Lieux et monuments

 L’ancien village des Deux-Moulins

L’ancien village des Deux-Moulins et le hameau d'Austerlitz.

Gazette Nationale ou le Moniteur universel — 18 aout 1884

Les grandes victoires du premier Empire ont daté plus d’une opération édilitaire à Paris. La bataille gagnée le 2 décembre 1803 par Napoléon sur les armées austro-russes donne son nom, non seulement au pont qui fut jeté sur la Seine à l'extrémité du boulevard de l'Hôpital, mais encore à une agglomération populeuse qui se constitua au sud de la Salpêtrière, à peu de distance du groupe rural des Deux-Moulins.

Extrait du plan Henriot - 1863

A cette époque, le vaste triangle dont le sommet est à l’ancienne barrière de Fontainebleau et la base au bord de la Seine, avec les boulevards de la Gare et de l’Hôpital pour côtés, était en dehors de l’enceinte des Fermiers-Généraux. Sur ce territoire on traça une rue principale qui prit le nom de Campo-Formio, souvenir du traité conclu en 1797, et plusieurs voies secondaires destinés à réunir les deux groupes.

Celui des Deux-Moulins préexistait ; il devait son nom à deux de ces anciens moulins dits « de beurre » ou de « la galette » qui formaient autrefois une ceinture des plus pittoresques autour de Paris. La galette, qui y avait depuis longtemps élu domicile s'y est maintenue fort tard ; on mangeait encore avant l’annexion de la banlieue suburbaine celle de « la mère Marie » sous les grands arbres bordant le boulevard de la Gare.

La formation du XIIIe arrondissement, en 1860, a réuni de nouveau le village des Deux-Moulins et le hameau d’Austerlitz, que l’extension du mur d’octroi, en 1817, avait séparés. Cette séparation les avait dotés d’un assez triste établissement : un spéculateur du nom de Doré — qui n’avait heureusement rien de commun avec le célèbre artiste — imagina de fonder là une cité à l’usage spécial des chiffonniers. Elle se composait de cinq ou six ruelles le long desquelles s'alignaient des hangars divisés en logements et en magasins à guenilles. Ces divers locaux se louaient à fort bon marché ; mais les conditions de salubrité y étalent déplorables, et plus d’une fois la cité Doré eut maille à partir avec le conseil d'hygiène.

Aujourd'hui toute cette région tend à se transformer : de grandes voies y ont été ouvertes. Les trois rues Pinel, Esquirol et de Campo-Formio sont continuées jusqu’aux fortifications par la rue Nationale ; la rue Jenner a pour prolongement celle qui porte le nom de Dunois, tandis que la rue de Patay, qui part de la porte de Vitry et se continue, sous le nom de Jeanne-d’Arc jusqu’au boulevard de la Gare, a pour aboutissant naturel le boulevard de l’Hôpital, d'où un plan incliné la conduira jusqu'à la rue Geoffroy-Saint-Hilaire et au Jardin-des-Plantes. Le hameau d’Austerlitz et le village des Deux-Moulins n’ont donc plus rien de rural. Ils sont partie intégrante de Paris.


Plan de 1830

A lire également

Le cabaret de la mère Marie par Alfred Delvau (1859/60)

Le village d'Austerlitz (1884)

Le cabaret de la mère Marie par Ch. Virmaître (1887)

L'achèvement de la rue Jeanne d’Arc (1914)

L'inauguration de la rue Jeanne-d'Arc (prolongée) dans le XIIIe arrondissement (1936)



Lieux

Abattoirs de Villejuif (1903)


A.O.I.P. (rue Charles Fourier) (1933)


Arts et Métiers (Ecole des ) (1903)


Asile Nicolas Flamel (rue du Château-des-Rentiers (1904)


Austerlitz (Village d') (1884)


Barrière Croulebarbe (1865)


Barrière des Deux Moulins (1865)


Barrière des Deux Moulins - Le cabaret de la mère Marie (1859)


Barrière de Fontainebleau (1865)


Barrière de la Gare (1865)


Barrière de la Glacière (1865)


La Belle Moissonneuse (1864)


La Belle Moissonneuse (1875)


Boucherie de cheval - Première - à Paris (1866)


Boulevard d'Italie (1883)


Le Cabaret du Pot-d’Étain (1864)


Le Champ de l'alouette (1933)


Le Casino du XIIIe (1899)


La chapelle Bréa (1897)


Château Napoléon (1904)


Cité Doré (1854)


Cité Doré (1882)


Cité des Kroumirs (1882)


Clos Payen (1891)


Rue Croulebarbe (1865)


Les Deux-Moulins et le hameau d'Austerlitz (1884)


L'école Estienne (1896)


L'école Kuss (1934)


Eden des Gobelins (1934)


Église Saint-Anne (1900)


L’église Saint-Hippolyte, aux Gobelins (1908)


La « Folie » Neubourg (1906)


La « Folie » Neubourg (1929)


Fontaine à Mulard (rue de la - ) (1904)


La glacière du 13e (1873)


Gare d'Orléans (1890)


Jeanne d'Arc (Statue) (1891)


Parc (Square) Kellermann


Rue Küss (1929)


Lourcine (Hôpital de -) (1890)


Mairie du 13e (1893)


Marché aux chevaux (1867)


Marché aux chevaux, vu par M. Macé, anc. chef de la sûreté (1888)


Marché aux chevaux (1890)


Marché des Gobelins (1867)


Monument aux mères (1938)


Passage Moret (1911)


Hôpital de la Pitié (ancien) (1903)


Hôpital de la Pitié (ancien)(1908)


Hôpital de la Pitié (nouvel) (1910)


Maison des typos (1933)


Place d'Italie (1877)


Place d'Italie - Histoire de la (1925)


Pont Tolbiac (Inauguration) (1895)


Pont Tolbiac (Technique) (1895)


Poterne des Peupliers - Le Cabaret des Peupliers (1880)


Poterne des Peupliers (1930)


Rue des Peupliers vue par J. Mary (1908)


Raffinerie Say (1890)


Raffinerie Say (1905)


Rue des Reculettes (1928)


Ruelle des Reculettes (1914)


La Salpêtrière (1890)


La Salpêtrière (1903)


Le Théâtre des Gobelins (1869)


Le verger des Gobelins (1914)


La Zone (1931)


La Zone (1933)


Saviez-vous que... ?

Le 19 juillet 1927, le nom de rue de Gentilly fut donné à la rue du Gaz. Le nom de rue de Gentilly avait été, jusqu'en 1899, celui de la rue Abel-Hovelacque d'aujourd'hui. Cette nouvelle rue de Gentilly perdit ensuite son nom au profit de Charles Moureu et d'Albert Bayet.

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L'hôpital de Lourcine (111 rue de Lourcine) était consacré au traitement des femmes atteintes de maladies secrètes et comptait 276 lits. Des consultations gratuites étaient données de 8 à 9 heures les mardis, jeudis et samedis.

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Le passage souterrain de la porte d'Italie fut inauguré le vendredi 26 juin 1936 par la Municipalité de Paris en présence de M. Marx Dormoy; sous-secrétaire d'État à la présidence du Conseil.

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L'asile Nicolas-Flamel, 71 rue du Château-des-Rentiers, fut inauguré le 18 mai 1889.

L'image du jour

rue Nationale - Quartier de la Gare (image colorisée)

La rue Nationale était l'axe majeur du quartier de la Gare. La rue Jeanne d'Arc n'était pas encore transversante et était dédiée à l'industrie. La rue Nationale rassemblait commerces et services. Elle était le centre de l'animation d'une vraie vie de quartier populaire qui fut voué à la destruction par son classement en « ilôt insalubre ».  ♦