Lieux et monuments



A propos de la Folie Neufbourg

Auguste Rodin et le 13e

 

Auguste Rodin est associé au 13e arrondissement au moins pour deux raisons : il eut plusieurs ateliers dans l'arrondissement et il créa les façades du Théâtre des Gobelins. Le lycée Rodin perpétue ce lien de l'artiste avec l'arrondissement.
Rodin aurait voulu s'installer plus définitivement dans le 13e lorsqu'il travaillait dans la folie Neufbourg, boulevard d'Italie. Là, dans cet atelier, il conçut la statue de Balzac.
Cet épisode de la vie de Rodin est racontée par Gustave Coquiot. (NdE)

Rodin à l'hôtel de Biron et à Meudon

par Gustave Coquiot (1917)

Avant le séjour à Meudon, ce qui amena Rodin à la campagne, à Sèvres, précisément, ce fut le souci de gagner un bon état physique.

Auguste Rodin

Il s'était surmené, en effet, dans tous ses ateliers successifs, depuis le premier, si inconfortable qu'il en garde toujours le rude souvenir. C'est lui qui raconte :

« Mes ressources ne me permettant pas de trouver mieux, je louai près des Gobelins, rue Lebrun, pour 120 francs par an, une écurie, qui me parut suffisamment éclairée, et où j'avais le recul nécessaire pour comparer la nature avec ma terre, ce qui a toujours été pour moi un principe essentiel dont je ne me suis jamais départi.

« L'air y filtrait de toutes parts, par les fenêtres mal closes, par la porte dont le bois avait joué ; les ardoises de la toiture, usées par la vétusté ou dérangées par le vent, y établissaient un courant d'air permanent. Il y faisait un froid glacial ; un puits creusé dans l'un des angles du mur, et dont l'eau était proche de la margelle, y entretenait en toutes saisons une humidité pénétrante. »

C'est là que Rodin modela la Jeunesse, le travail d'une année, une superbe figure d'ensemble qui gela, et fut perdue, Rodin n'ayant pas plus d'argent pour la mouler que pour entretenir du feu. « Je n'ai jamais rien fait de mieux que cette Jeunesse ! » nous a-t-il dit maintes fois.

Il connut ensuite des ateliers presque aussi rudes : ce ne fut que peu à peu, après beaucoup d'efforts, qu'il put s'installer rue des Fourneaux, puis boulevard de Vaugirard et au Clos-Payen, l'ancien hôtel de Corvisart, sis boulevard d'Italie. Là, dans ce dernier logis qui offrait tant de charme, bien qu'il tombât chaque jour quelque partie de plafond ou de mur, Rodin retarda de toutes ses forces la venue des démolisseurs. Son vif regret, c'est de n'avoir pu acheter alors cette charmante « folie » qu'avait édifiée M. de Neufbourg. Rodin ne se console pas de cette demeure détruite.

Mais, déjà, il s'était logé à Sèvres, dans une maison perchée sur une hauteur ; et tous les soirs, et tous les matins, il était là, regardant avidement l'espace par les nombreuses fenêtres de sa maison.

*
*     *

Dans "Le vrai Rodin" (1913), Gustave Coquiot rapportait également des propos du maître commentant le sauvetage de l’hôtel de Biron (qui deviendra le musée Rodin ) :

« J'ai été si malheureux, nous disait-il, un jour, de ne pouvoir agir de même, autrefois, pour le charmant hôtel dit de Corvisart, au clos Payen ! En le quittant celui-là, chassé par les démolisseurs, je m'étais bien promis d'être plus heureux dans l'avenir ; c'est pourquoi vous me voyez aujourd'hui si obstiné ! »


A lire également

Chez Rodin (1892-93 ?)

Un rendez-vous de chasse du vieux Paris (1906)

De Gustave Coquiot : La Bièvre (Paris qui s'en va) - 1903



Lieux

Abattoirs de Villejuif (1903)


A.O.I.P. (rue Charles Fourier) (1933)


Arts et Métiers (Ecole des ) (1903)


Asile Nicolas Flamel (rue du Château-des-Rentiers (1904)


Austerlitz (Village d') (1884)


Barrière Croulebarbe (1865)


Barrière des Deux Moulins (1865)


Barrière des Deux Moulins - Le cabaret de la mère Marie (1859)


Barrière de Fontainebleau (1865)


Barrière de la Gare (1865)


Barrière de la Glacière (1865)


La Belle Moissonneuse (1864)


La Belle Moissonneuse (1875)


Boucherie de cheval - Première - à Paris (1866)


Boulevard d'Italie (1883)


Le Cabaret du Pot-d’Étain (1864)


Le Champ de l'alouette (1933)


Le Casino du XIIIe (1899)


La chapelle Bréa (1897)


Château Napoléon (1904)


Cité Doré (1854)


Cité Doré (1882)


Cité des Kroumirs (1882)


Clos Payen (1891)


Rue Croulebarbe (1865)


Les Deux-Moulins et le hameau d'Austerlitz (1884)


L'école Estienne (1896)


L'école Kuss (1934)


Eden des Gobelins (1934)


Église Saint-Anne (1900)


L’église Saint-Hippolyte, aux Gobelins (1908)


La « Folie » Neubourg (1906)


La « Folie » Neubourg (1929)


Fontaine à Mulard (rue de la - ) (1904)


La glacière du 13e (1873)


Gare d'Orléans (1890)


Jeanne d'Arc (Statue) (1891)


Parc (Square) Kellermann


Rue Küss (1929)


Lourcine (Hôpital de -) (1890)


Mairie du 13e (1893)


Marché aux chevaux (1867)


Marché aux chevaux, vu par M. Macé, anc. chef de la sûreté (1888)


Marché aux chevaux (1890)


Marché des Gobelins (1867)


Monument aux mères (1938)


Passage Moret (1911)


Hôpital de la Pitié (ancien) (1903)


Hôpital de la Pitié (ancien)(1908)


Hôpital de la Pitié (nouvel) (1910)


Maison des typos (1933)


Place d'Italie (1877)


Place d'Italie - Histoire de la (1925)


Pont Tolbiac (Inauguration) (1895)


Pont Tolbiac (Technique) (1895)


Poterne des Peupliers - Le Cabaret des Peupliers (1880)


Poterne des Peupliers (1930)


Rue des Peupliers vue par J. Mary (1908)


Raffinerie Say (1890)


Raffinerie Say (1905)


Rue des Reculettes (1928)


Ruelle des Reculettes (1914)


La Salpêtrière (1890)


La Salpêtrière (1903)


Le Théâtre des Gobelins (1869)


Le verger des Gobelins (1914)


La Zone (1931)


La Zone (1933)


Saviez-vous que... ?

En 1887, Camille Claudel vivait dans un atelier loué pour elle par Auguste Rodin, la Folie Neubourg ou Clos Payen, 68 boulevard d’Italie, actuel boulebard Blanqui

*
*     *

Le 3 janvier 1920, la cote de la Seine avait atteint 6,36 m à deux heures de l'après midi au Pont d'Austerlitz. Le quartier de la Gare était innondé.

*
*     *


En aout 1939, l'effondrement provoqué des derniers immeubles de la Cité Jeanne d'Arc servit à tester la résistance des abris souterrains conçus par la défense passive.

*
*     *

C’est en 1877 que la rue du Marché aux porcs, ainsi dénommée en raison de sa proximité avec un ancien marché aux bestiaux prit le nom de rue de la Vistule. Sa longueur est de 230 mètres.

L'image du jour

La folie Neubourg sur le boulevard Auguste Blanqui, déjà en partie démolie.