Un jour dans le 13e

 Interpellation Navarre

LA CATASTROPHE DE LA RUE DE TOLBIAC

Le Gaulois ― 10 décembre 1915

M. Navarre a interpellé, en fin de séance, sur les causes de l'explosion de la rue de Tolbiac et sur les mesures que le gouvernement compte prendre pour éviter le retour de pareilles catastrophes.

Le député de Paris reproche au gouvernement de n'avoir point su concilier les exigences de la défense nationale avec la sécurité publique. Le terrain où a eu lieu l'explosion est situé au centre d'une agglomération très dense, en bordure d'une des rues les plus populeuses. Quatre écoles se trouvent dans le périmètre de l'usine. Aucune autorisation n'a été demandée par l'industriel à la préfecture de police. Cette installation était seulement autorisée par la direction du génie. Les prescriptions du préfet de police n'ont pas été observées. Pourquoi les autorités civiles et militaires ne se sont-elles pas mises d'accord ? On aurait pu éviter ainsi une pareille catastrophe. Que compte faire le gouvernement ?

M. Thomas, sous-secrétaire d'État à la guerre, explique qu'au mois de mai dernier, à la veille de grands événements, le grand quartier général demandait avec insistance, de semaine en semaine, un approvisionnement de grenades.

On s'adressa à un petit mécanicien et on lui demanda de faire cette fabrication en grand. A côté de son atelier, il y avait un terrain libre qui fut utilisé, et c'est ainsi que fut créé l'établissement de la rue de Tolbiac,

La préfecture de police fut prévenue ; elle fit des enquêtes et ordonna un certain nombre de mesures qui, presque toutes, ont été prises.

De l'enquête faite par M. Thomas, il résulte qu'il n'y a eu ni négligence, ni faute. Des mesures ont été prises pour éviter le retour de si terribles catastrophes on a supprimé certains établissements à Paris et dans la banlieue et, pour les autres, toutes les prescriptions de prudence prévues par la direction des poudres ont été appliquées et le gouvernement a organisé une inspection sérieuse pour veiller à leur exécution.

Après une brève réponse de M. Navarre, qui prend acte des déclarations du gouvernement, l'incident est clos.

La Chambre décide de fixer à mardi prochain les interpellations concernant les marchés de la guerre.

Séance aujourd'hui, à trois heures.

Intérim

La catastrophe de la rue de Tolbiac - 20 octobre 1915


21 octobre


22 octobre


23 octobre


24 octobre


25 octobre


26 octobre


27 octobre


28 octobre


29 octobre


31 octobre


18 novembre


21 novembre


10 décembre


L'accident du 23 juillet 1915

Saviez-vous que... ?

Ernest Rousselle (1836-1896) -C'est lui ! - et son fils Henri (1866-1925) étaient négociants en vins.

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Le XIIIème devait initialement porter le numéro 20 lors de l'extension de Paris en 1860. Les protestations des habitants d'Auteuil et de Passy qui, eux, se voyaient attribuer les n°13 associé aux « mariages à la mairie du 13e » autant qu'aux superstitions, eurent raison du projet de numérotation et un nouveau projet aboutit à la nomenclature actuelle.

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Le pont de Tolbiac franchissant les voies de chemin de fer de la compagnie d'Orléans avait été inauguré le 15 juillet 1895 en présence du Président de la République, M. Félix Faure, qui, à cette occasion, dit quelques mots aimables.
Ce pont entièrement métallique, mis à part la chaussée, mesurait 162 mètres de longueur en trois travées de 51 mètres, 60 et 51 mètres.

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La rue Baudricourt honore Robert de Baudicourt, capitaine de Vaucouleurs, compagnon de Jeanne d'Arc.

L'image du jour

La rue Coypel vue du boulevard de l'Hôpital

On remarquera sur la gauche de la rue, la moitié restante du marché couvert des Gobelins qui sert désormais d'entrepôt et de garage. Il demeurera en place jusqu'à la fin des années 1960 pour laisser la place l'hôtel de police du 13e qui remplaça tous les commissariats de quartier qui furent fermés.