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 Des nouvelle du puits artésien de la Butte-aux-Cailles - 1864

Des nouvelle du puits artésien de la Butte-aux-Cailles

Le Siècle — 26 avril 1864

Nous avons déjà entretenu nos lecteurs des travaux du puits artésien qu'on est en train de creuser sur la butte aux Cailles dans le XIIIe arrondissement.

Ce puits étant arrivé à la première nappe d’eau, on vient d’y descendre une puissante cuve en fer du poids de 6 000 kilogrammes, destinée à maintenir cette nappe dans sa position souterraine, afin de pouvoir passer sans le secours de pompes d’épuisement. Cette opération difficile, exécutée en présence de M. Belgrand ingénieur en chef du service des eaux, et de M. Couche, ingénieur des ponts et chaussées, a parfaitement réussi.

Le puits artésien de la butte aux Cailles sera certainement l'une des œuvres les plus remarquables en l'espèce, car il doit, pour ne pas altérer les puits de Grenelle et de Passy, traverser la grande nappe qui les alimente, et aller chercher à quelques centaines de de mètres au dessous un autre gisement aquatique.

Ce travail gigantesque se divisera en deux sections : la première, celle qui est en cours d'exécution, se composera d'un puits de deux mètres de diamètre, qui ne s’arrêtera qu’à la zone crétacée et sera pourvu de revêtements en maçonnerie et en cuvelages ; la seconde sera formée par un forage tubé d’environ 800 mètres de profondeur. Cette seconde partie du travail sera confiée à M. Dru, successeur de M. Mulot, auquel on doit le puits de Grenelle.

La première section, celle qui doit descendre jusqu’à la craie, fut commencée au mois d’avril 1863, et était, six mois après, arrivée à la première nappe, c’est-à-dire à une profondeur de 32 mètres à travers des terrains d'alluvion, des terrains gypseux et de calcaires grossiers ; mais un petit sondage fait parallèlement au puits démontra qu'il fallait encore traverser une épaisseur de 4 m. 20 pour arriver à l'argile.

Or, comme ce travail était gêné par les eaux qui arrivaient de toutes parts, car on était en contre-bas de la région des puits du voisinage, on eut recours aux épuisements et on installa une pompe mue par une locomobile de six chevaux de force ; mais la nappe n’ayant baissé par ce moyen que de 50 centimètres, l’Administration fit exécuter à 4 m 50 du puits artésien un autre puits de moindre diamètre, dit "puits auxiliaire", destiné à concourir à l’épuisement de l’intarissable nappe par une autre pompe.

En même temps, on construisit pour expulser ces eaux, un égout de 300 mètres qui communique avec le puits à 23 mètres en contrebas du sol et aboutit à la Bièvre. Cet égout percé en partie à travers d’anciennes carrières, est lui-même un travail très remarquable sur lequel nous reviendrons un jour.

Ces opérations accessoires une fois terminées, on fit fonctionner deux pompes mues par deux machines représentant douze chevaux de force qui débitaient 900 litres à la minute, soit 1,300 mille litres d’eau en vingt-quatre heures.

Néanmoins, après douze jours de travail de nuit et de jour, on n’avait encore obtenu qu’un abaissement d’un mètre ; on fut alors obligé d’ajouter une troisième pompe dans le grand puits, et toutes les machines fonctionnèrent nuit et jour sans relâche du 3 mars au 25 ; nous laissons à juger de la quantité de liquide expulsé pendant ces vingt-deux jours.

Pendant ce temps, les ouvriers, dans l’eau jusqu’à mi-jambe et parfois jusqu’à la ceinture luttaient de vitesse avec l’élément envahisseur, et parvinrent à percer ainsi trois mètres de calcaire chlorité qu’on ne pouvait entamer qu’au moyen de coins d’acier et de marteaux de 20 kilogrammes. Des morceaux détachés de ce banc, que les carriers nomment "banc de fer" à cause de sa dureté, pèsent jusqu’à 175 kilogrammes.

Ces travaux herculéens, dirigés par M. Chrétien, conducteur des ponts et chaussées, et par M. Trassens, son aide de-camp, sont exécutés par une équipe d'ouvriers d'élite que commande M. Flamant, travailleur aussi intelligent qu'intrépide.

La maçonnerie, formée d'un tube de meulière et de ciment de Portland, est exécutée par M. Pillot, puisatier soumissionnaire.



Sur le puits artésien de la Butte-aux-Cailles

Les travaux de creusement du puits artésien de la Butte-aux-Cailles durèrent globalement près de 40 ans dont 20 durant lesquels ils furent totalement à l'arrêt. Les travaux proprement dits commencèrent en avril 1863 et rencontrèrent de multiples difficultés qui ne permirent pas d'avancer significativement. La Commune de Paris n'épargna pas le puits et les communards incendièrent les installations. Après la Commune, les travaux reprirent mais s'interrompirent dès 1872 ou 1873 faute pour la ville de trouver un accord financier avec l'entrepreneur pour les travaux restant à accomplir mais aussi dans l'attente des résultats définitifs du creusement d'un autre puits artésien, place Hébert.

Première époque (1863-1872)

Deuxième époque : le puits oublié (1872-1892)

Une fois les travaux interrompu, le puits artésien de la Butte-aux-Cailles tombe dans l'oubli. Il faut dire que sa nécessité n'est plus évidente. Paris avait fait face à ses besoins en eaux et l'idée de base du puits, avoir un jaillissement d'eau en un point haut de la capitale, n'est plus la seule réponse aux problèmes d'alimentation en eau.
En 1889, le journal Le Figaro pose la question du devenir du puits sans susciter d'écho. En janvier 1892, c'est le quotidien le Soleil, sous la signature de Marcel Briard, qui pose à nouveau la question mais cette fois, une réaction semble s'enclencher.
Ernest Rousselle, conseiller municipal du quartier Maison-Blanche, se saisit de l'affaire et finallement, en juillet 1892, le préfet de la Seine décide de relancer les travaux et présente au conseil municipal de Paris un mémoire tendant à la reprise des travaux interrompus depuis près de 20 ans.

Troisième époque : reprise des travaux et l'inauguration du puits (1893-1904)

Les travaux reprirent donc début 1893 et dans les premiers jours d'août 1897, l'eau tant recherchée, enfin, jaillit. Cependant, l'histoire n'était pas terminée car ce n'est pas encore la nappe d'eau visée par les géologues qui a été atteinte. Il faut encore creuser. La presse se montre de plus en plus critique ou sacarstique à l'égard du chantier car il est clair que le puits artésien, 35 ans après son lancement, ne répond plus à aucune nécessité. Tout au plus, sont évoqués un usage pour améliorer le flux des égouts voire l'idée d'une piscine gratuite pour les habitants du quartier.
Le 16 septembre 1898, la nappe recherchée est atteinte. Les espoirs sont vite déçus, le débit s'avère faible mais suffisant pour la piscine projetée. En attendant, l'eau, à 28°, s'écoulait dans une vasque à disposition des parisiens à raison de 600 litres à la minute avant d'aller se perdre dans les égouts. Le puisatier mourut. Deux ans après, sous la direction du fils du puisatier, on se remit à creuser. Le 19 novembre 1903, une nouvelle nappe était atteinte à la cote 582,40 mètres. Cette fois, on décida d'arrêter les frais. L'inauguration officielle du puits eu lieu le jeudi 7 avril 1904 à 2 heures.

La nouvelle Butte-aux-Cailles

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Enceinte continue – rive gauche

Cette partie de l’enceinte, beaucoup moins avancée que celle de la rive droite n’aura guère que vingt-huit à trente fronts bastionnés. Elle commence à la dernière maison de la gare d’Ivry et s’en va aboutir à la Seine, un peu au-dessous du pont de Grenelle, vis-à-vis Auteuil. (1841)

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La Fondation Singer-Polignac

La fondation Singer-Polignac est une maison ouvrière. La maison a été construite en un an. Il y a trois mois, une bande de calicot tendue sur la façade annonçait que soixante-quatre logements étaient à louer dans cet immeuble. Deux cent quatre-vingt-dix-sept postulants se présentèrent. Il y a donc actuellement, au quartier de la Maison-Blanche, deux cent trente-trois ménages en quête d'un logis neuf. (1911)

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Les fêtes de Jeanne d'Arc dans le 13e

Il semble que dans ce lointain faubourg parisien le peuple ait voulu fleurir avec plus de ferveur la fille du peuple, la petite bergère de Domrémy qui sauva la France. (1913)

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La Butte-aux-Cailles

Situé sur les confins du XIVe et du XIIIe arrondissement, l'ancien quartier de la Glacière est, ou plutôt était, il y a peu de temps, un des côtés les plus curieux du nouveau Paris. Les deux bras de la Bièvre s'enchevêtrant, à peine ombragés par quelques maigres peupliers, dans les replis escarpés de la Butte-aux-Cailles. (1877)

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La Place Paul Verlaine

Une délibération municipale, approuvée par un arrêté préfectoral que ratifia, le 28 juillet dernier, un décret présidentiel, a donné le nom de Paul Verlaine à une place sise à Paris dans le 13e arrondissement, à l'intersection des rues Bobillot, du Moulin-des-Prés et de la Butte-aux-Cailles. (1905)

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Saviez-vous que... ?

En 1863, le marché aux chevaux du boulebard de l'Hôpital se tenait le mercredi et le samedi de chaque semaine et le premier lundi de chaque mois.

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L'Hôpital de la Vieillesse pour femmes, autrement dit la Salpétrière, comptait, en 1860, 4422 lits dont 1341 pour les aliénées. En moyenne, par an, dans les années 1850-60 , 2100 aliénées y faisaient leur entrée et 800 y mourraient.

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C'est sur l'insistance d'Émile Deslandres représentant du 13e arrondissement que le conseil municipal de Paris accepta de conserver le nom cinq fois séculaire des Reculettes à la rue résultant de l'élargissement de cette ruelle si pittoresque.

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La rue Regnault dans le quartier de la Gare honore le peintre néo-classique français Jean-Baptiste Regnault (1754-1829) et non le peintre Henri Regnault (1843-1871), tué à la bataille de Buzenval, qui, lui, a sa rue dans le 14e arrondissement.

L'image du jour

Le carrefour des Gobelins vu depuis le boulevard de Port-Royal.