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 Les projets pour le XIIIe arrondissement - 1863

Les projets pour le XIIIe arrondissement

Le Siècle — 9 mars 1863
Extrait du plan de Paris dessiné par Navlet - 1845
Source gallica.bnf.fr

Le treizième arrondissement se compose, comme le douzième, d'une fraction de l'ancien Paris et d'une partie annexée. Cette dernière est comprise entre les anciens boulevards extérieurs, les rues de la Santé et de la Glacière, les fortifications et la Seine. La butte des Moulins, la butte aux Cailles et les bas-fonds de la Bièvre, en font une des régions les plus mouvementées de la zone suburbaine, et, par conséquent, une de celles qui présentent le plus d’obstacles à une viabilité régulière; de là, des tâtonnements et de longues études.

Nouveau tracé pour le boulevard du Transit

Un premier projet mis à l'enquête l'année dernière, consistait à établir une grande voie dite boulevard du Transit, qui se reliait par le pont Napoléon aux voies en projet sur la rive droite. Ce boulevard empruntait la route militaire jusqu'à la porte d'Ivry puis quittant par une brisure la ligne des fortifications, allait la rejoindre à la Poterne des Peupliers et se prolongeait sous le même axe jusqu’à la rue de.la Glacière, limite de l'arrondissement.

Par ce parcours, le boulevard évitait la plupart des difficultés topographiques, mais il avait l’inconvénient d'être par trop excentrique, aussi fut-il l'objet de critiques justes et nombreuses. Aujourd'hui, la préfecture fait mettre à l'enquête un second projet destiné à remplacer le premier, et qui nous semble beaucoup plus rationnel en ce qu'il traverse à peu près le centre de la zone à desservir.

Le boulevard indiqué par le nouveau projet part du XIVe arrondissement ; il entre dans le XIIIe en coupant la rue de la Glacière à son point de jonction avec celle de la Santé, et à dix mètres de la maison d’angle des deux voies, de là, il se prolonge en ligne directe jusqu’à la route de Fontainebleau qu’il traverse près de l’église, coupe la route de Choisy le Roi à la bifurcation de celle d’Ivry et aboutit à la rue du Château-des-Rentiers, où il se raccorde avec la rue ouverte vis-à-vis Notre-Dame de la Gare . De ce point, le boulevard projeté sera ultérieurement continué jusqu'à la Seine, et débouchera à mi-distance des ponts Napoléon et de Bercy.

La vallée de la Bièvre traversée par un viaduc à deux sections

Dans ce trajet, la rue de la Glacière sera coupée à niveau, mais la vallée de la Bièvre sera traversée par un viaduc à deux sections, dont l'une ira de la rue de la Santé à celle de l'Espérance, avec une hauteur maxima de 15 m. 83 au-dessus du bas-fond, et l'autre ira de la rue de l'Espérance à celle du Moulin-des Prés, avec un maximum d'altitude de 18 m.

Sur cette ligne principale se rattachent plusieurs embranchements ; le premier consiste dans le prolongement de la rue Nationale, qui, sortant de la place du même nom, coupera le boulevard en projet et ira aboutir à la porte d'lvry ; l'autre sera formé par la rectification de la rue du Pot-au-Lait, qui viendra se souder à la voie nouvelle au point de jonction des rues de la Glacière et de la Santé.

L’ensemble de ce projet ne doit certainement rencontrer que des adhésions ; reste maintenant à savoir quel sera le délai entre l’enquête et la mise à exécution, car c’est là le point capital pour un arrondissement où quantité de rues ne sont qu'ébauchées et où presque toutes les voies secondaires sont dans un mauvais état. La rue de la Butte-aux-Cailles, par exemple, qui est classée depuis 1856, en est encore à attendre son pavage ; la ligne d'Orléans, qui traversa à niveau la rue Militaire, y forme encore, comme avant l'annexion, un barrage qui oblige les passants à faire un long détour par des chemins impraticables, bien qu'une simple barrière dût suffire à rétablir la circulation ; enfin cette partie du treizième arrondissement est encore à peu près dans la même situation qu'il y a trois ans.

Le boulevard Saint-Marcel

Il serait bien désirable aussi qu'on mît à exécution le projet depuis longtemps arrêté du boulevard Saint-Marcel, qui doit traverser le quartier Croulebarbe, border une partie du quartier de la Salpêtrière, et donner à cette partie du faubourg-Saint-Marceau l'air et la lumière dont il a tant besoin.

Début prochain des travaux du chemin de fer de ceinture

Les travaux pour le prolongement du chemin de ceinture sur la rive gauche vont prochainement commencer ; on fait, non loin du pont Napoléon, quelques démolitions nécessitées par le passage de la voie. La section de la rive gauche partira de la courbe que décrit le viaduc pour se raccorder avec la ligne d'Orléans, et suivra dans le treizième arrondissement une ligne à peu près parallèle à celle des fortifications.


Plan du nouveau Paris - 1860



L'aménagement du XIIIe

Les années 1860 : projets pour les zones annexées et premiers travaux

Le cadre général

Les projets de voirie

Le chemin de fer de ceinture

Les années 1870-80

Quartier de la Salpêtrière

Quartier de la gare

Quartier de la Maison-Blanche

Les années 1890

Les années 1900-1920

Dans la presse...


Enceinte continue – rive gauche

Cette partie de l’enceinte, beaucoup moins avancée que celle de la rive droite n’aura guère que vingt-huit à trente fronts bastionnés. Elle commence à la dernière maison de la gare d’Ivry et s’en va aboutir à la Seine, un peu au-dessous du pont de Grenelle, vis-à-vis Auteuil. (1841)

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Une Descente imprévue

Le ballon « Le Rêve » partait dans l'après-midi d'hier de l'usine à gaz de la Plaine-Saint-Denis, pour exécuter une ascension libre. Pris dans un courant circulaire, l'aérostat, plana longtemps sur Paris, sans pouvoir s'élever. Vers huit heures du soir il se trouvait à une faible hauteur au-dessus du quartier de la Maison-Blanche, dans le treizième arrondissement... (1901)

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La ligne métropolitaine n° 10 doit être prolongée jusqu'à Austerlitz

En parlant, l'autre jour, du projet de prolongement de la ligne métropolitaine n° 10, actuellement arrêtée à la station Jussieu, vers la gare d'Orléans, terminus envisagé, nous notions que les organisations consultées n'avaient opposé aucune objection à l'administration préfectorale.
Le Syndicat de défense des intérêts généraux du quartier de la Gare, cependant, nous prie de déclarer qu'il a protesté contre le parcours projeté dès qu'il en a eu connaissance. Le quartier de la Gare est le seul qui n'ait point le métro. (1932)

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De la difficulté d’être le treizième arrondissement

Décidément, la ville de Paris n'aura pas de treizième arrondissement.
Hélas ! ce treizième arrondissement, il est partout, et on n'en veut nulle part. (1859)

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L’impresario des mendiants

Dans le quartier de la Butte-aux-Cailles s'est installé un impresario qui cultive une spécialité plus que bizarre. Il a centralisé là toutes les monstruosités capables d'attendrir le passant. (1872)

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Saviez-vous que... ?

Une jeune fille du village d’Ivry avait coutume de faire brouter ses chèvres sur le boulevard de la Glacière, auprès de la rivière des Gobelins. Hier soir, à sept heures, au moment où elle se disposait à regagner son domicile, elle a été accostée par un individu qui, après une assez courte conversation, l’a frappée de quatre coups de couteau. La jeune bergère est morte sur la place, et son assassin a été presque aussitôt arrêté. À neuf heures, le cadavre gisait encore dans un champ, au coin de la rue Croulebarbe, où M. Roger, commissaire de police du quartier, dressait son procès-verbal. C’est ainsi que les lecteurs de la Gazette de France apprirent la mort d’Aimée Millot, le bergère d’Ivry. La vérité impose de dire que l’auteur des faits n’avait pas été immédiatement arrêté.

La rue située entre la rue du Château des Rentiers et la rue Nationale fut dénommée rue Deldroux, en 1888.
Deldroux était un canonnier qui, en 1871, préféra, mourir que de rendre sa pièce.

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Gustave Geffroy (1855-1926) fut directeur de la Manufactures des Gobelins. Il n'est donc pas anormal que la rue qui porte son nom soit située tout près de celle-ci.

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La surface du 13è arrondissement est exactement de 714,6 hectares.

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Au cours de l’hiver 1862, 30 indigents du quartier Croulebarbe, désignés par le bureau de bienfaisance de la mairie du 13e, se virent offrir chaque jour, du 1er février au 1er avril, une portion de soupe et une viande cuite de la part du colonel, des officiers, sous-officiers et soldats du 78e régiment de ligne stationné à la caserne Lourcine.
Par ailleurs, indépendamment de cette généreuse offrande, une somme de 400 fr. était également distribuée en nature, par les soins du colonel, aux indigents de ladite circonscription, pendant la même période, en bons fractionnés de comestibles et combustibles, à prendre chez les fournisseurs établis dans l'arrondissement.
(Le Siècle, 17 février 1862)

L'image du jour

Je carrefour de l'avenue des Gobelins avec le boulevard Arago et la station d'autobus.