Un jour dans le 13e

 À travers Paris (Le Figaro)

À travers Paris

Le Figaro — 25 octobre 1870

Une chose à remarquer, c'est que presque tous nos boulevards et avenues— à l'exception du centre de Paris — sont plus ou moins occupés maintenant par des enclos ou des baraquements.

Rive droite, baraquements sur tous les anciens boulevards extérieurs, depuis la Villette jusqu'à Batignolles-Monceaux ; boulevard de Philippe-Auguste, boulevard de Courcelles, avenue de l'Empereur, — avenue de la Muette, encore des baraquements. Au Cours-la-Reine et au jardin des Tuileries, campements militaires.

Le boulevard de l'Hôpital par Charles Marville (sans date - avant 1873)
CC0 Paris Musées / Musée Carnavalet

Rive gauche, le boulevard de l'Hôpital, l'avenue des Gobelins, le boulevard Arago, le boulevard Saint-Marcel, l'avenue d'Italie, le boulevard de la Gare, la route de Choisy, sont de chaque côté garnis de baraques. Il y en a au Champ-de-Mars, à l'esplanade des Invalides, sur le quai d'Orsay, au jardin du Luxembourg et au jardin des Plantes, sans compter le boulevard Saint-Jacques et le boulevard Montparnasse, où sont parqués des milliers de bœufs, et le boulevard Bourdon, qui va devenir un entrepôt de subsistances.

On a calculé que toutes les planches employées à la construction représentaient une valeur d'environ sept cent mille francs !

(Le titre a été ajouté)


Saviez-vous que... ?

Le nouveau théâtre Saint-Marcel ouvrit le vendredi 1er octobre 1869. 15 jours plus tôt, il avait reçu l’autorisation de prendre le nom de théâtre des Gobelins. Son directeur était toujours M. Larochelle. Commentant cette ouverture, le Figaro écrivait : « La salle est simple, mais confortable et bien aménagée. Tout y est neuf, lustre, rideaux, décors, etc. La première pierre de ce théâtre fut posée, il y a à peine un an, par la fille aînée du directeur, une mignonne de six ans. Cet immeuble sera sa dot. »

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En 1911, M. Yendt était commissaire de police du quartier de la Salpêtrière.

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Le Paris-Soir du 24 octobre 1932 rapportait que, rue de la Glacière, un magasin de jouets affichait sur sa porte cette pancarte : « Ici on remplace les mauvaises têtes » et commentait en écrivant : « Quel dommage que cette chirurgie miraculeuse ne puisse encore s'appliquer qu'aux belles poupées de porcelaine rose ! »

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Le promeneur qui, après avoir suivi la rue Mouffetard tourne à droite et prend celle du Petit-Gentilly, se trouve inopinément en face d'un des plus beaux paysages qui soient à Paris. Il a devant les yeux une vallée arrosée par la Bièvre, dont il n'est pas assez près pour respirer les émanations délétères et nauséabondes; dans les prairies riveraines, des blanchisseuses étendent le linge sur des piquets ; des vaches paissent comme en pleine campagne; çà et là des jardins plantés au XVIIIe siècle par de riches gentilshommes qui cherchaient le plaisir et le repos dans ces lointains quartiers, dressent les cimes verdoyantes de leurs arbres fruitiers, ou prolongent en arceaux de verdure les débris de leurs nombreuses charmilles.
Les tanneries disséminées çà et là avec leurs greniers à claire-voie ressemblent à des villas italiennes ; le vallon se relève environ à un kilomètre de l'endroit où nous supposons que l'observateur est placé. Les lignes imposantes de la manufacture des Gobelins dominent un amas de toitures, la plupart dégradées par le temps. Au-dessus des maisons se découpent sur le ciel l'Observatoire, le dôme du Val-de-Grâce, celui de l'église de Sainte-Geneviève, les clochers de Saint-Jacques-du-Haut-Pas, de Saint-Étienne-du-Mont et la tour du lycée Napoléon. Nous ne saurions trop recommander aux voyageurs cette vue exceptionnelle, qui mériterait d'être plus connue.(Émile de Labédollière)

L'image du jour

Le bureau d'octroi de la porte de la Gare le long de la Seine.

Celui-ci était aux premières loges en cas d'innondation.