mécanicienne, âgée de dix-sept ans et demi il habite la rue du Parc, à Gentilly.

Hier matin, au moment où Ladame quittait sa femme, il lui dit :

— Viens que je t'embrasse. Je vais descendre dans un vieux puits… Je n'aurais qu'à y rester.

Le pauvre garçon ne croyait pas dire si vrai.

Hier matin, à neuf heures, on découvrit les pieds de Ladame.

Il n'a pas répondu aux appels qui lui ont été faits.

On pousse avec précaution les travaux de consolidation.

De l'avis des ingénieurs, tout espoir n'est pas perdu de sauver le malheureux.

Il est enfermé dans un espace libre nommé « cloche » par les terrassiers. On espère qu'il n'est qu'évanoui ; on a pu faire passer dans Ia cloche un tube par lequel on injecte de l'air à l'aide d'une pompe foulante.

 



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La rue située entre la rue du Château des Rentiers et la rue Nationale fut dénommée rue Deldroux, en 1888.
Deldroux était un canonnier qui, en 1871, préféra, mourir que de rendre sa pièce.

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Le puits artésien de la Butte aux Cailles a été foré entre 1866 et 1904 avec quelques interruptions. La fontaine actuelle est alimentée par un forage réalisé en 2000.

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L'église Sainte-Anne de la Maison-Blanche a été une première fois consacrée le 25 avril 1896. Les travaux commencés en 1894 ne furent véritablement terminés qu'en 1912 et une nouvelle consécration eut lieu le 24 octobre 1912.

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En 1849, face à la barrière des Deux-Moulins, sur le territoire de la Commune d’Ivry, dans la rue principale qui allait devenir la rue Nationale, deux bals se faisaient concurrence : La Belle Moissonneuse au 31 (ancienne numérotation), propriété de M. Latruffe et La Belle-Jardinière exploité par M. Cudat qui fut remplacé par Le Grand Vainqueur.
Le bal de la Belle-Moissonneuse accueillit de nombreuses réunions politiques de 1848 jusqu’en 1876 et ferma ses portes peu après.

L'image du jour

Je carrefour de l'avenue des Gobelins avec le boulevard Arago et la station d'autobus.