Un jour dans le 13e

 Les abris pour les gardes nationaux

Les abris pour les gardes nationaux

Le Figaro — 5 octobre 1870

La question des abris pour les gardes nationaux campés aux remparts ou sur les boulevards extérieurs mérite d'attirer l'attention, surtout à mesure que les nuits de viennent plus froides et plus difficiles, à passer. On nous signale, à ce sujet, un fait regrettable que nous croyons devoir livrer la publicité. Les 6e et 7e compagnies du 59e bataillon se trouvaient de garde, dans la nuit du 29 au 30 septembre, boulevard de la Gare, près de la raffinerie de M. Say. L'adjudant-major avertit que 120 hommes au moins pourraient s'abriter dans cet établissement La nuit arrivée, on s'y rendit, on ne trouva; qu'une cour au pavé, gras et humide, où l'on invitait les gardes nationaux à s'étendre pour passer la nuit.

La raffinerie Say, boulevard de la Gare

On réclama du moins quelques bottes de paille : mais le concierge ou l'intendant ré pondit que, n'ayant pas reçu d'ordres, il ne pouvait rien donner.

Les capitaines, indignés de voir leurs hommes moins bien-traités que les bœufs parqués à côté d'eux, ordonnèrent volte-face et quittèrent la maison pour aller camper dans la rue, sur le trottoir, où les deux compagnies passèrent la nuit.

Nous n'aurions pas-ajouté foi à un fait aussi contraire aux lois les plus élémentaires de l'humanité, s'il ne nous était garanti par un des garder nationaux du 59e bataillon.

(Le titre a été ajouté)


Saviez-vous que... ?

Dans son numéro du 18 novembre 1865, le quotidien Le Temps se montrait critique vis-à-vis de l’attribution de noms des proches de Jeanne d’Arc (Baudricourt et Clisson) ou de lieu de ses actions (Patay) à des voies du 13e arrondissement estimant que « les souvenirs de Jeanne d'Arc seraient mieux placés aux environs du Théâtre-Français, où se trouvait la porte Saint-Honoré, qu'elle attaqua le 8 septembre 1420, et où elle fut blessée. »

*
*     *

Paris comptait 140 cités ou villas en 1865. Parmi celle-ci la cité Doré "formée de murailles en plâtras, en planches, occupée par les chiffonniers les plus pauvres du 13eme arrondissement" selon le guide de M. Joanne.

*
*     *

C'est par un décret impérial du 27 février 1867 que la rue de la Barrière des Gobelins prit le nom de rue Fagon et que la rue des Deux-Moulins prit celui de rue Jenner.

*
*     *


Le 30 novembre 1930, la course des livreurs de charbon organisée place d’Italie avec le soutien de la Brasserie Rozès fut remportée par M. Lecomte (sac de 50 kilogrammes).

L'image du jour

La rue Albert, vue en direction du boulevard Masséna.

La photographie est prise en aval du numéro 61 où Mme Lassalle exploitait, en 1910, un commerce de papèterie. A droite, l'immeuble faisant angle avec la rue des Terres-au-Curé existe toujours. Au fond, barrant l'horizon, on distingue les constructions du bastion 87.