Dans la presse...

 paris-treizieme.fr — Défense passive -1936

Anticipation

L’alerte, les gaz, les moyens dont disposent les Parisiens pour sauver leur vie

Le Journal — 15 octobre 1936

Nous avons vu, hier, comment les différents services de défense passive opéreraient au début d'une attaque aérienne, comment l'alerte serait donnée, comment on procéderait à l'extinction des lumières de la ville, comment on organiserait la lutte contre le feu, les secours sanitaires. Voici évoquées aujourd'hui les importantes questions des abris et des masques à gaz.

Le Journal — 15 octobre 1936

Si l'on en juge par la fréquence des éclatements de bombes, les avions ennemis, malgré les efforts de la D. A. T. (défense aérienne du territoire), sont nombreux dans le ciel de Paris !

Tous ceux qui ne participent pas à la défense passive se ruent vers les sous-sols.

On consulte, d'un coup d'œil furtif, l'affiche placardée dans chaque immeuble. Elle indique, on le sait, les précautions à prendre en cas de bombardement aérien. Elle porte l'adresse de l'abri le plus proche.

Que vaudra-t-il, cet abri ? S'agit-il d'une des 34.000 caves recensées par la prélecture de police, où peuvent se réfugier 2.300.000 personnes et sur l'efficacité desquelles le maréchal Pétain, alors inspecteur général de la défense aérienne, écrivait en 1931 :

« Les abris constitués par les caves d'immeubles ne protégeront d'aucune manière contre les explosifs aux points de chute de ceux-ci, mais ils protégeront contre les éclats. »

Abris de première catégorie

Nombreux sont donc ceux qui cherchent à gagner les abris dits de première catégorie, c'est-à-dire les sous-sols des établissements qui, par leur caractère ou leur importance, ont été rattachés à l'organisation générale de la défense passive : usines, grands magasins, importantes administrations privées, gares, hôpitaux, casernes.

Là, on le sait, des mesures particulières ont été prises.

On conçoit donc aisément pourquoi la plupart des Parisiens se sont précipités de préférence dans ces abris.

L'immense scaphandre du métro

Mais ceux qui ont la chance d'habiter à proximité des grands abris aménagés dans les sous-sols du métropolitain ne songent point à se rendre ailleurs. Ils savent, en effet, que ces sous-sols vont leur offrir le maximum de confort et de sécurité. À la station Maison-Blanche, par exemple, dès le début de l'attaque, des portes étanches sont, comme par miracle, sorties des murs. Elles sont à deux battants, ces portes, et peuvent s'ouvrir dans les deux sens, par simple poussée. Il n'y a donc aucun risque de voir là se renouveler le drame effroyable qui — chacun s'en souvient encore — se produisit durant l'autre guerre à la station Bolivar, où plusieurs personnes moururent étouffées.

Mais alors, dira-t-on, si ces portes s'ouvrent si facilement, l'air de la rue chargé de gaz toxiques, ne va-t-il pas pénétrer ? À peine a-t-on émis cette crainte, en poussant la porte, qu'un courant d'air violent, venant de l'intérieur, vous rassure. Non seulement ce courant d'air chasse l'air vicié, mais encore il débarrasse des poussières nocives qu'on risquerait d'apporter dans les plis des vêtements.

La première salle, où d'habitude on distribue les billets, constitue un premier « sas ». Il faut pousser d'autres portes pour gagner l'escalier et, là encore, un courant d'air se produit ; la pression, ainsi que l'indique un manomètre, est plus forte dans le second « sas » que dans le premier.

On descend ! Sur les quais, sur les voies, où le courant force a été coupé.

On se prépare à vivre jusqu'à la fin de l'attaque. Aucune lumière, ni celles de la station, ni celles du tunnel, que le métropolitain produit par ses propres, moyens, n'ont été éteintes. Elles ne présentent, on le devine, aucun danger, car nous nous trouvons à plusieurs mètres sous sol.

Les personnes qui, pour la première fois, pénètrent en cet abri modèle, constatent, non sans surprise, que de chaque côté des quais, à quelques centaines de mètres, le tunnel est complètement bouché ; et leur étonnement sera complet lorsqu'elles apprendront qu'il n'a pas fallu plus de six minutes pour disposer les portes blindées, cimenter la base et rendre l'étanchéité complété.

L'abri de la station Maison-Blanche, comme d'ailleurs celui de la place des Fêtes, peut être en effet comparé à un immense scaphandre présentant une surface utilisable de 5.000 mètres carrés.

C'est dire qu'il peut accueillir plus de 15.000 personnes.

L'efficacité des masques

Ainsi des milliers de personnes, à plusieurs mètres sous sol, sont en complète sécurité. Nulle d'entre elles n'a conservé le masque à gaz devenu inutile.

Des groupes se forment. On parle.

On discute sur les différents modèles de masques :

« Ils ne sont pas toujours efficaces, estiment quelques-uns, surtout si l'on envisage l'emploi par l'ennemi de gaz inconnus ».

Une personne compétente — il s'en trouve toujours dans une agglomération quelconque — rétorque en rappelant les déclarations faites à ce sujet par M. Kling. Le directeur du laboratoire municipal de chimie n'a-t-il pas affirmé que les engins de protection actuels ne mettent plus en œuvre comme autrefois les propriétés chimiques, spécifiques de chaque gaz, mais les propriétés physiques communes à tous les gaz agressifs, sans exception.

Il faut que chacun achète son masque

La voilà bien, la délicate question !

La loi du 8 avril 1935, en énumérant les obligations des communes, des départements et de l'État, n'y a pas fait figurer la fourniture des masques à la population civile.

Comblera-t-on cette lacune ? L'État, paraît-il, ne peut disposer d'une somme aussi considérable. Il s'est contenté de réglementer la fabrication, la vente et le contrôle des masques à gaz ; il a fait connaître à la population, par des brochures, par des affiches apposées dans tous les commissariats, les noms des fabricants dont les modèles ont été agréés par le ministère de la guerre et la préfecture de police.

Chacun doit acheter son masque !

Fin d'alerte

Mais voici qu'un haut-parleur annonce la fin de l'alerte. On gagne la sortie. Dans Paris, les sirènes et les avertisseurs hurlent à nouveau. Les premières font entendre un son continu de trois minutes, les seconds un son alterné de quatre tons, mi, sol, do, mi, mi, sol, do, mi !

Cinquante véhicules de forme curieuse parcourent en hâte la capitale. Ils transportent un matériel de désinfection.

Bientôt les lumières renaissent ; les voitures particulières circulent ; la vie reprend !

Mais nombreux sont les Parisiens qui songent à quitter Paris afin de ne point revivre d'aussi désagréables moments.

Les organisateurs de la dépense passive n'ont-ils pas envisagé, l'éloignement et la dispersion de la population ?

A.-H. FLASSCH.


Dans la presse...


Enceinte continue – rive gauche

Cette partie de l’enceinte, beaucoup moins avancée que celle de la rive droite n’aura guère que vingt-huit à trente fronts bastionnés. Elle commence à la dernière maison de la gare d’Ivry et s’en va aboutir à la Seine, un peu au-dessous du pont de Grenelle, vis-à-vis Auteuil. (1841)

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Un nouveau groupe scolaire parisien a été inauguré hier

La Ville de Paris a inauguré, hier matin, rue Kuss, dans le 13e arrondissement, un groupe scolaire ultra-moderne, édifié en dix-sept mois, sur la proposition de M. Louis Gélis, conseiller municipal du quartier. (1934)

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Jeanne d'Arc et sa lèpre

J'ai souvent parcouru en voisin cette rue que Jeanne d'Arc a baptisée, il y a soixante-quinze ans, à l'époque de l'annexion de l'ancienne banlieue, la commune d'Ivry en faisait partie. (1939)

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Voyage dans le dernier tramway de Paris

Dans quelques jours, le 123-124, dernier spécimen des multiples tramways qui, il y a peu de temps encore, occupaient les rues de Paris, va disparaître. Il fera son dernier voyage, le 15 mars et sera remplacé, le lendemain, par un autobus. (1937)

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Le Métro passe la Seine : Place d’Italie - Nation

La rive gauche réclamait son Métro : on va le lui accorder. Ainsi disparaîtra bientôt toute cause de jalousie entre les deux rives de la Seine. Il était grand temps qu'un peu d'équité intervint dans la répartition des lignes ! (1903)

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Saviez-vous que... ?

En 1863, un marché aux chiens se tenait tous les dimanches sur l'emplacement du marché aux chevaux du boulevard de l'hôpital. Il y avait peu de choix.

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En 1877, il fut décidé que le nouveau marché aux chevaux reprendrait la place de l'ancien (auparavant transféré sur le boulevard d’Enfer), ce fut M. Magne, architecte, qui fut chargé de la direction des travaux.
Il a fallu faire d'immenses travaux de consolidation et de soutènement pour profiter de l'îlot escarpé et montueux compris entre le boulevard Saint-Marcel et celui de l'Hôpital.
La porte principale du marché, flanquée de deux forts jolis pavillons, s’élevait boulevard de l’Hôpital, tandis qu’un mur défendu par des grilles en fer s’étendait sur le boulevard Saint-Marcel.

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Charles Le Boucq (1868-1959) fut député du 13ème arrondissement de 1906 à 1928. Spécialisé dans les questions économiques, il présida le groupe d'action économique, rapporta divers budgets, notamment ceux du ravitaillement, des essences et pétroles, de la marine marchande, ainsi que le projet de loi sur la production d'ammoniaque synthétique. Après son échec de 1928, Charles Le Boucq abandonna la carrière politique.

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En 1887, Charles et Alphonse Sécheresse, tous deux domiciliés 13 passage du Moulinet et tous deux marchands de vinaigre, constituaient une société en nom collectif ayant pour objet le commerce de marchand de vinaigre et de conserves. Alphonse en deviendra le seul propriétaie à partir de 1891. Plus tard, il sera condamné pour mise en vente d'huile falsifiée.

L'image du jour

La Bièvre, à proximité du boulevard Arago, vers 1904

La rivière n'est plus qu'un égout à ciel ouvert. La pression pour une couverture s'amplifie. La Bièvre disparaitra bientôt.