Dans la presse...

 Pour prendre un bain - 1901

Pour prendre un bain

Le Temps — 24 juillet 1901

Connaissez-vous le puits artésien de la Butte aux Cailles ? Non, sans doute. Apprenez alors que vers 1863, un ingénieur nommé Mulot eut l’idée d’aller chercher, dans le sous-sol parisien, une nappe d’eau qu’il estimait très abondante, et de nous la servir toute chaude, au sommet de la Butte aux Cailles, par le moyen d’un tube qui aurait six ou sept cents mètres de hauteur.

Mulot avait déjà creusé d’autres puits artésiens, notamment celui de Grenelle, à propos duquel, huit, années durant, il subit les railleries de ses contemporains. Imperturbablement, l'ingénieur avait continué sa tâche et un beau jour, le 26 février 1841, il avait connu les joies du triomphe : l’eau claire et tiède, avait jailli tout à coup, s’élevant à soixante pieds au-dessus du sol.

Dès lors on ne parla plus que de puits artésiens. On voulut en créer partout, à Passy, à la Chapelle, à la Maison-Blanche, et des centaines d’ouvriers se mirent à la tâche. Malheureusement, les espérances nées d’un premier succès ne se réalisèrent pas. Le puits de la Chapelle (place Hébert) ne donne que 350 mètres cubes d’eau par jour et celui même de Grenelle vit baisser son débit de 900 mètres cubes à 400 ; tous deux, d’ailleurs, on s’en aperçut bientôt, s’alimentaient à la même nappe souterraine.

À Passy, on fut un peu plus heureux, car on obtint d’abord 20,000 mètres cubes quotidiens, mais bientôt on tomba à 5 ou 6,000 mètres cubes, qui furent tout juste suffisants pour alimenter les fausses rivières du bois de Boulogne.

Restait le puits de la Butte aux Cailles, dont on espérait beaucoup. Sa construction fut particulièrement malaisée, des incidents nombreux l’entravèrent : forets brisés, rencontre de roches dures, etc... Et, tandis qu’en 1865, les journaux annonçaient « qu’il serait prochainement terminé », en 1900, trente-sept ans après ce qu’on pourrait proprement appeler « l’enlèvement de la première pierre », l’eau se faisait encore attendre.

Elle est enfin venue, mais en quantité si minime que le puits de la Butte aux Cailles ne pourra guère servir, comme celui de la place Hébert, qu’à alimenter d’eau une piscine scolaire dont la construction est projetée en cet endroit.

Avoir dépensé des sommes relativement considérables pour, après trente-sept ans d’efforts, obtenir un pareil résultat, voilà qui semble condamner — sauf appel -—.la théorie des puits artésiens de Paris.

Camille Géant.


Sur le puits artésien de la Butte-aux-Cailles

Les travaux de creusement du puits artésien de la Butte-aux-Cailles durèrent globalement près de 40 ans dont 20 durant lesquels ils furent totalement à l'arrêt. Les travaux proprement dits commencèrent en avril 1863 et rencontrèrent de multiples difficultés qui ne permirent pas d'avancer significativement. La Commune de Paris n'épargna pas le puits et les communards incendièrent les installations. Après la Commune, les travaux reprirent mais s'interrompirent dès 1872 ou 1873 faute pour la ville de trouver un accord financier avec l'entrepreneur pour les travaux restant à accomplir mais aussi dans l'attente des résultats définitifs du creusement d'un autre puits artésien, place Hébert.

Première époque (1863-1872)

Deuxième époque : le puits oublié (1872-1892)

Une fois les travaux interrompu, le puits artésien de la Butte-aux-Cailles tombe dans l'oubli. Il faut dire que sa nécessité n'est plus évidente. Paris avait fait face à ses besoins en eaux et l'idée de base du puits, avoir un jaillissement d'eau en un point haut de la capitale, n'est plus la seule réponse aux problèmes d'alimentation en eau.
En 1889, le journal Le Figaro pose la question du devenir du puits sans susciter d'écho. En janvier 1892, c'est le quotidien le Soleil, sous la signature de Marcel Briard, qui pose à nouveau la question mais cette fois, une réaction semble s'enclencher.
Ernest Rousselle, conseiller municipal du quartier Maison-Blanche, se saisit de l'affaire et finallement, en juillet 1892, le préfet de la Seine décide de relancer les travaux et présente au conseil municipal de Paris un mémoire tendant à la reprise des travaux interrompus depuis près de 20 ans.

Troisième époque : reprise des travaux et l'inauguration du puits (1893-1904)

Les travaux reprirent donc début 1893 et dans les premiers jours d'août 1897, l'eau tant recherchée, enfin, jaillit. Cependant, l'histoire n'était pas terminée car ce n'est pas encore la nappe d'eau visée par les géologues qui a été atteinte. Il faut encore creuser. La presse se montre de plus en plus critique ou sacarstique à l'égard du chantier car il est clair que le puits artésien, 35 ans après son lancement, ne répond plus à aucune nécessité. Tout au plus, sont évoqués un usage pour améliorer le flux des égouts voire l'idée d'une piscine gratuite pour les habitants du quartier.
Le 16 septembre 1898, la nappe recherchée est atteinte. Les espoirs sont vite déçus, le débit s'avère faible mais suffisant pour la piscine projetée. En attendant, l'eau, à 28°, s'écoulait dans une vasque à disposition des parisiens à raison de 600 litres à la minute avant d'aller se perdre dans les égouts. Le puisatier mourut. Deux ans après, sous la direction du fils du puisatier, on se remit à creuser. Le 19 novembre 1903, une nouvelle nappe était atteinte à la cote 582,40 mètres. Cette fois, on décida d'arrêter les frais. L'inauguration officielle du puits eu lieu le jeudi 7 avril 1904 à 2 heures.

La nouvelle Butte-aux-Cailles

Dans la presse...


Enceinte continue – rive gauche

Cette partie de l’enceinte, beaucoup moins avancée que celle de la rive droite n’aura guère que vingt-huit à trente fronts bastionnés. Elle commence à la dernière maison de la gare d’Ivry et s’en va aboutir à la Seine, un peu au-dessous du pont de Grenelle, vis-à-vis Auteuil. (1841)

Lire la suite


Voyage dans le dernier tramway de Paris

Dans quelques jours, le 123-124, dernier spécimen des multiples tramways qui, il y a peu de temps encore, occupaient les rues de Paris, va disparaître. Il fera son dernier voyage, le 15 mars et sera remplacé, le lendemain, par un autobus. (1937)

...


Le Métro passe la Seine : Place d’Italie - Nation

La rive gauche réclamait son Métro : on va le lui accorder. Ainsi disparaîtra bientôt toute cause de jalousie entre les deux rives de la Seine. Il était grand temps qu'un peu d'équité intervint dans la répartition des lignes ! (1903)

...


99, boulevard Masséna où les zoniers apprennent la vie bourgeoise

Ce sont, à deux pas de la porte de Choisy, trois étages de pierres que le plan de Paris et les gens du quartier appellent le bastion 89. (1942)

...


Éclairez S.V.P.

Depuis longtemps les habitants des quartiers Croulebarbe et de la Maison-Blanche réclamaient l’achèvement de la rue Auguste Lançon, pour pouvoir se rendre sans un long détour à la gare du Parc-Montsouris. Enfin, c’est fait ! (1900)

...

Saviez-vous que... ?

En 1863, le marché aux chevaux du boulebard de l'Hôpital se tenait le mercredi et le samedi de chaque semaine et le premier lundi de chaque mois.

*
*     *

Le XIIIème devait initialement porter le numéro 20 lors de l'extension de Paris en 1860. Les protestations des habitants d'Auteuil et de Passy qui, eux, se voyaient attribuer les n°13 associé aux « mariages à la mairie du 13e » autant qu'aux superstitions, eurent raison du projet de numérotation et un nouveau projet aboutit à la nomenclature actuelle.

*
*     *

Ernest Rousselle (1836-1896) -C'est lui ! - et son fils Henri (1866-1925) étaient négociants en vins.

*
*     *

Afin que cesse la confusion entre la rue Thiers dans le 16e arrondissement et la rue Tiers dans le Treizième, on donna à cette dernière, en 1929, le nom de Paulin-Méry (1860-1913), ancien député du 13e (1889-1902), docteur en médecine, partisan et admirateur indéfectible du Général Boulanger, et victime des rayons X.

L'image du jour

Le carrefour des Gobelins vu depuis le boulevard de Port-Royal.