Le ballon « Le Rêve », d'une contenance de mille mètres cubes, monté par M. le comte Henry de
la Vaulx et M. et Mme Dugué de la Fauconnerie, partait dans l'après-midi d'hier de l'usine à gaz
de la Plaine-Saint-Denis, pour exécuter une ascension libre.
Pris dans un courant circulaire, l'aérostat, plana longtemps sur Paris, sans pouvoir s'élever.
Vers huit heures du soir il se trouvait à une faible hauteur au-dessus du quartier de la Maison-Blanche,
dans le treizième arrondissement, quand le comte de la Vaulx, remarquant dans l’enveloppe quelques
symptômes de dégonflement, décida l'atterrissement.
L'aéronaute, profitant du passage au-dessus de terrains sans habitations, ouvrit la soupape,
et bientôt, après quelques secousses, le ballon touchait terre dans le jardin de Mme veuve Dubois,
situé an n°3 de l'impasse Simon, dans la rue du Moulin-des-Prés.
Le lieu approximatif de l'atterisage vraisemblablement dans les jardins situés sur la partie
gauche de l'image où passe l'actuelle rue du Moulinet prolongée vers la rue Bobillot.
En quelques minutes, toute la population du quartier reflua vers le point de la chute, et il
fallut que M. Maillot, officier de paix, organisât un service d'ordre pour protéger et le ballon,
qu'on avait commencé à tirailler, et les jardins, dans lesquels de nombreux dégâts ont été commis.
L'agent Poutrier, aidé de MM. Henri et Jean Dumenïl, marchands des quatre-saisons, et de nombreux
curieux procédèrent au dégonflement de l'aérostat, qu'ils remisèrent chez M. Jousset, entrepreneur
de travaux publics au numéro 36 de la rue du Moulin-des-Prés.
En procédant au dégonflement, M. André Payeur, charretier demeurant 24, rue de la Butte aux-Cailles,
fut surpris par les émanations du gaz, qui le suffoquèrent. Ce n'est qu'après un quart d'heure de
soins qu'il put reprendre connaissance et regagner son domicile.
Les aéronautes purent se remettre de leur émotion chez M. Jousset qui s'employa à leur faire
oublier les inquiétudes que leur avait causé cette descente inopportune, que Mme Dugué de la Fauconnerie,
le premier moment d'émoi passé, a déclaré fort originale.
Tout un coin du quartier de la Maison-Blanche est en fête : dans quelques jours on inaugurera solennellement la nouvelle et légère passerelle métallique qui, passant au-dessus des voies du chemin de fer de Ceinture, à la Glacière, relie maintenant entre eux deux points jusqu'à présent fort éloignés l'un de l'autre. (1907)
À deux pas de la porte d'Italie, dans un grand espace situé rue Bobillot, se trouve une succession de masures misérables qui furent habitées, il y a une vingtaine d'années, par des nomades africains, prompts à jouer du couteau. (1910)
Les quartiers pauvres et populeux de Paris sont négligés ou dédaignés par l'administration, tandis que les quartiers élégants sont « embellis » à grands frais. Cette iniquité, à laquelle personne ne songe, et dont beaucoup de citoyens ont malheureusement à souffrir, a fini par provoquer les plaintes légitimes des habitants du 13e arrondissement, c'est-à-dire du coin abandonné qui comprend la route d'Italie, les Gobelins, la Bièvre et la Butte-aux Cailles. (1869)
La cité Doré, entre le boulevard de l'Hôpital et la rue Jeanne-d'Arc, refuge misérable des biffins les plus pauvres, était jusqu'à présent un coin pittoresque de reportage. C'est maintenant le lieu d’une catastrophe douloureuse qui compte cinq morts, qui aurait pu tuer plus de personnes encore, si, par un malheureux hasard elle s'était produite, une heure plus tôt. (1925)
II y a un an, les Kroumirs étalent absolument inconnus en France ; aujourd’hui, comme les Cosaques et les Bédouins, ils ont pris place dans le vocabulaire populaire. Kroumir est passé expression de mépris. La cité des Kroumirs n’est donc pas bien vielle, et son aspect n’a rien qui puisse exciter l’envie. (1882)
Le Bulletin Municipal a enregistré l'expropriation, pour cause d'utilité publique, d'un certain nombre de maisons du 13° arrondissement, situées rue Jenner, boulevard de l'Hôpital, rue Esquirol, passage Crouin, place Pinel, cité Doré, avenue Constance, avenue Constant-Philippe et boulevard de la Gare. (1914)
Ce serait un petit concours à ouvrir : « Quel est le quartier de Paris, qui a le plus changé depuis quinze ans ? » Et il y a gros à parier que le quartier de la Glacière, alias de la Butte-aux-Cailles, se rangerait dans le peloton de tête. (1923)
Rue Xaintrailles, derrière l'église Jeanne d'Arc, demeure une pauvre vieille grand'maman qui nourrit sa fille et ses petites-filles de crottes de chiens cueillies à l'aube sur les avenues qui rayonnent de la place d'Italie. (1893)
Près de la place d'Italie, entre la rue Jeanne-d'Arc et la rue Nationale, la cité Jeanne-d'Arc forme une sorte de boyau gluant, sombre, bordé de mornes bâtisses de cinq ou six étages aux murs zébrés de longues moisissures. Dès la tombée de la nuit, le coin n'est pas sûr... (1931)
Les habitants du XIIIe arrondissement viennent d'être dotés d'un dispensaire spécial pour enfants malades. Édifié par les soins de la Société philanthropique, cet établissement est dû à la générosité de Mme Edouard André. Il se trouve, 4, rue Jean-Marie-Jégo. Pour ceux qui ne connaissent pas cette rue nouvelle et qui n'est inscrite dans aucun, indicateur, disons qu'elle est située près de la place d'Italie, à la jonction de la rue de la Butte-aux-Cailles et de la rue du Moulin-des-Prés. (1889)
Longue et dure journée, hier, pour la police, et pour les journalistes, qui ont couru, fouillé, interrogé, sans que, jusqu'à présent, un résultat appréciable paraisse avoir été obtenu.
Ce n'est qu'hier soir, à six heures, que l\'administration des Pompes funèbres a été informée, par la mairie du treizième arrondissement, de l\'heure officielle des obsèques de Blanqui et de la classe choisie par la famille, pour le corbillard et les tentures. (1881)
Dès neuf heures du matin, les employés des Pompes funèbres sont venus tendre la porte extérieure de la maison où est mort Blanqui, 25, boulevard d'Italie. Au milieu de la tenture se détache un écusson avec la lettre B. Il n'y a que très peu de monde encore sur le boulevard. Ce n'est que vers dix heures que l'on commence à arriver. (1881)
La transformation des anciens boulevards extérieurs, commencée l'année dernière sur la rive gauche, entre le quai de la gare et la place de l'ex-barrière d'Enfer, a été entreprise par les deux extrémités en même temps ; ces travaux sont terminés d'un côté jusqu'à proximité de la place d'Italie, et de l’autre jusqu'au boulevard d'Ivry, qu'on va transformer à son tour. (1864)
Une personne de très bonne foi avait, disait-on, affirmé que le signalement de cet employé correspondait à celui d'un inconnu qui avait été aperçu avec la petite Suzanne sur un banc de l'avenue d'Italie.
Séparé seulement par la largeur du boulevard de l’Hôpital de ce vieux quartier des Gobelins où l'on a fait de toutes parts de larges trouées d'air et de lumière, un mur nu, hideux, noirâtre, immense dans toutes ses proportions, se dresse, entourant un espace de vingt-huit mille mètres carrés. (1903)