Un jour dans le 13e

 paris-treizieme.fr — L’affaire des Gobelins vue par Le Figaro

L’affaire des Gobelins

Le Figaro — 11 mars 1871

Messieurs les citoyens des Gobelins prétendent, parait-il, qu'il soit aussi question d'eux. Tout le monde s'occupe de Montmartre, personne de la Maison-Blanche. Cela ne peut pas durer.

Voici ce qu'ils ont imaginé avant-hier :

Vingt-six canons étaient rangés mercredi soir encore tout autour de la mairie du 13e arrondissement qu'il s'agit de défendre, malgré elle, contre une attaque imaginaire. S'il faut en croire les artilleurs d'occasion, gardiens des pièces eux-mêmes, celles-ci sont chargées à mitraille.

Faute de boulets, on emploie de vieux clous. Or, il s'est trouvé qu'hier matin (jeudi) il n'y avait plus que la moitié des canons, place d'Italie, au grand ébahissement—nous ne disons pas mécontentement — des voisins de la mairie.

Qu'étaient devenues les treize pièces disparues ? De vrais artilleurs les avaient-ils emmenées ? Les gardes nationaux s'étaient-ils chargés de les conduire à l'Hôtel de ville ou au parc Notre-Dame ?

Pour qui les prenez-vous ? Ils les avaient tout bonnement transférés à l'école des Frères qui se trouve non loin de là, rue du Moulin-des-Prés.

C'est ce qui s'appelle diviser ses forces. Le quartier, il faut l'avouer, n'a pas été d'ailleurs autrement ému.

La place d'Italie photographiée par Ch. Marville vers 1867.
La mairie du 13e est alors installée dans le pavillon Ledoux situé à droite.

 



Le 13e avant et durant la Commune
(18 mars - 28 mai 1871)

Saviez-vous que... ?

Dans son numéro du 18 novembre 1865, le quotidien Le Temps se montrait critique vis-à-vis de l’attribution de noms des proches de Jeanne d’Arc (Baudricourt et Clisson) ou de lieu de ses actions (Patay) à des voies du 13e arrondissement estimant que « les souvenirs de Jeanne d'Arc seraient mieux placés aux environs du Théâtre-Français, où se trouvait la porte Saint-Honoré, qu'elle attaqua le 8 septembre 1420, et où elle fut blessée. »

*
*     *

La couverture de la Bièvre, à l'angle de l'avenue des Gobelins, fut décidée lors de la séance du conseil municipal du 12 juillet 1893.

*
*     *

Edmond Gondinet (7 mars 1828, Laurière – 19 novembre 1888, Neuilly-sur-Seine) dont une rue du 13ème arrondissement porte le nom était un auteur de théâtre qui fit jouer sur les scènes parisiennes une quarantaine de pièces.
On lui doit notamment "Le Plus Heureux des trois" en collaboration avec Eugène Labiche.

*
*     *

Philippe Burty (6 février 1830 - 3 juin 1890) très influent critique d'art français qui contribua à la vulgarisation du japonisme et au renouveau de l'eau-forte, soutint les impressionnistes et publia les lettres d'Eugène Delacroix, habita rue du Petit-Banquier (rue Watteau) où il collectionnait les crépons à deux sous (rapportait Paul Arène).

L'image du jour

La rue Albert, vue en direction du boulevard Masséna.

La photographie est prise en aval du numéro 61 où Mme Lassalle exploitait, en 1910, un commerce de papèterie. A droite, l'immeuble faisant angle avec la rue des Terres-au-Curé existe toujours. Au fond, barrant l'horizon, on distingue les constructions du bastion 87.