Un jour dans le 13e

 paris-treizieme.fr — Proclamation du ministre de l’Intérieur aux habitants de Paris (4 mars 1871)

Proclamation du ministre de l’Intérieur aux habitants de Paris.

Journal officiel de la République française — 4 mars 1871

Les faits les plus regrettables se sont produits depuis quelques jours et menacent gravement la paix de la cité. Des gardes nationaux en armes obéissant, non à leurs chefs légitimes, mais à un comité central anonyme qui ne peut leur donner aucun ordre sans commettre un crime sévèrement puni par les lois, se sont emparés d'un grand nombre d'armes et de munitions de guerre sous prétexte de les soustraire à l'ennemi dont ils redoutaient l'invasion. Il semblait que de pareils actes dussent cesser après la retraite de l'armée prussienne. Il n'en a rien été : ce soir le poste des Gobelins a été forcé et des cartouches ont été pillées.

Ceux qui provoquent ces désordres assument sur eux une terrible responsabilité ; c'est au moment où la ville de Paris, délivrée du contact de l'étranger, aspire à reprendre ses habitudes de calme et de travail qu'ils sèment le trouble et préparent la guerre civile. Le Gouvernement fait appel aux bons citoyens pour étouffer dans leurs germes ces coupables manifestations.

Que tous ceux qui ont à cœur l'honneur et la paix de la cité se lèvent ; que la garde nationale, repoussant de perfides instigations, se range autour de ses chefs prévienne des malheurs dont les conséquences seraient incalculables. Le Gouvernent et le général en chef sont décidés à faire énergiquement leur devoir, ils feront exécuter les lois ; ils comptent le patriotisme et le dévouement de tous les habitants de Paris.

Le ministre de l’Intérieur,
ERNEST PICARD.

 

Le lendemain, Le Siècle concluait ainsi son éditorial :

"Si les auteurs du pillage des Gobelins croient servir la République, ils s'aveuglent, et nous espérons encore qu'ils reconnaîtront leur erreur ; s'ils persistaient à céder à des instigations coupables, ils réjouiraient M. de Bismark et feraient tout le mal possible à la République ; ils pourraient en outre se vanter d'avoir augmenté la défiance de la province contre Paris, et'd'avoir ainsi servi les projets de la réaction qui travaille à le déposséder de son titre de capitale."



Le 13e avant et durant la Commune
(18 mars - 28 mai 1871)

Saviez-vous que... ?

En 1887, Camille Claudel vivait dans un atelier loué pour elle par Auguste Rodin, la Folie Neubourg ou Clos Payen, 68 boulevard d’Italie, actuel boulebard Blanqui

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Bobillot, héros du Tonkin, était prénommé Jules. La rue portant son nom est longue de 1.100 mètres.

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A l'école Estienne, en 1896, l'enseignement y est gratuit ; la cantine scolaire, qui fournit aux enfants le déjeuner et le goûter, est également gratuite pour les élèves habitant Paris. Les élèves de la banlieue peuvent apporter leur déjeuner ; ils peuvent aussi prendre leur repas à la cantine, sauf à payer une rémunération fixée par le règlement intérieur.

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Eugène Oudiné, sculpteur et graveur en médailles, membre; de l'Académie des beaux-arts de Bruxelles, né le 1er janvier 1810, est décédé en avril 1887. Son nom était populaire car on pouvait lire sa signature sur toutes les pièces de monnaie frappées depuis 1870. Prix de Rome en 1851, il avait été élève de Gallé, de Petitot et d'lngres. Vers 1844, il fut attaché au Timbre et à la Monnaie. Ce qu'on connaît le plus de lui, ce sont les effigies des pièces de cent sous. Oudiné a pourtant exécuté bon nombre de statues.
La ville de Paris l'honora en 1934 en donnant son nom à la rue Watt prolongée.

L'image du jour

La folie Neubourg sur le boulevard Auguste Blanqui, déjà en partie démolie.