Une initiative de M. SAY
La Presse — 1er octobre 1870

M. C. Say, raffineur, boulevard de la Gare, 123, étant obligé, dans les circonstances actuelles, d’arrêter sa fabrication, et par suite de laisser sans travail son nombreux personnel, qui s'élève de 1,000 à 1,100 ouvriers, vient d'afficher l’avis suivant dans ses ateliers :
Raffinerie C. Say
Prenant en considération la position difficile des ouvriers da la raffinerie qui font ou peuvent faire partie de la garde nationale, et désirant autant que possible leur venir en aide ; j'ai décidé, qu'il leur serait alloué :
1° Quinze centimes par heure passée à un service quelconque de la garde nationale ;
2° Vingt centimes par heure passée à la raffinerie en dehors de ce service, sans que pourtant le nombre d'heures puisse excéder dix heures par jour.
Chaque ouvrier devra indiquer le bataillon et la compagnie dont il fait partie, et devra justifier du temps passé au service de la garde nationale.
3° Quant aux ouvriers qui par leur âge ou par suite de circonstances particulières ne peuvent en faire partie, ils recevront trente centimes par heure de présence à la raffinerie, sans que la journée puisse excéder dix heures par jour. (Ces derniers ouvriers ne touchant pas l'indemnité accordée par le gouvernement.)
Paris, le 23 septembre 1870.