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 paris-treizieme.fr — La cité Tolbiac

La cité Tolbiac

Le Figaro — 16 août 1898

Les pittoresques, mais encombrantes, cités de chiffonniers de Montmartre ont presque toutes disparu. Les constructions primitives en pavés réformés et en boîtes de sardines, ont fait place à de belles maisons de rapport en pierres de taille. Voilà, maintenant, que la réforme va atteindre les autres arrondissements où les pauvres « biffins » s'étaient réfugiés. La cité Tolbiac est la première menacée.

Détail d'un plan édité en 1898

Ne cherchez pas cette cité sur le Bottin, ni même sur le plan de Paris, voua ne l'y trouveriez pas marquée. Elle n'est guère connue ; en effet, que des gens du quartier— et encore ! Elle est située dans un lot de terrains vagues compris entre les rues Barrault, Auguste-Lançon et la place de Rungis, à deux pas de la porte de Gentilly, dont la sépare le chemin de fer de Ceinture.

Pour vous y rendre, il faut d'abord gagner la place d'Italie, et là, suivre la rue Bobillot, qui- vous conduira tout auprès.

Rue Barrault, vous trouverez une balustrade en planches, au-dessus de laquelle émergent, de distance en distance, des tournesols, la fleur favorite du prolétaire en général et du chiffonnier en particulier. N'y a-t-il pas, route de la Révolte, une cité qui doit son nom de « Cité du Soleil » aux massifs de tournesols qui y poussent au milieu des os, des chiffons et des détritus de toutes sortes.

Derrière la barrière, sur un terrain vague s'élèvent des maisons, ou plutôt des huttes de toute espèce. Bâties par leurs propriétaires, elles ne ressemblent en aucune façon aux chefs-d'œuvre de nos architectes modernes. Les éléments les plus disparates les composent. II y a même, dans le nombre, un vieux wagon surélevé sur des poutres et qui, par comparaison, a l'air tout à fait aristocratique. Dans les rues ou plutôt les sentiers formés par les intervalles des maisons, des nuées d'enfants, aussi joyeux que déguenillés, jouent avec des chiens de races tellement mélangées qu'il est impossible de reconnaître la primitive…

Telle qu'elle est, l'installation suffit aux hommes comme aux animaux qui y vivent modestement, heureux et tranquilles. L'humour ne manque même pas dans la cité Tolbiac, où l'on a fait une division en quartiers, du Singe, du Tonkin, de Madagascar...

Hélas ! la paix de ces pauvres gens va être troublée. La propriétaire, qui leur loue, à raison de huit sous le mètre par an, le terrain sur lequel ils campent et où ils bâtissent à leur gré, a trouvé qu'elle pouvait tirer un meilleur parti de son, domaine et leur a signifié congé pour le 1er janvier prochain.

Où vont-ils aller ? Les zones leur sont interdites. Plus loin, le terrain redevient cher et on trouve difficilement à le louer… La désolation est grande.

Au point de vue de l’hygiène, ces expulsions sont certainement utiles. Mais, au point de vue humain, on ne peut s'empêcher de plaindre ces pauvres bohémiens de Paris.

Jean de Paris.


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Le Puits artésien de la Butte-aux Cailles

L'achèvement prochain des travaux du puits artésien de la place Hébert est venu nous rappeler un autre puits du même genr dont le forage fut commencé presque à la même époque que celui du puits des hauteurs des Belleville, mais tombé complètement dans l'oubli depuis une vingtaine d'années : nous voulons parler du puits artésien de la Butte-aux-Cailles. (1889)

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La Cité Tolbiac

L’embellissement et l'assainissement de Paris se continuent, lentement il est vrai, mais d’une façon raisonnée. De tous côtés, se font des transformations tant au centre que dans la périphérie. Un jour c’est une de ces rues tortueuses du vieux Paris qui cède la place à une voie droite, large et aérée, le lendemain c’est une maison qui eut sa célébrité qui disparaît, aujourd’hui c'est une cité tout entière... (1898)

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Le monument Duval

Quatre habitants du 13“ arrondissement, parmi lesquels figure un ancien membre de la commune, M. Arnold, ont demandé au conseil municipal de donner son concours à l’érection d’un monument au « général » Duval et aux combattants de la Commune « morts pendant la lutte »... (1891)

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La chapelle Bréa sous la Commune

Cette petite chapelle qui portait aussi le nom de Saint-Marcel de la Maison-Blanche avait été élevée à la mémoire du général Bréa, tué à cet endroit au cours de la répression de l'insurrection de 1848. Elle s’élevait à la hauteur du n° 76 de l'avenue d’Italie... (1939)

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La cité Tolbiac

Les pittoresques, mais encombrantes, cités de chiffonniers de Montmartre ont presque toutes disparu. Les constructions primitives en pavés réformés et en boîtes de sardines, ont fait place à de belles maisons de rapport en pierres de taille.
Voilà, maintenant, que la réforme va atteindre les autres arrondissements où les pauvres « biffins » s'étaient réfugiés. La cité Tolbiac est la première menacée... (1898)

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Saviez-vous que... ?

Le 24 décembre 1939, Paris-Soir nous apprenait que Mme Marthe Pouchenel, 20 ans, avait glissé sur le verglas dans la cour de l'immeuble où elle demeurait, 23, rue Bourgon et avait été admise à l'hospice de Bicêtre.

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Pendant la Commune, la Place d'Italie fut brièvement dénommé Place Duval par les insurgés qui voulurent honorer la mémoire d'un de leurs chefs militaires.

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Le 18 novembre 1929, un incendie détruisit le dépôt de chiffons situé à l'angle de la rue Croulebarbe et du boulevard Blanqui. Le feu se propagea aux terrains vagues situés entre la rue Croulebarbe et la rue des Cordelières et détruisit aussi des baraques en planches qui y étaient construites.

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Le 20 mai 1870, le quotidien Le Siècle écrivait :
« On nous informe qu'à la Butte-aux Cailles (treizième arrondissement), plusieurs terrains vagues, au lieu d'être clos suivant les prescriptions d'une ordonnance de police déjà vieille, sont ouverts à tout venant, il en résulte que du matin au soir ce sont de véritables latrines publiques, et que les habitants des maisons voisines ont les yeux et l'odorat également offensés. Ajoutons que, la nuit, ces terrains formant des impasses profondes et obscures, messieurs les maraudeurs en profitent pour pénétrer de là dans les jardins et basses-cours qu'ils mettent au pillage. »

L'image du jour

Boulevard Arago vers le carrefour des Gobelins

La création du boulevard Arago fut décidé dans les années 1850 comme moyen de développement du 12e arrondissement d'alors et comme une branche du grand boulevard Saint-Marcel reliant les chemins de fer de Lyon et d'Orléans avec le chemin de fer de l'Ouest et toute la partie sud-ouest de Paris. Ce devait être une voie de 40 mètres de largeur bordée d'une double rangée de plantation traversant "un désert d'immenses terrains vagues qui s'animera et se peuplera très promptement".
Le nom de la voie initialement retenu était Boulevard de la Santé.  ♦