Un jour dans le 13e

 À la poterne des Peupliers

À la poterne des Peupliers

Le Gaulois — 6 novembre 1870

Le 19e bataillon de la garde nationale est chargé du service du Bastion 85, 8e secteur ; un des postes occupés par lui est situé à la poterne des Peupliers, en face de Gentilly, à l'endroit où la Bièvre entrait dans Paris par une voûte aujourd'hui presque entièrement fermée.

L'enceinte fortifiée au sud de Paris - Bastions 84 à 89 (plan établi vers 1870)

Le cours de cette petite rivière a été tellement obstrué qu'il s'est formé en dehors de Paris, dans les prairies avoisinantes, une petite inondation formant une sorte de lac, lequel se déverse en partie dans les fossés des remparts. Il résulte de cette inondation factice des infiltrations dans les maisons des environs et notamment dans celle où se trouve le poste de la garde nationale. Aussi, cette nuit, ouvrait-on de demi-heure en demi-heure une trappe afin de surveiller le flot qui montait, montait toujours.

Nos braves gardes nationaux veulent bien aller au feu, mais ils craignent l'eau, paraît-il ; seulement cette inquiétude n'avait en vue que de préserver une poudrière avoisinante des suites de cette petite inondation si cela devenait nécessaire, et cela ne l'a pas été, heureusement jusqu'ici.

(Le titre a été ajouté.)
Destruction des habitations au bors de la Bièvre près du bastion 85 — Dessin d'Auguste Lançon — vue en direction de Gentilly dont on reconnait le clocher de l'église


Saviez-vous que... ?

La rue située entre la rue du Château des Rentiers et la rue Nationale fut dénommée rue Deldroux, en 1888.
Deldroux était un canonnier qui, en 1871, préféra, mourir que de rendre sa pièce.

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Paris comptait 140 cités ou villas en 1865. Parmi celle-ci la cité Doré "formée de murailles en plâtras, en planches, occupée par les chiffonniers les plus pauvres du 13eme arrondissement" selon le guide de M. Joanne.

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C'est le 11 juillet 1906 que le conseil municipal de Paris vota le transfert du marché aux chevaux du boulevard de l'hôpital à Brancion, nouveau marché ouvert depuis 1904.

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Les derniers habitants de la cité Doré quittèrent les immeubles vétustes, délabrés, insalubres et menaçant ruines (l'un d'eux s'était effrondré en 1925 tuant 7 habitants) que la ville de Paris avait fini par acquérir pour les démolir en mars 1926. Selon le Petit-Parisien du 6 mars 1926, il ne restait plus que 22 locataires dans ces « logements ».

L'image du jour

Troupeau de bœufs, boulevard Arago