L’ambulance de Mme Gaillard
Le Siècle — 23 décembre 1870
Le Siècle a cité dernièrement l'ambulance établie par les sœurs de charité, sur l'avenue d'Italie. Près de cet établissement, il en est un autre de même nature, dont les organisateurs ne méritent pas moins d'être signalés à la reconnaissance publique ; c'est l'ambulance de Mme Gaillard. Cette digne personne, qui tenait un pensionnat de jeunes filles, a renvoyé toutes ses élèves, et a transformé son institution en une ambulance de cinquante lits.

M. Gaillard, ancien proscrit du coup d'État, et médecin estimé à Montrouge, se consacre entièrement avec sa femme au traitement des blessés, et cela avec un zèle et un désintéressement digne des plus grands éloges.
Dans la journée du 2 décembre, ils n'ont pas reçu moins de deux cents blessés qu'ils ont soumis aux premiers pansements et qu'ils ont dirigés ensuite sur les grandes ambulances du centre de Paris.
Ils conservent dans la leur les soldats les plus grièvement atteints qui ne peuvent pas supporter un transport prolongé.