Un jour dans le 13e

 Lettre des remparts

Lettre des remparts

Le Rappel — 26 septembre 1870

Nous sommes postés au milieu de l'avenue d'Italie, en deuxième réserve. Sur le bord du trottoir, on forme les faisceaux ; puis on rompt, les rangs ; on s'attable on se groupe, on se promène. Je suis l'avenue jusqu'aux fortifications, et me voilà dans la campagne, devant Bicêtre.

Gravure parue dans L'Illustration

Là, une panique, dans les femmes.

Elles viennent en foule, des sacs de pommes de terre sur le dos, le long de la grand'route. « Nous les avons vus. — Il y en avait dix. — J'en ai compté trente. — Ils devaient être deux cents. — ils étaient deux mille. » Tout cela fuit devant les uhlans. On les a aperçus à Villejuif. — Je rencontre deux gardes nationaux qui ont fait le coup de feu. — Tout compte fait, il y en avait bien huit.

Enfin, ils ont occupé la redoute de Villejuif sans qu'ou la défendît. Cela nous semble étrange ; nous comprendrons demain.

Nous rentrons : à la nuit tombante, commence le défilé des troupes.

L'artillerie d'abord, avec ses charriots sonores. Ses minces canons de cuivre s'allongent, effilés, sur les deux roues ; bientôt nous les entendrons parler. Puis, passe l'infanterie ; ou crie : « Vive la ligne ! » La troupe répond :

« Vive la garde nationale ! » Il y a eu, ces jours-ci, quelques fuyards. Ceux-là, cela se voit, ne lâcheront pas pied.

Avec eux, les francs-tireurs, les mobiles, soldats récents. Les premières escarmouches ont montré qu'on pouvait compter sur eux.

À demain l'affaire.



Saviez-vous que... ?

C'est en 1888 que le conseil municipal de Paris décida que la rue ouverte entre la rue de Tolbiac et la rue Baudricourt, prendra le nom de rue Larret-Lamalignie.
Larret-Lamalignie, capitaine de frégate, se fit sauter la cervelle plutôt que de rendre en 1871, le fort de Montrouge qu’il commandait.

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En 1882, un poste-vigie dit encore poste avertisseur, c'est à dire un local où un pompier serait toujours présent afin d'y recevoir la déclaration des personnes venant faire connaître un incendie, était installé au numéro 26 de la rue des Cinq-Diamants.
Chaque poste avertisseur était en communication avec la caserne des pompiers la plus voisine à l'aide d'un télégraphe à cadran.

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Le 18 novembre 1929, un incendie détruisit le dépôt de chiffons situé à l'angle de la rue Croulebarbe et du boulevard Blanqui. Le feu se propagea aux terrains vagues situés entre la rue Croulebarbe et la rue des Cordelières et détruisit aussi des baraques en planches qui y étaient construites.

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Le point culminant du sol naturel du 13e arrondissement dépasse légèrement les 63 mètres. Il est situé au milieu de la rue Vandrezanne. Le point le plus bas est sur les quais de Seine à proximité du pont National. Si l'on prend en compte les espaces situés au delà du périphérique, le point culminant serait situé avenue de la porte de Gentilly en lisièse de cette commune. Les prés submersibles de la Glacière étaient à une côte moyenne de 35,80 mètres.

L'image du jour

La Bièvre au pied de la Butte-aux-Cailles.(Henri Godefroy, photographe)

Photographie originale sans date mais vraisemblablement autour de 1890 (CC0 Paris Musées / Musée Carnavalet)
Colorisation paris-treizieme.fr