Lieux et monuments

 Le cabaret de la mère Marie - Ch. Virmaitre

Le cabaret de la mère Marie

Barrière des Deux-Moulins, il existe un cabaret traiteur tenu par une brave femme connue sous le nom de Mère-Marie ; c'est une vieille cahute où elle débite de la galette, du cidre à deux sous le litre, et de la bibine à quatre sous; on y savoure des arlequins et on y fabrique du tabac à fumer avec les orphelins ramassés dans les rues; cette cahute fait partie d'une agglomération d'une foule de bicoques dont il n'est guère possible d'expliquer la construction, attendu qu'il est impossible de préciser avec quels matériaux elles ont été construites; ce singulier endroit se nomme la cité Cri-Cri.

Le Cabaret de la Mère Marie à la Barrière des Deux-Moulins

La cité est habitée par de braves et honnêtes chiffonniers qui vivent au milieu des tessons de bouteilles, de vieilles casseroles, de pots ébréchés, de détritus de toutes sortes, sans forme et sans nom.

La mère Marie, qui alimente tout ce petit peuple, est, sans le savoir sans doute, un disciple de Proud'hon ; elle réalise le rêve du grand économiste, si burlesquement mis en scène au théâtre du Vaudeville dans la Foire aux idées ; ce rêve, on s'en souvient, était basé sur cette maxime : donne-moi de quoi q' t'as, je te donnerai de quoi que j'ai ; en un mot, il était la création d'une banque d'échanges.

Elle reçoit en payement un lot de bouchons pour un hareng saur, un tas de ferraille pour une chandelle, un paquet de chiffons pour un petit noir, des rognures de cuir pour un sou de galette, des vieux journaux pour un litre de cidre, un sac d'escarbilles de charbon pour deux sous de saindoux, etc., etc.

C'est un spectacle curieux que celui de voir et d'entendre les deux parties conclure leur marché ; pour l'une il y en a toujours trop, pour l'autre jamais assez.

Charles Virmaître
Paris qui s'efface (1887)

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Austerlitz (Village d') (1884)


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Barrière des Deux Moulins (1865)


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Parc (Square) Kellermann


Rue Küss (1929)


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Marché aux chevaux (1867)


Marché aux chevaux, vu par M. Macé, anc. chef de la sûreté (1888)


Marché aux chevaux (1890)


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Hôpital de la Pitié (ancien)(1908)


Hôpital de la Pitié (nouvel) (1910)


Maison des typos (1933)


Place d'Italie (1877)


Place d'Italie - Histoire de la (1925)


Pont Tolbiac (Inauguration) (1895)


Pont Tolbiac (Technique) (1895)


Poterne des Peupliers - Le Cabaret des Peupliers (1880)


Poterne des Peupliers (1930)


Rue des Peupliers vue par J. Mary (1908)


Raffinerie Say (1890)


Raffinerie Say (1905)


Rue des Reculettes (1928)


Ruelle des Reculettes (1914)


La Salpêtrière (1890)


La Salpêtrière (1903)


Le Théâtre des Gobelins (1869)


Le verger des Gobelins (1914)


La Zone (1931)


La Zone (1933)


Saviez-vous que... ?

Paris comptait 140 cités ou villas en 1865. Parmi celle-ci la cité Doré "formée de murailles en plâtras, en planches, occupée par les chiffonniers les plus pauvres du 13eme arrondissement" selon le guide de M. Joanne.

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Le XIIIème arondissement comptait 72.203 habitants en 1876 et 92.221 en 1881 soit une augmentation de 20.018 habitants. Paris, en totalité en comptait 1.988.806 et 2.225.910, ces mêmes années.

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Le 2 décembre 1923, le quotidien Paris-Soir rapportait qu'avenue des Gobelins, en face du 51, des agents avaient surpris Marcel Popinel, demeurant en hôtel, rue Lebrun, qui avait percé un fut de vin. Le pipeur a été conduit au commissariat de police du quartier.

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En décembre 1922, la commission du vieux Paris s’intéressait à des fouilles réalisées 54 rue Brillat-Savarin à l’occasion du creusement d’un puits profond et prenait acte qu’au n°79 de cette même rue, qui correspond sensiblement au parcours d’un ancien bras de la Bièvre converti en partie en égout, on pouvait voir très en contrebas, à la cote 36,03, l’ancien sol correspondant à peu près au niveau de la rive gauche de ce bras, le sol de la rue était à cet endroit à la cote 43,73 soit une hauteur de remblai de 7m70.

L'image du jour

Angle boulevard de L'Hopital, rue Jenner

L'immeuble à droite constituait la proue de l'ilôt formé par la rue Jenner, le boulevard de la Gare et la rue Esquirol et qui comprenait la Cité Doré. Il disparut avec le percement du tronçon Gare - Hôpital de la rue Jeanne d'Arc