UNE ÉVOCATION DU 13e ARRONDISSEMENT DE 1860 AUX ANNÉES 30

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Une évocation du 13e arrondissement de 1860 aux années 30

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Faits divers

Faits divers

FAITS-DIVERS

Faits divers

Avenue des Gobelins

En jouant

1912

Deux gamins jouaient, hier, vers six heures du soir, devant une tranchée, avenue des Gobelins.

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Le mystère du cinéma Madelon

1922

Le mystère enveloppant la fin tragique de la petite Suzanne Barbala subsiste encore.

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Au marché aux chevaux

Un Truc de Faux Maquignon

1897

M. Louis R..., habitant la banlieue de Paris, ayant hérité d'une couple de 1000 francs, résolut de s'établir marchand ambulant.
Il acheta dans ce but une petite voiture, puis il vint à Paris avant-hier pour faire l'acquisition d'une bête de trait au marché aux chevaux.

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rue Bourgon

Le retour des « Étrangleurs des Gobelins »

1894

>La fameuse bande des « étrangleurs des Gobelins » qui jeta la terreur, il y a cinq ans, dans le 13e arrondissement, semble vouloir recommencer la série de ses exploits.

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Avenue des Gobelins

Les protecteurs du Tsar

1896

Un monsieur, âgé de quarante ans, louait, hier, une chambre meublée avenue des Gobelins.

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 Une cartomancienne assassine son ami - 1921

Une cartomancienne assassine son ami

Le Petit-Parisien — 26 avril 1921
Marthe Lucy

En cette pittoresque cité Jeanne-d'Arc, 166 bis rue Nationale, où gitent tant de laborieux chiffonniers, était, il y a quelque temps, venu se fixer un couple, assez mal assorti du reste, sur l'existence duquel on manque, pour l'instant, de renseignements.

Lui, Paul Lefèvre, homme de trente-neuf  ans, employé aux docks, quai de la Gare. Elle, Marthe Lucy, son aînée de dix ans exerçait la profession de cartomancienne dans un établissement de l'avenue de La-Motte-Picquet.

Leur logement se composait, en tout et pour tout, d’une unique et modeste chambre où gitaient, avec eux, une chouette, trots chats et deux chiens.

Hier matin, le commissaire du quartier, M Prodhon, voyait entrer dans son cabinet la cartomancienne fort émue.

Avec une certaine volubilité, Marthe Lucy fit au magistrat, qui ne laissa pas de le trouver fort étrange, le récit suivant :

« Je viens, à mon réveil, de trouver mon ami, Paul Lefèvre, assassiné dans le lit que nous partageons. Cette nuit, je suis rentrée vers minuit et demi et je me suis couchée sans bruit ne voulant pas éveiller Paul, qui me parut dormir.

» Ce n'est que tout à l'heure que j'ai constaté qu'il avait cessé de vivre. Sa tête n'était plus qu'une horrible plaie d'autre part, il a certainement reçu plusieurs coups de couteau à la poitrine. »

Peu après M. Prodhon, puis MM. Philippon, substitut ; Job, juge d'instruction ; le docteur Paul ; M. Faralicq, le brigadier Chaigneau et l'inspecteur Bethuel étaient réunis dans la chambre de la cartomancienne, qui réédita en détail devant tous le récit qu'elle avait fait préalablement au commissaire.

Le docteur Paul constata que le malheureux employé des docks avait été frappé à diverses reprises, à la poitrine, à l'aide d'un instrument contondant et d'un couteau-poignard. Son crâne apparaissait littéralement fracassé, le visage en bouillie avec une oreille arrachée. De toute évidence, l'assassin avait fait preuve d'un bestial acharnement.

Les voisins, interrogés, racontèrent que des scènes violentes se produisaient dans le faux ménage; dimanche, vers huit heures du soir, ils avaient perçu le bruit d'une dispute.

Marthe Lucy, qui se nomme en réalité Marthe Brunet, et contre laquelle s'accumulaient de graves présomptions, fut amenée à la police judiciaire et, pressée de questions, fit des aveux complets.

Elle raconta qu'elle était revenue cité Jeanne-d'Arc, avant-hier soir, de six à huit heures, ce qui ne lui arrivait jamais, et tendrait à laissa supposer qu'elle avait prémédité son crime.

En arrivant au logis, elle trouva son ami ivre ; il venait de vider coup sur coup cinq litres de vin. Il accueillit son retour par des sarcasmes et des injures, la menaça même d'une lourde barre de fer. Apeurée, elle s'enfuit sur le palier. Lorsqu'elle rentra, Lefèvre, accablé par l'ivresse, s'était endormi.

C'est alors que la cartomancienne, dans un véritable accès de folie furieuse, saisit à son tour la barre de fer et tua son ami. Elle retourna ensuite prédire l'avenir. Vers minuit, elle rentra, couvrit le visage du cadavre avec deux lambeaux de tapis, se roula dans une couverture et dormit jusqu'au matin.

Dès son réveil, elle se rendit au commissariat de police, mais n'osa pas dire la vérité et fournit du drame l'invraisemblable version qu'on a lue plus haut.

Marthe Brunet a été écrouée à Saint-Lazare.

La cité Jeanne d'Arc (façades de la rue Jeanne d'Arc)


A propos de la Cité Jeanne d'Arc

La cité Jeanne d'Arc, dont l'existence du projet est attestée en 1869, fut construite entre 1872 et 1874 par un nommé Thuilleux, architecte et propriétaire de son état (49 rue Peyronnet à Neuilly) qui laissa son nom à un passage aujourd'hui disparu (et épisodiquement son nom à la cité), et fut démolie à partir de 1939 après une longue période d'évacuation. Entre temps, la cité fut un foyer de misère et de pauvreté autant qu'un lieu sordide et nauséabond à éviter. Avec la cité Doré, la cité Jeanne d'Arc est l'un des lieux du 13e sur lequel on trouve le plus d'écrits et de témoignages. On ne saurait donc ici proposer qu'une sélection.

Le nommé Thuilleux ne brillait pas particulièrement sur le plan de la philanthropie, ce n'était vraisemblablement pas son but. Les taudis que constituait la cité Jeanne d'Arc dès l'origine, attirèrent rapidement l'attention de la ville de Paris après une épidémie de variole et une inspection sévère se traduisit dans un rapport établi par le Dr Olivier du Mesnil à destination de la commission des logements insalubres. La ville prescrivit ensuite des mesures d'assainissement que Thuilleux s'empressa de contester devant le conseil de préfecture de la Seine (le Tribunal administratif d'aujourd'hui, jugement du 28  juillet 1881), lequel donna largement raison à la Ville, puis devant le Conseil d'État (arrêt du 1er aout 1884), lequel rejeta le recours introduit au motif que "les diverses causes d'insalubrité signalées par la commission des logements insalubres dans les maisons appartenant au sieur Thuilleux et formant la cité Jeanne d'Arc sont inhérentes à ces immeubles et proviennent de leur installation vicieuse..."

Des améliorations finirent pas être réalisées mais ne sortirent pas la cité de sa fange.

Thuilleux et ses successeurs profitèrent encore 30 ans de la manne que représentaient les loyers de la cité Jeanne d'Arc avant de la céder, en 1912, pour 800.000 francs à l'Assistance Publique qui sous la conduite de M. Mesureur, envisageait de réaliser une grande opération de création de logements à bon marché dans le secteur. Au moment de la cession, le ou les propriétaires de la cité tiraient un revenu net de 85.000 francs des 2500 locataires de la cité selon Le Matin du 2 novembre 1912.

Le projet de l'Assistance Publique ne se concrétisa pas notamment eu égard à refus des locataires de quitter les lieux et fut gelé par la guerre. La cité changea de mains en 1925 lorsque l'Assistance Publique renonça à ses activités dans le domaine de habitations à bon marché devenu celui des communes via leurs offices de gestion.

Devenue foyer d'agitation et enjeu politique, la démolition de la cité Jeanne d'Arc est une fois de plus décidée à la fin de l'année 1933 dans le cadre de la lutte contre les îlots insalubres. La mise en œuvre de cette décision prit du temps surtout après les évènements du 1er mai 1934 et l'organisation de la résistance aux expulsions par le PCF.

Les premiers temps

  • Le Bazar Jeanne-Darc (1874)
  • Paris Lugubre : la Cité Jeanne-d’Arc et la cité Doré (1879)
  • Conseil de préfecture de la Seine - 28 juillet 1881
  • La Cité Jeanne-d’Arc (La Presse, 11 aout 1881)
  • La cité Jeanne-d’Arc - Extrait de Paris horrible et Paris original (1882)

La période "Assistance Publique"

  • Neuf cents chiffonniers déménagent (Le Matin, 2 novembre 1912)
  • La cité Jeanne d’Arc vu par le Gaulois (Le Gaulois, 17 novembre 1912)
  • Un Meeting des Locataires de la Cité Jeanne-d’Arc (1912)
  • Trois ilots à détruire d'urgence (1923)

Dix ans de blocage

  • Une injustice à réparer - Lucien Descaves, L’Intransigeant — 29 juin 1924
  • La Ville de Paris va-t-elle enfin s'occuper de la cité Jeanne-d'Arc ? (1931)
  • L'assainissement de la cité Jeanne-d'Arc (Le Temps, 17 janvier 1934)
  • On va démolir la cité Jeanne-d’Arc (La Liberté, 21 janvier 1934)

Sur les évènements du 1er mai 1934

  • Le « Fort Chabrol » de la cité Jeanne d’Arc (Excelsior, 2 mai 1934)
  • La cité Jeanne d’Arc transformée en fort Chabrol, récit du Petit-Parisien
  • Treize émeutiers de la Cité Jeanne-d’Arc ont été arrêtés hier matin, récit du Figaro
  • La tentative d'émeute cette nuit rue Nationale, récit du Journal
  • Les assiégés de la cité Jeanne-d'Arc se sont rendus ce matin, récit de Paris-Soir

La fin de la Cité Jeanne d'Arc

  • Ventres vides, poings levés ! (L’Humanité — 3 juin 1934)
  • André Marty aux côtés des locataires de la cité Jeanne-d'Arc contre l’entrepreneur Gervy (L’Humanité — 9 mai 1935)
  • La cité Jeanne-d'Arc a été nettoyée de ses indésirables (Paris-Soir, 24 septembre 1935)
  • Cité Jeanne-d'Arc - Les agents protègent les ouvriers démolisseurs des taudis (1935)
  • Sous la protection de la police, des ouvriers ont entrepris la démolition de la trop fameuse cité Jeanne-d'Arc (Le Matin - 1935)
  • Une rafle dans la cité Jeanne-d’Arc, repère de la misère et du crime (1937)
  • Les ilots de la misère par Jacques Audiberti (1937)

Faits divers

  • Un Drame du Terme (1902)
  • Une cartomancienne assassine son ami (1921)
  • La police devra-t-elle assiéger dans la cité Jeanne-d'Arc Henri Odoux qui blessa sa voisine ? (1935)
  • L'ivrogne qui avait blessé sa voisine est arrêté. (Le Journal - 1935)

Autres textes de Lucien Descaves

  • Les dernières cités (1934)
  • L'oasis et le cloaque (1934)
  • Jeanne d'Arc et sa lèpre (1939)

La cité Jeanne d'Arc dans la littérature

  • La Cité Jeanne-d'arc - Extrait de Paysages et coins de rues par Jean Richepin (1900)
  • La Cité Jeanne d'Arc dans "Les mémoires de Rossignol" (1894)
  • Extraits de "Un gosse" (1927) d'Auguste Brepson:
    • La cité Jeanne-d'Arc
    • La vie, cité Jeanne-d'Arc

À lire également...

Les roulottiers

1906

Le cocher de fiacre, Émile Canetti se trouvait, hier soir, vers neuf heures, à la station de voitures située avenue de Choisy, à l'angle de la place d'Italie...

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Quartier de la Gare

Le drame de la rue Dunois

1892

Le nommé Duchefdelaville, maraîcher, demeurant 20, rue Dunois, se présentait hier dans la matinée au commissariat de police de la rue Jeanne-d'Arc.

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Place Pinel

Pour guérir sa femme du mal de tête, un ivrogne lui fend le crâne à coup de hache

1935

Dans un petit café de la place Pinel, un terrassier, Louis Pruvost, dit « Petit-Louis » s'approchait hier soir du comptoir de zinc. Il commanda un verre de gros vin rouge et se tournant, tout à coup, vers une de ses connaissances, M. Rajot, il lui dit en le regardant dans les yeux :
— Ma femme est guérie de ses maux de tête, je viens de lui ouvrir le crâne avec ma hache ! Ces femmes, ajoutait-il, ont tous les jours un mal nouveau qui les prend.

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rue Bourgon

Le retour des « Étrangleurs des Gobelins »

1894

>La fameuse bande des « étrangleurs des Gobelins » qui jeta la terreur, il y a cinq ans, dans le 13e arrondissement, semble vouloir recommencer la série de ses exploits.

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Saviez-vous que... ?

Le point culminant du sol naturel du 13e arrondissement dépasse légèrement les 63 mètres. Il est situé au milieu de la rue Vandrezanne. Le point le plus bas est sur les quais de Seine à proximité du pont National. Si l'on prend en compte les espaces situés au delà du périphérique, le point culminant serait situé avenue de la porte de Gentilly en lisièse de cette commune. Les prés submersibles de la Glacière étaient à une côte moyenne de 35,80 mètres.

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En 1882, un poste-vigie dit encore poste avertisseur, c'est à dire un local où un pompier serait toujours présent afin d'y recevoir la déclaration des personnes venant faire connaître un incendie, était installé au numéro 26 de la rue des Cinq-Diamants.
Chaque poste avertisseur était en communication avec la caserne des pompiers la plus voisine à l'aide d'un télégraphe à cadran.

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La rue de la Colonie s'appella ainsi en raison de la présence d'une colonie de chiffonniers dans le secteur.

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Le 1er mars 1932, un incendie ravageait la manufacture de chaussures, Grégoire, fondée en 1864 et qui s'étendait, 8 et 10, boulevard Kellermann, sur une superficie d'environ 5.000 mètres carrés, dont les trois quarts occupés par les ateliers et les bureaux, le reste étant formé de hangars.
Selon l’Humanité, le veilleur de nuit, M. Létrangleur, ne remarqua rien lors de sa ronde, à 18h20, après la sortie des ouvriers mais à 19 heures tout brulait. L’usine fut quasiment anéantie et 300 ouvriers furent au chômage mais l’usine renaitra de ses cendres.

L'image du jour

Boulevard Arago vers le carrefour des Gobelins

La création du boulevard Arago fut décidé dans les années 1850 comme moyen de développement du 12e arrondissement d'alors et comme une branche du grand boulevard Saint-Marcel reliant les chemins de fer de Lyon et d'Orléans avec le chemin de fer de l'Ouest et toute la partie sud-ouest de Paris. Ce devait être une voie de 40 mètres de largeur bordée d'une double rangée de plantation traversant "un désert d'immenses terrains vagues qui s'animera et se peuplera très promptement".
Le nom de la voie initialement retenu était Boulevard de la Santé.  ♦

© paris-treizieme.fr pour la transcription du texte

HISTOIRE DES QUARTIERS

  • La Salpêtrière
  • La Gare
  • Maison Blanche
  • Croulebarbe

ACCES PAR NOM

  • Nomenclature des rues
  • Liste des auteurs

LES DRAMES DU 13e

  • Le drame de la rue Albert
  • Le drame de la rue de l'Espérance
  • Le drame de la rue Vandrezanne
  • Le drame du quartier de la Gare
  • Un drame du terme
  • Tous les drames...

LE TREIZIÈME AVANT LE 13e

  • Le Petit-Gentilly (1820)
  • De la difficulté d’être le treizième arrondissement
  • La bergère d'Ivry (1827)
  • L'abattoir de Villejuif (1812)
  • Sommaire complet

LE TREIZIÈME EN 1860

  • Notice administrative, historique et municipale sur le XIIIe Arrondissement par Ph. Doré fils

ACCÈS THÉMATIQUES

  • L'aménagement du 13e
  • Les grandes voies du 13e
  • La petite ceinture dans le 13e
  • Le Métropolitain dans le 13e
  • Les tramways dans le 13e
  • La gare d'Austerlitz
  • Le puits artésien de la Butte-aux-Cailles
  • La place d'Italie
  • La cité Doré
  • La cité Jeanne d'Arc
  • Le passage Moret
  • L'asile Nicolas-Flamel
  • Les hôpitaux de la Pitié et de la Salpêtrière
  • Les fouilles archéologiques dans le 13e
  • Le Siège de Paris (1870-71)
  • Le 13e sous la Commune
  • La catastrophe de la rue de Tolbiac (20 oct. 1915)
  • Le jardin des Gobelins
  • La manufacture des Gobelins
  • La "Folie Neubourg"
  • Le marché aux chevaux
  • Les grandes eaux du boulevard Kellermann
  • Ateliers, fabriques et petits métiers du XIIIe
  • Chiffons et chiffonniers
  • Cabarets, bouges et assommoirs
  • L'épidémie de la Maison-Blanche (1890)
  • Les étrangleurs des Gobelins
  • Sur les communes limitrophes
  • La zone dans le 13e

VIDÉOS

  • Auguste Lançon et le 13e
  • Marville, la rue de Tolbiac
  • Quai de la Gare, janvier 1910
  • La place Nationale
  • Le marché aux chevaux

L'image du jour


Le feuilleton


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