Dans la presse...

 Le boulevard de la Santé - 1858

Les futures grandes voies du 13e arrondissement

Le boulevard de la Santé

Le Siècle — 7 juin 1858

Parmi les voies nouvelles dont l'exécution est décidée dans le douzième arrondissement, nous avons signalé d'abord le boulevard Saint-Marcel, qui complète la ligne de nos boulevards intérieurs ; un autre boulevard formant pour ainsi dire une branche du boulevard Saint-Marcel qui se séparerait alors de la ligne principale à la hauteur de la rue Mouffetard pour se diriger vers la barrière d'Enfer, un autre boulevard doit encore être créé.

Entre la barrière d'Enfer et la rue Mouffetard - Extrait d'un plan de 1858

Comme le boulevard Saint Marcel, dont elle serait le prolongement direct (si l'on suppose que l'on se porte de la place de l'Hôpital vers la rue Mouffetard), cette voie nouvelle doit encore avoir une largeur de 40 mètres et recevoir comme lui une double rangée de plantations. Elle se sépare du boulevard Saint-Marcel à la hauteur de la rue Mouffetard, absorbe entièrement la rue Saint-Hippolyte, qui a pris son nom de l'église Saint-Hippolyte, bâtie là au douzième siècle et démolie en 1807 ; traverse la rue Pascal, une rue récente ouverte sur d'anciens terrains, les terrains du couvent des Cordelières ; dégage, dans cette dernière rue, l'école municipale, si utile à tant de titres, et dont la fondation remonte à Cochin ; coupe la rue de Lourcine au-dessus de la caserne d'infanterie qui s'y trouve; traverse les immenses terrains, jusqu'ici inoccupés pour la plupart, compris entre les rues de Lourcine et de la Santé ; traverse également les jardins du couvent de la Santé et le clos dit clos de la Santé ; supprime une partie du jardin du couvent des pères capucins, établis, il y a quelques, années, rue du Faubourg-Saint-Jacques ; traverse cette dernière rue un peu au dessus de ce couvent ; absorbe l'impasse Longue Avoine ; supprime une partie la maison d'aliénés du docteur Pinel, et vient enfin déboucher sur la barrière d'Enfer, entre la rue d'Enfer et le boulevard Saint-Jacques.

Cette voie nouvelle, qui s'appellera le boulevard de la Santé, est d'une importance et d'une utilité incontestables. Elle traverse pour ainsi dire un désert d'immenses terrains vagues qui s'animera et se peuplera très promptement le jour où il sera relié au centre de la ville par de larges et belles rues, le jour où le magnifique boulevard Saint Marcel mettra en rapport immédiat les chemins de fer de Lyon et d'Orléans avec le chemin de fer de l'Ouest et toute la partie sud-ouest de Paris. Ce désert-là comptera une population nombreuse, dont la présence aura à elle seule une influence décisive sur la prospérité du douzième arrondissement, si pauvre jusqu'ici.

On a si bien compris les avantages à retirer de ces quartiers abandonnés, que déjà une compagnie s'est formée pour l'exploitation des immenses terrains vagues que va traverser le boulevard de la Santé.

L'état de ces terrains, où tout est à créer, permet de les approprier de la façon la plus complète aux goûts et aux besoins de la population qu'on veut y appeler. On ferait là un quartier de jardins, pour ainsi dire : un quartier dont les rues seraient sur l'une et l'autre rive, bordées d'une série de ces petits jardins où de si grandes jouissances sont souvent contenues. Derrière la ligne des jardins et adossées les unes aux autres, de manière à avoir leurs façades sur un jardin et sur une rue, de petites maisons pouvant suffire aux besoins d'une seule famille se suivraient à la file, et seraient, entre les rues et les jardins, comme un long bâtiment élevé d'un étage, ayant double façade, mais où chaque famille serait aussi complètement chez elle que si chaque maison était tout à fait seule et perdue dans les champs.

La création de ce quartier de jardins à portée des affaires, et présentant, à cause de sa situation, des agréments sans nombre et l'avantage si précieux pour beaucoup de familles de toucher à tous les établissements scientifiques, aux collèges et aux institutions, entraînerait bientôt des changements notables dans les habitudes de la population qui vit actuellement au centre des affaires.

Les commerçants de Paris pourraient faire comme les commerçants de Londres : avoir le cottage à deux pas du magasin, le repos à deux pas du travail. Les familles et les affaires y gagneraient. Cette transformation, croyons-nous, répond à un besoin public, et nous ne pouvons qu'applaudir à la pensée qui a dicté ce projet.


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Sur les boulevards extérieurs

Sur la rue de Tolbiac (rue du Transit)

Premier projet abandonné

Deuxième projet

Le deuxième projet du tracé de la rue du Transit ne sera pas davantage réalisé. La guerre et les évènements liés à la Commune de Paris mirent en sommeil les travaux dans le quartier de la Maison-Blanche et le projet fut rediscuté. Un nouveau tracé, plus au sud,  abandonnant la ligne droite et comportant une inflexion, fut adopté. Les travaux de franchissement de la vallée de la Bièvre purent réellement commencer.

Sur le pont de Tolbiac sur la Seine

Dans la presse...


Enceinte continue – rive gauche

Cette partie de l’enceinte, beaucoup moins avancée que celle de la rive droite n’aura guère que vingt-huit à trente fronts bastionnés. Elle commence à la dernière maison de la gare d’Ivry et s’en va aboutir à la Seine, un peu au-dessous du pont de Grenelle, vis-à-vis Auteuil. (1841)

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Chronique électorale

Dans la première circonscription du XIIIe arrondissement, M. Raymond Renaudière, qui a groupé sur son nom au premier tour près de 4.000 voix, est le seul candidat désigné pour battre au second tour le communiste dissident Gélis. (1932)

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Gares et Stations du chemin de fer de ceinture (rive gauche)

Une enquête est ouverte, en ce moment, à la Préfecture de la Seine, sur le enquête est ouverte, en ce moment, à la Préfecture de la Seine, sur le projet des stations à établir sur le chemin de fer de Ceinture, dans les 13e, 14e, 15e et 16° arrondissements. (1862)

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Extension de la Gare du chemin de fer d'Orléans

On a mis récemment à l'enquête un projet d'agrandissement de la Gare du chemin de fer d'Orléans, à Paris, qui consiste à étendre les dépendances de cette gare jusqu'au quai d'Austerlitz, par l'annexion de tout l'emplacement compris entre ce quai, la rue Papin et le boulevard de l'Hôpital. (1862)

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Portrait : Emile Deslandres

Conseiller municipal du quartier Croulebarbe (1925)

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Saviez-vous que... ?

Paris comptait 140 cités ou villas en 1865. Parmi celle-ci la cité Doré "formée de murailles en plâtras, en planches, occupée par les chiffonniers les plus pauvres du 13eme arrondissement" selon le guide de M. Joanne.

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Le 21 août 1881, M. François,Jean, Félix Cantagrel (Amboise 1810 - Paris 1887) fut de nouveau élu député du 13ème arrondissement au Corps législatif. Il avait été élu une première fois en 1876.
Son nom fut donné en 1899 à la voie nouvelle reliant le carrefour Tolbiac/Patay à la rue Watt. Il y eut même une rue Cantagrel prolongée.

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Ernest Rousselle (1836-1896), conseiller municipal du 13e arrondissement et président du Conseil municipal de Paris, était un adversaire résolu de tout projet de métropolitain qu'il considérait comme contraire aux intérêts de Paris. Dans une notice nécrologique publiée le 17 mai 1896, le quotidien La Gazette le décrivait comme étant de taille moyenne, trapu avec une barbe épaisse, l'air véhément et pompeux.

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En janvier 1902, la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans avait l’honneur de porter à la connaissance du public qu’à partir du 26 courant, la gare de Paris-Quai d'Orsay et la station de Paris Pont Saint-Michel délivreraient des billets entre elles et pour Orléans-Ceinture.
Inversement la station d’Orléans-Ceinture délivrerait des billets pour Paris-Quai d’Orsay et pour Paris-Pont Saint-Michel.

L'image du jour

Angle boulevard de L'Hopital, rue Jenner

L'immeuble à droite constituait la proue de l'ilôt formé par la rue Jenner, le boulevard de la Gare et la rue Esquirol et qui comprenait la Cité Doré. Il disparut avec le percement du tronçon Gare - Hôpital de la rue Jeanne d'Arc