La Ville « assainit » et expulse
Dans le passage Moret où règne la misère
L’Humanité — 17 janvier 1927
Que l'on démolisse les taudis, nids à tuberculose qui pullulent dans la « Ville-Lumière », nous n'y trouverons rien redire, au contraire ! Mais que sous prétexte d'assainissement, comme cela s'est produit passage Moret, on expulse, en 21 jours, au profit d'un garage, des malheureux que l’on a finalement « logés » dans des taudis sans nom, c'est un véritable scandale !

D'autant plus qu'on ne manque pas à ce point de logements convenables dans les offices municipaux et qu'on avait eu l'intention, en refusant un toit à une famille entière, de se venger sur trois innocents du « crime » de leur mère non mariée légalement.
Mais la Ville de Paris ne semble pas vouloir s'arrêter en si beau chemin !
La maison évacuée et en partie déjà démolie au numéro 11 dudit passage était étayée contre la maison voisine du numéro 9. L'étayage disparaissant la Ville pense que la solidité de l'immeuble restant en sera assez compromise pour fournir le prétexte d'une nouvelle expulsion.
Et le conseiller du quartier, le très socialiste Deslandres, encore une fois laissera faire.
Les nouveaux locataires menacés, par contre, eux, se défendront.
Sur le passage Moret
L'ilot insalubre
- Les cloaques de Paris : une visite dans le XIIIe (1909)
- Des masures à l’impasse Moret (1911)
- Les mensonges des patrons mégissiers (1911)
- Des Maisons qu’il faut détruire (1911)
- Trois ilots à détruire d'urgence (1923)
- Une nouvelle Cour des Miracles (1925)
La fin du passage Moret
- Les habitants du passage Moret vont être « clos et couverts » (1925)
- L'immeuble du 9 passage Moret vendu à ses locataires (1926)
- L'expulsion des locataires du 11 passage Moret (1926-1927)
- La Ville de Paris est parvenue à faire expulser les locataires (1927)
- Dans le passage Moret où règne la misère (1927)
La Tournée d'Elie Richard (Paris-Soir 1930)
Faits-divers
