Parmi les voies nouvelles dont l'exécution est décidée dans le douzième arrondissement,
nous avons signalé d'abord le boulevard Saint-Marcel, qui complète la ligne
de nos boulevards intérieurs ; un autre boulevard formant pour ainsi dire
une branche du boulevard Saint-Marcel qui se séparerait alors de la ligne principale
à la hauteur de la rue Mouffetard pour se diriger vers la barrière d'Enfer,
un autre boulevard doit encore être créé.
Entre la barrière d'Enfer et la rue Mouffetard - Extrait d'un plan de 1858
Comme le boulevard Saint Marcel, dont elle serait le prolongement direct
(si l'on suppose que l'on se porte de la place de l'Hôpital vers la rue Mouffetard),
cette voie nouvelle doit encore avoir une largeur de 40 mètres et recevoir comme
lui une double rangée de plantations. Elle se sépare du boulevard Saint-Marcel
à la hauteur de la rue Mouffetard, absorbe entièrement la rue Saint-Hippolyte,
qui a pris son nom de l'église Saint-Hippolyte, bâtie là au douzième siècle
et démolie en 1807 ; traverse la rue Pascal, une rue récente ouverte sur
d'anciens terrains, les terrains du couvent des Cordelières ; dégage, dans
cette dernière rue, l'école municipale, si utile à tant de titres, et dont la
fondation remonte à Cochin ; coupe la rue de Lourcine au-dessus de la caserne
d'infanterie qui s'y trouve; traverse les immenses terrains, jusqu'ici inoccupés
pour la plupart, compris entre les rues de Lourcine et de la Santé ; traverse
également les jardins du couvent de la Santé et le clos dit clos de la Santé ;
supprime une partie du jardin du couvent des pères capucins, établis, il y a
quelques, années, rue du Faubourg-Saint-Jacques ; traverse cette dernière
rue un peu au dessus de ce couvent ; absorbe l'impasse Longue Avoine ;
supprime une partie la maison d'aliénés du docteur Pinel, et vient enfin déboucher
sur la barrière d'Enfer, entre la rue d'Enfer et le boulevard Saint-Jacques.
Cette voie nouvelle, qui s'appellera le boulevard de la Santé, est d'une
importance et d'une utilité incontestables. Elle traverse pour ainsi dire un
désert d'immenses terrains vagues qui s'animera et se peuplera très promptement
le jour où il sera relié au centre de la ville par de larges et belles rues,
le jour où le magnifique boulevard Saint Marcel mettra en rapport immédiat les
chemins de fer de Lyon et d'Orléans avec le chemin de fer de l'Ouest et toute
la partie sud-ouest de Paris. Ce désert-là comptera une population nombreuse,
dont la présence aura à elle seule une influence décisive sur la prospérité
du douzième arrondissement, si pauvre jusqu'ici.
On a si bien compris les avantages à retirer de ces quartiers abandonnés,
que déjà une compagnie s'est formée pour l'exploitation des immenses terrains
vagues que va traverser le boulevard de la Santé.
L'état de ces terrains, où tout est à créer, permet de les approprier de
la façon la plus complète aux goûts et aux besoins de la population qu'on veut
y appeler. On ferait là un quartier de jardins, pour ainsi dire : un quartier
dont les rues seraient sur l'une et l'autre rive, bordées d'une série de ces
petits jardins où de si grandes jouissances sont souvent contenues. Derrière
la ligne des jardins et adossées les unes aux autres, de manière à avoir leurs
façades sur un jardin et sur une rue, de petites maisons pouvant suffire aux
besoins d'une seule famille se suivraient à la file, et seraient, entre les
rues et les jardins, comme un long bâtiment élevé d'un étage, ayant double façade,
mais où chaque famille serait aussi complètement chez elle que si chaque maison
était tout à fait seule et perdue dans les champs.
La création de ce quartier de jardins à portée des affaires, et présentant,
à cause de sa situation, des agréments sans nombre et l'avantage si précieux
pour beaucoup de familles de toucher à tous les établissements scientifiques,
aux collèges et aux institutions, entraînerait bientôt des changements notables
dans les habitudes de la population qui vit actuellement au centre des affaires.
Les commerçants de Paris pourraient faire comme les commerçants de Londres
: avoir le cottage à deux pas du magasin, le repos à deux pas du travail. Les
familles et les affaires y gagneraient. Cette transformation, croyons-nous,
répond à un besoin public, et nous ne pouvons qu'applaudir à la pensée qui a
dicté ce projet.
Ce serait un petit concours à ouvrir : « Quel est le quartier de Paris, qui a le plus changé depuis quinze ans ? » Et il y a gros à parier que le quartier de la Glacière, alias de la Butte-aux-Cailles, se rangerait dans le peloton de tête. (1923)
Rue Xaintrailles, derrière l'église Jeanne d'Arc, demeure une pauvre vieille grand'maman qui nourrit sa fille et ses petites-filles de crottes de chiens cueillies à l'aube sur les avenues qui rayonnent de la place d'Italie. (1893)
Près de la place d'Italie, entre la rue Jeanne-d'Arc et la rue Nationale, la cité Jeanne-d'Arc forme une sorte de boyau gluant, sombre, bordé de mornes bâtisses de cinq ou six étages aux murs zébrés de longues moisissures. Dès la tombée de la nuit, le coin n'est pas sûr... (1931)
La Cité Jeanne-d'Arc, cet îlot lépreux et insalubre qui, dans le 13e arrondissement, groupe autour de quelques ruelles ses immeubles sordides, entre la rue Jeanne-d'Arc et la rue Nationale, a vécu aujourd'hui un véritable état de siège. (1935)
La municipalité parisienne a inauguré, ce matin dans le 13e arrondissement, le prolongement de la rue Jeanne-d'Arc qui relie ainsi le quartier des Gobelins à celui de la Gare. (1936)
La Bièvre, pendant l'orage de mercredi, s'est mise en colère ; terrible colère, dont nous avons déjà signalé hier les principaux effets, et dont je suis allé voir les traces avant qu'elles ne fussent effacées. (1901)
Mais je vous jure que je n'ai jamais mis les pieds aux Gobelins, Comme tout vrai Parisien, je connais mal Paris. Je serais aussi dépaysé aux Gobelins que dans l'Arkansas. (1904)
Cinq cents personnes environ assistaient, hier soir, à l'Eden des Gobelins, à l'élection de la reine de l'Association Artistique du treizième arrondissement. (1911)
Nous avons visité les Gobelins à onze heures. C'est le moment le plus propice pour recueillir une impression personnelle. À cette heure matinale, en effet, la foule des touristes n'a pas accès dans la manufacture ; le travail bat son plein dans la cité, et le chantier et l'atelier présentent leur physionomie réelle que n'a pas encore altérée la fatigue d'une demi-journée de labeur. (1900)
Nous nous sommes rendu à l'asile Nicolas-Flamel, 71, rue du Château-des-Rentiers, un asile modèle, d'une extraordinaire propreté, disons le mot d'une belle coquetterie. (1896)
La Butte-aux-Cailles, ce n'est plus Paris; ce n'est pas, non plus, la banlieue, encore moins la province : c'est la Butte-aux-Cailles, et voilà tout. (1885)
La place Jeanne-d'Arc a été hier soir le théâtre d'une bagarre qui un instant a mis la police sur les dents. Un nommé Louis Klamber, d'origine alsacienne, âgé de cinquante et un ans, a été assommé par la foule. L’infortuné n'a dû la vie qu'à l'intervention de la police, qui pourtant a craint un instant ne pouvoir l'arracher à ceux qui s'acharnaient sur lui.
Un fait fort curieux se produit en ce moment dans la partie du quartier de la Maison-Blanche, comprise entre les rues de Tolbiac, de la Providence et de l'Espérance. (1898)
Le système d'ensemble des grands travaux de la ville de Paris, rive gauche, touche par des points trop nombreux aux intérêts de la population et de la propriété parisiennes pour que son étude ne soit pas, pour le Siècle, l'objet d'un sérieux examen. Nous analyserons successivement chacune des grandes lignes appelées à ajouter à la splendeur et au bien-être de la ville, et nous allons commencer ce travail par les voies qui doivent régénérer le douzième arrondissement le plus pauvre jusqu'ici et le plus délaissé. (1858)
Sur le flanc méridional des coteaux qui dominent le ruisseau de la Bièvre et en face du plateau sur lequel est assis le Panthéon, on voyait, à la fin du siècle dernier, un peu avant la construction du mur des fermiers généraux, une sorte de petite ville, distincte de la grande, ayant ses rues, ses places, ses marchés, ses remparts, ses fossés, ses églises et ses juridictions. (1873)
Un incendie considérable s'est déclaré, hier soir, vers quatre heures, dans les magasins et hangars de M. Rouzé, grainetier, 197 et 199, avenue de Choisy.
La Ville de Paris a inauguré, hier matin, rue Kuss, dans le 13e arrondissement, un groupe scolaire ultra-moderne, édifié en dix-sept mois, sur la proposition de M. Louis Gélis, conseiller municipal du quartier. (1394)