Dans la presse...

 paris-treizieme.fr — Le carrosse intempestif (1890)

Le carrosse intempestif

Le Figaro — 22 février 1890

Une tempête dans un verre d'eau.

Un incident insignifiant vient de mettre sens dessus dessous le haut personnel de la Préfecture de police.

C'était le mardi gras. Les gardiens de la paix avaient reçu l'ordre de ne laisser stationner aucune voiture dans les grandes voies, où il y avait en effet un encombrement dont on se souvient.

Et voilà que, vers trois heures, un agent constate que, depuis cinq minutes au moins, une très belle voiture, attelée de deux chevaux ayant aux oreilles des rubans rouges et bleus, interrompt la circulation.

— Il est interdit de stationner ici, dit-il au cocher.

Ce dernier, très solennel, fouet sur la cuisse, ne bouge pas. Il se contente de répondre, en homme sûr de lui :

— Service de M. le président du Conseil.

L'agent, d'abord sidéré, essaie de concilier les ordres qu'il a reçus avec le respect qu'il doit aux autorités. Il prie le cocher de faire avertir son maître par le valet de pied et d'aller l'attendre rue Gaillon.

— M. Rousselle, président du Conseil municipal, réplique l'homme au fouet, m'a dit de rester ici. Je n'ai d'ordres à recevoir que de lui.

L'agent est très perplexe. Il n'ose, tout seul, porter la main à la bride des chevaux municipaux. Il voudrait pourtant faire son devoir. Il court à la mairie Drouot et raconte tout à son chef l’officier de paix.

— Les ordres sont des ordres lui dit celui-ci. Nous ne pouvons les imposer au public que si les personnages officiels eux-mêmes y obtempèrent. Aucune voiture ne doit stationner sur le boulevard. Si le cocher en question refuse d'aller rue Gaillon, prenez un agent et amenez la voiture ici.

Cinq minutes après, deux gardiens de la paix faisaient arrêter devant la mairie Drouot le carrosse municipal. Le cocher était blême d'indignation. Pendant ce temps, le valet de pied informait de l'incident M. le président du Conseil qui était en train de prendre un bock au café Cardinal.

M. Rousselle se hâte de vider son verre et de se rendre à la mairie.

À son approche, l'officier de paix, — le fait est établi, — ôte son képi et, le tenant en l'air, dit respectueusement :

— Monsieur le président, c'est moi-même, qui ai dit aux agents d'amener votre voiture ici. Je vous prie de m'excuser, mais nous sommes en République. La loi doit être égale pour tous.

M. le président du Conseil municipal ne veut rien admettre. Il réplique en homme qui n'est pas content d'avoir eu de la peine à traverser à pied la foule. Il fait entendre assez vertement que le premier représentant de la Ville de Paris a droit à des égards spéciaux. L'officier de paix, lui, s'arme des mesures qu'il est obligé de prendre pour le maintien de l'ordre public. M. Rousselle a gardé son chapeau. L'officier de paix remet son képi. La conversation devient amère. M. Rousselle remonte dans sa voiture en laissant comprendre que les choses n'en resteront point là.

Vous croyez que, depuis, M. le président du Conseil a réfléchi, qu'il s'est rappelé le fameux : « Quand vous seriez le Petit Caporal, on ne passe pas ! » et qu'il a sollicité une récompense pour ceux qui ont si bien fait leur service ?

On nous affirme que non. M. Rousselle aurait, au contraire, demandé la révocation de l'officier de paix. MM. le préfet de police et le chef de la police municipale — l'un et l'autre très contents de leur subordonné — ne seraient pas encore sûrs, à l'heure qu'il est, de pouvoir arranger l'affaire.

L'incident du mardi, gras a pris des proportions plus que carnavalesques.

Charles Chincholle.


Dans la presse...


Le Puits artésien de la Butte-aux Cailles

L'achèvement prochain des travaux du puits artésien de la place Hébert est venu nous rappeler un autre puits du même genr dont le forage fut commencé presque à la même époque que celui du puits des hauteurs des Belleville, mais tombé complètement dans l'oubli depuis une vingtaine d'années : nous voulons parler du puits artésien de la Butte-aux-Cailles. (1889)

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Une Descente imprévue

Le ballon « Le Rêve » partait dans l'après-midi d'hier de l'usine à gaz de la Plaine-Saint-Denis, pour exécuter une ascension libre. Pris dans un courant circulaire, l'aérostat, plana longtemps sur Paris, sans pouvoir s'élever. Vers huit heures du soir il se trouvait à une faible hauteur au-dessus du quartier de la Maison-Blanche, dans le treizième arrondissement... (1901)

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La ligne métropolitaine n° 10 doit être prolongée jusqu'à Austerlitz

En parlant, l'autre jour, du projet de prolongement de la ligne métropolitaine n° 10, actuellement arrêtée à la station Jussieu, vers la gare d'Orléans, terminus envisagé, nous notions que les organisations consultées n'avaient opposé aucune objection à l'administration préfectorale.
Le Syndicat de défense des intérêts généraux du quartier de la Gare, cependant, nous prie de déclarer qu'il a protesté contre le parcours projeté dès qu'il en a eu connaissance. Le quartier de la Gare est le seul qui n'ait point le métro. (1932)

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De la difficulté d’être le treizième arrondissement

Décidément, la ville de Paris n'aura pas de treizième arrondissement.
Hélas ! ce treizième arrondissement, il est partout, et on n'en veut nulle part. (1859)

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L’impresario des mendiants

Dans le quartier de la Butte-aux-Cailles s'est installé un impresario qui cultive une spécialité plus que bizarre. Il a centralisé là toutes les monstruosités capables d'attendrir le passant. (1872)

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Saviez-vous que... ?

Le 19 juillet 1927, le nom de rue de Gentilly fut donné à la rue du Gaz. Le nom de rue de Gentilly avait été, jusqu'en 1899, celui de la rue Abel-Hovelacque d'aujourd'hui. Cette nouvelle rue de Gentilly perdit ensuite son nom au profit de Charles Moureu et d'Albert Bayet.

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En 1879, les écoles chrétiennes de la rue du Moulin des Prés, de la rue Jeanne d'Arc et du boulevard de l'hôpital furent laïcisées à la suite de la décision du conseil municipal. Elles furent remplacées par les écoles libres des 61 rue Dunois, 93 avenue de Choisy et 43 rue Corvisart. Une école chértienne tenue par des soeurs fut laicisée et remplacée par une école libre située 35 rue Jenner.

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En 1911, selon Le Gaulois, on comptait onze ruelles dans Paris dont trois dans le treizième arrondissement : la ruelle des Gobelins, la ruelle des Kroumirs et la ruelle des Reculettes.

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Le 14 juillet 1906, on pouvait aller en métro de la place d'Italie à la gare de Lyon sans changement.
A cette date, la ligne 5 se raccordait à la ligne Porte Maillot- Vincennes.

L'image du jour

rue Nationale - Quartier de la Gare (image colorisée)

La rue Nationale était l'axe majeur du quartier de la Gare. La rue Jeanne d'Arc n'était pas encore transversante et était dédiée à l'industrie. La rue Nationale rassemblait commerces et services. Elle était le centre de l'animation d'une vraie vie de quartier populaire qui fut voué à la destruction par son classement en « ilôt insalubre ».  ♦